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Citations sur Ceux que je suis (130)

Il (mon père) lisait peu et mal et en souffrait. Ça ne l’empêchait pas d’être philosophe, un philosophe sans mots mais pas sans vérités. Combien de Voltaire finissent mécaniciens parce qu’ils sont nés plus près d’un garage que d’une école ?
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Dans une société où l’arrivée d’un fils est toujours fêtée et celle d’une fille est maudite, la virginité exerce une dictature à laquelle les femmes n’ont d’autre choix que de se soumettre. La tradition a la vie dure, et si le Coran recommande à tous l’abstinence jusqu’au mariage, celle-ci n’est imposée qu’aux femmes. Dans une paradoxale ironie, rester pure permet aux jeunes filles de manipuler le joug des hommes et de s’élever socialement même si, la plupart du temps, leurs pères ou leurs frères se chargeront de négocier leur virginité au plus offrant. C’est la seule richesse qui ne se préoccupe ni de la naissance, ni de la fortune de celle qui la possède. Même si les filles ont moins de scrupules à la perdre de nos jours, elles savent que leurs chances de trouver un mari en dépendent. Aujourd’hui, bien sûr, une simple opération chirurgicale permet de redevenir vierge et celles qui peuvent se l’offrir n’hésitent pas à se faire recoudre l’hymen à grands frais. Pour les autres, la majorité miséreuse, on trouve sur les marchés de petites poches de sang de poulet que la mondialisation importe de Chine. Une seule, judicieusement placée, suffira à donner le change. Elle crèvera sous l’acharnement plus ou moins expert du jeune marié, libérant la précieuse goutte de sang, honneur des deux familles, que les draps nuptiaux auront vite fait d’absorber. Pas de pitié cependant si la supercherie est découverte ! À peine épousée, la jeune mariée finira battue, répudiée et endossera la hchouma1 pour le reste de son existence.
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«  Tâchez de garder toujours un morceau de ciel au - dessus de votre vie » .

MARCEL PROUST .
Du côté de chez Swann.
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Et puis il fallait gagner sa vie. L'université, c'était pas pour les manoeuvres. La bibliothèque non plus, mais Kabic avait été mordu par la passion de la lecture. Il ne s'est jamais laissé dissuader par les railleries des autres blouses grises à la cantine de l'usine. Pourtant, les commentaires fusaient tant et plus lorsqu'il sortait un livre et s'isolait dans un coin pendant les quinze dernières minutes de la pause déjeuner. (...)
Lui qui a traversé la vie sans diplômes, sans carrière et sans le sou ; Diogène marocain échoué à Clichy. Il a pourtant guidé mes pas, ceux de mes frères et ceux de mes parents qui n'auraient jamais quitté leur destin si Kabic n'avait, le premier, creusé un sillon d'espoir vers la France. (p. 88)
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- Tu veux dire que mes frères et moi ne saurons jamais ?
Quand tu m'as demandé tout à l'heure, je t'ai dit que j'étais de la génération qui a besoin de vérité. Pas de celle qui hérite des secrets ! (p. 111)
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Ce jour là, grâce à mon frère jumeau, j'ai réalisé que la plus grande honte, ce n'est pas d'avoir dit ou fait quelque chose que l'on regrette. Ce n'est pas non plus l'embarras que l'on peut ressentir pour ses parents et ses origines.Non. C'est celle que l'on éprouve pour soi même. La plus grande honte c'est avoir honte de qui l'on est.
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- Mais tu es un Arabe.
- Non. Je suis un Français avec une gueule d'arabe. Et encore, ça dépend à qui je parle ! (p. 163)
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- Pour toi et tes frères (...) Le deuil, plus on le partage, moins il est lourd. Il faut évoquer les morts, il faut rire et être mélancolique ensemble à leur mémoire, écouter les autres en parler, partager des histoires sur eux que personne d'autre ne connaît. (p. 166)
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Il y a deux sortes de souvenirs, Marwan, ceux que l'on a de quelqu'un et ceux qu'on a avec quelqu'un. Les plus importants sont des deuxièmes.
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Llâ, llâ ! Non ! tu dois la garder. C’est toi que ton père a choisi pour rentrer chez lui. C’est ton héritage. De l’avoir revue me suffit. De l’avoir touchée et respirée, ça me rappelle de bons souvenirs. Toi, tu vas avoir besoin d’elle pour t’en forger de nouveaux. Et parfois, toi aussi tu l’ouvriras pour retrouver des odeurs oubliées, celle du Maroc ct celle de la France qui s’y mélangent si bien. Et celles de ton père aussi. Tu en as plus besoin que moi, Marwan. Elle me sourit sous l’œil protecteur de Kabic qui s’est assis à ses côtés sur le petit canapé près de la fenêtre, dans la caresse bienveillante du soleil. Quand je parle, même en arabe, Kabic traduit à l’oreille de ma grand-mère. C’est la première fois que je ressens à ce point la barrière de la langue comme un handicap. Je ne peux ni partager ma peine, ni prendre sur moi celle d ema petite grand-mère dont la fragilité m’émeut. p. 169
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