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Jean Rosenthal (Traducteur)
EAN : 9782221109670
238 pages
Robert Laffont (06/09/2007)
3.31/5   105 notes
Résumé :
Maria, actrice hollywoodienne de 36 ans, essaie de se reconstruire après une dépression nerveuse aiguë. Mauvais joueurs, en 84 courts chapitres, nous raconte son histoire, et celle de son milieu, de ses amis et de son ex-mari, réalisateur de films d’avant-garde.
Après une enfance difficile dans le Nevada, entre un père joueur compulsif et une mère peu aimante, Maria déménage à New York et débute une carrière de mannequin. Sa mère se tue dans un accident de vo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Maria, actrice de seconde zone, se prélasse dans sa villa de Beverly Hills. Au bord de la piscine, elle observe, à travers ses lunettes noires, le défilement de sa vie : un divorce en cours, une jeune fille internée à l'hôpital, des rôles de plus en plus insignifiants et éphémères. Dans ces moments-là, elle se sert un verre, prend deux cachets et la route à bord de sa corvette. Sans but, la plupart du temps… Rouler, rouler, jusqu'à ce que la lumière lui intime le désir de rentrer. Et puis des fois, elle pousse sur la Route 66, traverse Barstow, s'enfonce jusque dans le Nevada, et s'arrête à Las Vegas ou dans un coin de poussière qui s'appelle le Café du Crotale.

Bonsoir me dit-elle. Je regarde ma bière, n'ose pas relever les yeux vers cette voix. La radio passe un truc des Red Hot, dream of californicaaaaa… …tiooon… Je m'appelle Maria et vous ? La chanson est triste, un brin mélancolique comme sa voix. Je garde le silence, elle parle, les verres se vident. Sa vie, une série de scénettes sans intérêt et pourtant je m'y intéresse. Elle commande deux nouveaux whiskys. Les glaçons tintent dans les verres, la musique de ma vie. Sa vie, elle en pleure chaque nuit. Je regarde les étoiles, le bleu de la lune, les bleus à l'âme. Elle roule sur les longues lignes droites et désertes du Nevada, le vide de son existence, elle boit, elle prend des cachetons, elle baise ou se fait baiser. J'ai comme une vision cynique des années soixante-dix de ce monde-là, sous ton soleil implacable ton univers impitoyable.

Au revoir me dit-elle. Je continue de regarder mon verre vide, en silence. le silence du crotale qui glisse sur la poussière. J'écoute une dernière fois le vide de sa voix. Elle va reprendre la route, je reste dans la pénombre du Crotale. Mon univers à moi. Je me dis que Maria est une belle personne, qu'elle veut juste aimer, juste être avec sa fille. Putain de vie. Dream of californicaaaaa… …tiooon…
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De Maria, on apprend peu de choses, on apprend ce que le narrateur veut bien nous dire. Un père joueur, une mère morte dans un accident de la route dans le désert du Nevada, une petite fille de 5 ans qui est internée.
Maria, elle, est à une étape difficile de sa vie: divorce en cours, bientôt jugée trop vieille, trop maigre, trop déprimée pour continuer en tant qu'actrice de seconde zone. On est à Hollywood: belles décapotables roulant à 150 au coeur du désert, barbituriques et coca, sexe, adultères et soirées-champagne au bord de la piscine… Maria se perd dans ce décor, seule bien qu'entourée.
On la suit dans ses jours et ses nuits autodestructrices, parcourant des kilomètres sans but, perdant pied.
L'écriture sèche et directe de Joan Didion décrit un univers impitoyable derrière les strass du cinéma, un monde dans lequel je n'aurais aucune envie de me plonger. Je suis restée sur ma faim, ayant du mal à suivre les événements qui ponctuent les errances de Maria et insensible à ce monde.
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Au volant de sa légendaire voiture, comme avec sa plume Joan Didion est une femme au faciès inquiet et rieur qui joue avec les limites et qui se joue d'elles, surtout. La limite entre roman et chronique journalistique intimiste est floue dans toute son oeuvre : ses non-fictions sont narratives et ses romans ressemblent à des reportages. Joan Didion a débuté sa carrière comme rédactrice au Vogue US et cette liberté dans l'écriture qui à l'époque, a révolutionné les écrits journalistiques, l'a surtout transformé en muse auprès de toute une génération d'écrivains américains. Principalement par l'intermédiaire du roman Maria avec et sans rien paru en 1970 outre-atlantique et qui a influencé des auteurs tels que Brest Easton Ellis, Jay McEnerney et Donna Tartt, qui revendiquent leur admiration pour Joan Didion.
Maria est une actrice déchue qui déambule dans la cité des anges au volant de sa décapotable et qui ne s'est plus où aller. Toutes les nuits, elle dort sur un transat près de sa piscine. Et observe la vacuité d'une existence qui s'écoule lentement sous l'ennui des jours, derrière des lunettes de soleil noir... Elle hante comme un fantôme l'asphalte d'Hollywood et reste terriblement silencieuse. Hermétique aux promesses.
Economie dans les descriptions, rendu des sentiments au travers de précisions sur l'atmosphère des lieux, chapitres de seulement quelques lignes qui évoquent davantage les scénettes d'un script, Joan Didion écrit ce roman sans fioritures et retrace le passé et le présent de son héroïne qui se perd en une sorte de schizophrénie. du moins en une narration entre-coupée. le rêve hollywoodien est là-encore brisé, derrière le quotidien d'une vie qui s'écoule de la même façon ici ou ailleurs et qui rappelle les errements des personnages des romans de F. Scott Fitzgerald. Incontournable pour qui s'intéresse à la littérature américaine contemporaine.
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J'ai déjà cité ici Joan Didion il y a quelques mois quand je l'avais découverte grâce à la réédition de son livre culte L'Amérique, emballé par ce livre j'ai voulu en savoir plus sur cette femme écrivain et je me suis plongé dans Maria avec et sans rien édité dans la très élégante collection Pavillons poche chez Robert Laffont. J'insiste sur l'élégance de cette collection, car si le texte est primordial, cela tombe sous le sens, quand l'édition est soignée c'est un petit plus qui s'ajoute au plaisir de la lecture.
Le roman est sorti aux USA en 1970 mais il garde néanmoins toute son actualité. Maria est une jeune femme d'une trentaine d'années, actrice de second rang, divorcée et mère d'une fillette internée pour troubles mentaux. Elle ne manque néanmoins pas de moyens financiers au vu de ses voyages et séjours à l'hôtel et repas au restaurant. Dépressive, elle sillonne la Californie en voiture, à la recherche d'une tranquillité d'esprit qui ne semble pas lui être destinée.
Le livre est très bien écrit, trop bien peut-être pour moi car j'ai eu beaucoup de mal à suivre le périple de cette femme qui ne sait jamais trop ce qu'elle veut, qui erre sans but précis, qui gâche des occasions de se remettre en selle. Tout à fait le genre de personne que je ne supporte pas dans la vie réelle mais c'est aussi tout le talent de l'auteur de nous mettre sous le nez un tel personnage aussi bien décrit. Quant à son entourage, la clique superficielle des « petits » de Hollywood qui ne connaissent que les ragots, les coucheries et la dope, il n'est pas fait non plus pour l'aider à se sortir de son marigot déprimant. Joan Didion nous livre là encore, une vision cynique d'une certaine Amérique. Heureusement que le livre n'est pas trop épais car je crois bien que je serai tombé moi aussi dans la déprime totale à suivre la vie de ces gens.
J'espère m'être fait bien comprendre, il s'agit d'un très bon livre mais il ne faut pas trop s'impliquer dans sa lecture sous peine de dépression.
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Maria Wyett, 31 ans, mariée, divorcée, mère d'Anna, une petite fille internée, est une actrice de second ordre à Hollywood. À Hollywood, tout peut sembler superficiel. Pour s'évader du vide existentiel l'habitant et celui régissant la vie des Américaines et des Américains autour d'elle, elle roule dans sa Corvette sur les routes de la Californie et elle se rend aussi à Las Vegas ou encore dans le désert du Nevada. Elle ne sait pas où elle va, mais cela n'a pas d'importance, car le désert est là tout comme les serpents à sonnette. Elle dort dans des motels miteux, essaye d'appeler des amis qui n'en sont pas, tente de se guérir à coup de somnifères ou de verres de whisky.

Par le biais de quatre-vingt-quatre chapitres, Maria se dévoile, exprime son mal-être, sa peine d'être séparée de sa fille Kate, handicapée mentale. Son ex-mari Carter n'est jamais loin, tout comme son amie Hélène. Cependant, ils n'ont aucune emprise sur Maria qui vit une descente aux enfers frisant la folie. Son désespoir est extrême tout comme sa solitude.

Mes impressions

Quand tout fout le camp, que reste-t-il ?

Ce roman cherche à peindre la société hollywoodienne d'une époque avec sa vacuité, son « artificialité», son hypocrisie, ses soirées se terminant en orgies, etc. Et cette société, Joan Didion la décrit très bien à travers les personnages de son récit. Par le recours à un long flash-back, Maria raconte les drames qu'elle a vécus depuis son enfance : sa mère est morte seule dans une voiture, son père était un joueur compulsif, son mari a du succès après leur divorce, sa fille est habitée par une maladie mentale. de plus, Maria a vécu un avortement et dont elle ne s'est pas remise, etc. Son ventre est vidé, tout comme le décor autour d'elle, tout comme le désert. Maria a trouvé comme moyen pour s'évader, pour trouver un peu de réconfort et tout oublier : la route. Rouler, toujours rouler. Parfois, elle pleure en roulant, il faut bien exulter du mal de vivre.

« Elle prenait l'autoroute de San Diego jusqu'à la rade, celle de la rade jusqu'à Hollywood, celle de Hollywood jusqu'au Golden State, celle de Santa Monica, de Santa Ana, de Pasadena, de Ventura. Elle roulait comme un batelier parcourt un fleuve, chaque jour plus habituée à ses courants, à ses traîtrises, et, tout comme un batelier sent l'attraction des rapides dans l'accalmie qui sépare le sommeil de la veille, Maria, allongée le soir dans le calme de Beverly Hills, voyait les grands panneaux défiler au-dessus de sa tête à cent vingt kilomètres à l'heure, Normandie zéro kilomètre cinq, Vermont un kilomètre, Rade un kilomètre cinq. » (p.24)

J'aime ce type de récit, de type de personnage aux prises avec les maux de son époque comme l'alcool, le sexe, la drogue, le néant, la folie, l'incommunicabilité, l'autodestruction. Ces êtres sombres sont parfois victimes des autres et elles n'ont pas d'autres choix pour survivre que de fuir. Maria comprend la superficialité autour d'elle. Ce qu'elle souhaite, c'est retrouver son enfant Kate et vivre une vie de famille remplie d'amour. L'écriture de Joan Didion apparaît cinématographique. L'instance lectrice porte les lunettes noires de Maria et voit à travers son regard tout le vide autour d'elle, toute cette farce qu'est devenue l'Amérique.

« le reste du temps que Maria passa à Las Vegas elle porta des lunettes noires. Elle n'avait pas décidé de rester à Vegas : elle avait simplement négligé de s'en aller. Elle n'adressait la parole à personne. Elle ne jouait pas. Elle ne nageait pas, elle ne prenait pas de bains de soleil. Elle était là pour faire quelque chose mais quoi, elle n'arrivait pas à le savoir. Toute la journée, presque toute la nuit, elle marchait et elle roulait en voiture. Deux ou trois fois par jour elle entrait dans tous les hôtels du Strip et dans quelques autres dans le centre et elle en ressortait. Elle se mit à prendre goût au choc physique qu'elle ressentait à entrer dans un endroit et à en sortir, avec le changement de température, le vent brûlant qui soufflait dehors, l'air lourd et glacé à l'intérieur. Elle ne pensait à rien. Son esprit était comme une bande vierge sur quoi venaient s'imprimer chaque jour des bouts de conversations surpris, des fragments du boniment des croupiers, des plaisanteries et un vers d'une chanson par-ci par-là. Quand elle finissait par s'allonger la nuit dans la chambre mauve elle se rejouait la bande de la journée, une fille qui chantait dans un microphone et un gros homme qui laissait tomber un verre, des cartes déployées en éventail sur une table, le râteau d'un croupier en gros plan, une femme en pantalon qui pleurait et les yeux bleu opaque du garde qui surveillait une table de baccara. Un enfant dans la lumière crue d'un passage clouté sur le Strip. Une enseigne dans Fremont Street. Une lumière qui clignotait. Dans son demi-sommeil, pour gagner il fallait faire dix, le dix-huit gagnait et elle fredonnait : the only man who could ever reach her was the son of a preacher man, papa avait une veine d'enfer. » (p. 187)

Ce livre, c'est avant tout le portrait d'une femme qui perd pied dans une Amérique qui est aussi en crise. C'est un éloge à la fuite et jamais le néant n'a été aussi bien décrit.

J'ai lu Maria avec et sans rien dans le cadre du défi Les Classiques, c'est fantastique créé par Moka et Fanny. En ce début de la saison 5, il fallait plonger dans un classique mettant en scène des personnages voulant tout quitter et qui ont besoin de solitude, d'introspection. Maria, avec ses drames, se laisse guider par la route pour tout oublier…

Je vous recommande de lire ce bouquin :

Si vous aimez le style cinématographique ;
Si vous appréciez les personnages écorchés par la vie ;
Si vous souhaitez plonger dans l'Amérique des années 70.
Aviez-vous déjà entendu parler de ce roman-culte américain ?

Bien à vous,

Madame lit
https://madamelit.ca/2024/06/24/madame-lit-maria-avec-et-sans-rien-de-joan-didion/
Lien : https://madamelit.ca/2024/06..
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critiques presse (1)
Lexpress
26 novembre 2018
Magistrale chronique d'une déliquescence existentielle, Mauvais joueurs dit le calvaire de ne plus parvenir à vivre sans réponse à la question du sens de la vie. Densifiant le flegme et le néant, la langue tire sa puissance de son aspect à la fois la fois alangui et strident.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Le reste du temps que Maria passa à Las Vegas elle porta des lunettes noires. Elle n'avait pas décidé de rester à Vegas : elle avait simplement négligé de s'en aller. Elle n'adressait la parole à personne. Elle ne jouait pas. Elle ne nageait pas, elle ne prenait pas de bains de soleil. Elle était là pour faire quelque chose mais quoi, elle n'arrivait pas à le savoir. Toute la journée, presque toute la nuit, elle marchait et elle roulait en voiture. Deux ou trois fois par jour elle entrait dans tous les hôtels du Strip et dans quelques autres dans le centre et elle en ressortait. Elle se mit à prendre goût au choc physique qu'elle ressentait à entrer dans un endroit et à en sortir, avec le changement de température, le vent brûlant qui soufflait dehors, l'air lourd et glacé à l'intérieur. Elle ne pensait à rien. Son esprit était comme une bande vierge sur quoi venaient s'imprimer chaque jour des bouts de conversations surpris, des fragments du boniment des croupiers, des plaisanteries et un vers d'une chanson par-ci par-là. Quand elle finissait par s'allonger la nuit dans la chambre mauve elle se rejouait la bande de la journée, une fille qui chantait dans un microphone et un gros homme qui laissait tomber un verre, des cartes déployées en éventail sur une table, le râteau d'un croupier en gros plan, une femme en pantalon qui pleurait et les yeux bleu opaque du garde qui surveillait une table de baccara. Un enfant dans la lumière crue d'un passage clouté sur le Strip. Une enseigne dans Fremont Street. Une lumière qui clignotait. Dans son demi-sommeil, pour gagner il fallait faire dix, le dix-huit gagnait et elle fredonnait : the only man who could ever reach her was the son of a preacher man, papa avait une veine d'enfer.
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Lorsqu'elle s'éveilla avant l'aube dans la chambre d'Hélène elle constata qu'on l'avait déshabillée, baignée et qu'on avait enduit son corps de crème. Elle crut tout d'abord quelle était seule dans la chambre et puis elle aperçut BZ et Hélène affalés tous les deux sur une chaise longue. Elle n'avait qu'un souvenir très vaguement déplaisant de ce qui avait amené BZ et Hélène là tous les deux, et pour le chasser de son esprit elle concentra son imagination sur une aiguille qui lui injectait goutte à goutte du pentothal dans le bras et elle se mit à compter à l'envers en partant de cent. Comme ça ne marchait pas elle s'imagina en train de conduire. Elle conçut d'audacieux changements de files, des rétrogradations de vitesse stratégiques, l'autoroute de Hollywood à San Bernardino et tout droit après Barstow, après Baker, tout droit jusque dans le cœur dur, blanc et vide du monde. Elle dormit sans rêver.
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La ville était bâtie sur un lit de rivière asséché entre la vallée de la Mort et la frontière du Nevada. Carter, BZ, Hélène, Susannah Wood et Harrison Porter ainsi que la plupart des gens de l'équipe ne la considéraient pas du tout comme une ville, mais Maria si : c'était plus grand que Silver Wells. À part le motel, construit en parpaing et tenu par la femme de l'adjoint au shérif qui parcourait sans cesse les centaines de kilomètres carrés de désert autour de la ville, il y avait deux postes d'essence, un magasin qui vendait de la viande et des légumes frais un jour par semaine, un café, une église fondamentaliste et le bar où l'on ne servait que de la bière. Le bar s'appelait le Café du Crotale.
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Lorsque le téléphone sonna, il était onze heures moins le quart et il annonça qu'il en avait encore pour une demi-heure. Maria prit deux cachets de tranquillisant, se lava le visage bien qu'elle eût pris une douche une heure auparavant, remit de l’ordre dans la chambre immaculée comme pour effacer toute trace d’elle-même. Quand il ne resta plus rien à ranger, elle traversa le parking pour aller jusqu’au distributeur de glace à côté de la piscine emplir de glaçons un sac en papier. Après avoir disposé le sac sur un plateau avec deux verres et une bouteille de whisky, elle s’assit sur le lit et feuilleta les pages de l’annuaire téléphonique d’Oxnard-Port Hueneme.
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Toute la journée, presque toute la nuit, elle marchait et elle roulait en voiture. Deux ou trois fois par jour elle entrait dans tous les hôtels du Strip et dans quelques autres dans le centre et elle en ressortait. Elle se mit à prendre goût au choc physique qu'elle ressentait à entrer dans un endroit et à en sortir, avec le changement de température, le vent brûlant qui soufflait dehors, l'air lourd et glacé à l'intérieur. Elle ne pensait à rien. Son esprit était comme une bande vierge sur quoi venaient s'imprimer chaque jour des bouts de conversation surpris, des fragments du boniment des croupiers, des plaisanteries et un vers d'une chanson par-ci, par-là.
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Vidéo de Joan Didion
"J'entre ici en perdante. Je sais que les mots ne pourront rien. Je sais qu'ils n'auront aucune action sur mon chagrin, comme le reste de la littérature. Je ne dis pas qu'elle est inutile, je dis qu'elle ne console pas." C'est ainsi que débute Inconsolable, le livre que nous explorons au cours de cet épisode.
À travers un récit porté par une narratrice confrontée à la mort de son père et qui scrute, au quotidien, la douleur, la tristesse, le monde qui n'est plus le même et la vie qui revient malgré tout, son autrice, la philosophe Adèle van Reeth, tente de regarder la mort en face et de mettre des mots sur cette réalité de notre condition d'êtres mortels. C'est un livre qui parle de la perte des êtres chers et qui est en même temps rempli de vie.
Adèle van Reeth nous en parle au fil d'un dialogue, où il est question, entre autres, de la difficulté et de la nécessité d'écrire, de la vie avec la tristesse et d'un chat opiniâtre. Et à l'issue de cette conversation, nos libraires Julien et Marion vous proposent de découvrir quelques livres qui explorent la question du deuil.
Bibliographie :
- Inconsolable, d'Adèle van Reeth (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21563300-inconsolable-adele-van-reeth-gallimard
- La Vie ordinaire, d'Adèle van Reeth (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20047829-la-vie-ordinaire-adele-van-reeth-folio
- le Réel et son double, de Clément Rosset (éd. Folio) https://www.librairiedialogues.fr/livre/501864-le-reel-et-son-double-essai-sur-l-illusion-e--clement-rosset-folio
- L'Année de la pensée magique, de Joan Didion (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/1177569-l-annee-de-la-pensee-magique-joan-didion-le-livre-de-poche
- Comment j'ai vidé la maison de mes parents, de Lydia Flem (éd. Points) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16192372-comment-j-ai-vide-la-maison-de-mes-parents-une--lydia-flem-points
- Rien n'est su, de Sabine Garrigues (éd. le Tripode) https://www.librairiedialogues.fr/livre/22539851-rien-n-est-su-sabine-garrigues-le-tripode
- Vivre avec nos morts, de Delphine Horvilleur (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/21199965-vivre-avec-nos-morts-petit-traite-de-consolati--delphine-horvilleur-le-livre-de-poche
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