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(01/01/1573)
2.5/5   2 notes
Résumé :
Le recueil de ce poète baroque de la fin du XVIe siècle,
a été écrit et publié en 1573.
Il comporte les titres suivants :
Icare est chut ici
Blessé d’une plaie inhumaine
Je crois que tout mon lit de chardons est semé
Je ressemble en aimant au valeureux Persée
Pourquoi si follement croyez-vous à un verre
Quand je pouvais me plaindre en l'amoureux tourment
Sommeil, paisible fils de la Nuit solitaire
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Amour en même instant m’aiguillonne et m’arrête,
M’assure et me fait peur, m’ard et me va glaçant,
Me pourchasse et me fuit, me rend faible et puissant,
Me fait victorieux, et marche sur ma tête.

Ores bas, ores haut, jouet de la tempête,
Il va comme il lui plaît ma navire élançant :
Je pense être échappé quand je suis périssant,
Et quand j’ai tout perdu je chante ma conquête.

De ce qui plus me plaît je reçois déplaisir :
Voulant trouver mon cœur, j’égare mon désir :
J’adore une beauté qui m’est toute contraire.

Je m’empêtre aux filets dont je me veux garder :
Et voyant en mon mal ce qui me peut aider,
Las ! je l’approuve assez, mais je ne le puis faire.
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Chanson.

Douce liberté desirée,
Deesse. où t'es-tu retirée,
Me laissant en captivité ?
Helas de moy ne te detourne !
Retourne, ô Liberté! retourne.
Retourne, ô douce Liberté.

Ton depart m’a trop fait connoistre
Le bonheur où je soulois estre,
Quand douce tu m’allois guidant,
Et que, sans languir davantage,
Je devois, si j’eusse esté sage.
Perdre la vie en te perdant.

Depuis que tu t’es éloignée,
Ma pauvre ame est accompagnee
De mille épineuses douleurs :
Un feu s’est espris en mes veines,
Et mes yeux changez en fontaines
Versent du sang au lieu de pleurs.

Vil soin caché dans mon courage
Se lit sur mon trisle visage,
Mon teint plus palle est devenu;
Je suis courbé comme une souche,
Et, sans que j’ose ouvrir la bouche,
Je Ineurs d’un supplice inconnu.

Le repos, les jeux, la liesse,
Le peu de soin d’une jeunesse,
Et tous les plaisirs m’ont laissé;
Maintenant rien ne me peut plaire,
Sinon, devôt et solitaire,
Adorer l’oeil qui m’a blessé.

D’autre sujet je ne compose,
Ma main n’écrit plus d’autre chose,
Là tout mon service est rendu,
Je ne puis suivre un autre voye,
Et le peu de tans que j’employe
Ailleurs, je l’estime perdu.

Quel charme ou quel Dieu plein d'envie
A changé ma premiere vie,
La comblant d'infelicité ?
Et toy, Liberté desirée,
Deesse, où t'es-tu retirée?
Retoume, ô douce Liberté!

Les traits d'une jeune guerriere,
Un port celeste, une lumiere,
Un esprit de gloire animé,
Hauts discours, divines pensées.,
Et mille vertus amassées
Sont les sorciers qui m'ont charmé.

Las! donc sans profit je t'appelle,
Liberté precieuse et belle !
Mon coeur est trop fort arresté :
En vain apres toy je soupire,
Et croy que je te puis bien dire,
Pour jamais, adieu, Liberté.
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Chanson.

Que je suis redevable aux cieux
De ce qu'ils m'ont ouvert les yeux
Et si bien purgé ma poitrine,
Que rien plus ne me satisfait
Qui ne soit divin et parfait
Et qui n'ait celeste origine.

Tout ce qu'Amour sçauroit trouver
D'attraits pour un coeur captiver.
Tout ce que la beauté peut faire,
Le destin et l'election,
Tout s'assemble en raffection
Qui rend mon esprit tributaire.

La gloire de mon seul penser
Fait que rien ne peut m'offenser,
Rigueur, prison, gesne et martyre;
J'aime mieux un de mes tourmens
Que les plus chers contentemens
Qu'Amour reserve à son empire.

Mes fers me contentent si fort,
Que je ne hay moins que la mort
L'estat que franchise on appelle;
Et si mon coeur trop arresté
Escoute un Inot de liberté,
Je le punis comme rebelle.

Plustost juillet sera glacé,
Et l'hyver de fleurs tapisse;
Plustost sera froide la flame
Que je reçoive une autre loy :
Ce seroit cesser d'estre moy,
Que de cesser d'aimer ma dame.

Si je meurs blessé de ses yeux,
Ma fin me rendra glorieux,
Donnant vie à ma renommée;
Et mourant j'auray le confort
Du soldat, qui reçoit la mort
Par la main du chef de l'armée.
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Elégie.

Je delibere en vain d'une chose advenuê,
Car, puis qu'outre mon gré mon ame est devenuë
Prisonniere d'Amour" que sert de consulter
S'il est bon de le suivre, ou s'il faut l'éviter !
L'aduis n'y vaut plus rifn, monstrons donc de nous plaire
Au chemin qu'aussi bien par contrainte il faut faire,
Et courons la fortune. 0 Amour, desormais
Mon repos et ma vie en tes mâins je remets.
Toy seul comme un grand roy commande en ma pensée,
La raison et la peur loin de moy soit chassée,
Et tant de vains respects qui m'ont trop retenu,
Divisans mon esprit par un trouble inconnu.

Celuy qui sent de Mars sa poitrine échauffée,
Et qui veut s'honorer de quelque beau trofée,
Ne pallist estonné pour la peur des hazars, .
Mais voit devant ses yeux, par les rangs des soldars,
La mort d'horreur couverte et de sang toute tainte,
"Et l'attend de pié coy sans frayeur et sans crainte.
Moy donc qu'un plus grand Dieu touche si vivement,
Et Qui veux que mon nom vive etemellement,
Pour avoir mon amour sur tout autre élevée:
Moy qui ay tant de fois ma vaillance esprouvée,
Craindray-je maintenant à ce dernier assaut ?
Le fait que j'entreprens veut un courage haut,
Constant et patient, qui souffre sans se plaindre,
Qui durant sa langueur joyeux se puisse faindre,
Qui sente incessamment quelque nouveau trespas,
Qui se laisse brûler et ne soupire pas,
Et qui, pour tout loyer des douleurs qu'il support~,
Ne puisse esperer rien qu'une douleur plus forte.
C'est un labeur bien grand: mais rien n'est mal-aisé
Au coeur qui comme moy d'amour est embrasé.

Je veux donc poursuivir sans esperanoe aucune,
Sans appuy, sans raison, sans conseil, sans fortune,
Et d'Amour seulement je veux estre guidé:
Un aveugle, un enfant, qui desja m'a bandé
Les yeux ainsi qu'à luy, pour ne voir mon otrance,
Et qui de mon malheur m'oste la connoissance:
Ou, si je le connois, il me trouble si fort,
Que je suis le premier qui consens à ma mort.

Appelle qui voudra Phaéton miserable
D'avoir trop entrepris, je l'estiIne loüable;
Car au moins il est cheut un haut fait poursuivant,
Et par son trespas Mesme il s'est rendu vivant:
J'aimerois mieux courir ama mort asseurée,
Poursuivant courageux une chose honorée,
Que lasche et bas de coeur mille biens recevoir
De ceux que le commun aisément peut avoir.
Mon esprit, nay du ciel, au ciel tousjours aspire,
Et ce que chacun craint, c'est ce que je desire;

L'honneur suit les hazars, et l'homme audacieux
Par son malheur s'honore et se rend glorieux.
Le jeune enfant Icare en sert de temoignage.
Car, si volant au ciel il perdit son plumage,
Touché des chauds rayons du celeste flambeau,
Le fameux ocean luy fermit de tombeau,
Et depuis de son nom cette mer fut nommée :

Bien-heureux le malheur qui croist la renommee.
Desja d'un sort pareil je me sens menacer,
Moy qui devers le ciel mon vol ose dresser
(Voyage audacieux) mais rien ne me retire,
Car les ailes d'Amour ne sont faites de cire,
I,e plus ardant soleil si tost ne les fondra :
Puis j'ay ce reconfort, quand ma cheute adviendra,
Que ceux qui sçauront bien où je voulois attaindre
Envieront mon trespas plustost que de me plaindre.
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Prière.

Grand Dieu d'Amour, enfant de Cytherée,
Au dos ailé, à la tresse dorée,
Qui peux l'enfer et la terre esmouvoir,
Vainqueur des Dieux, écoute la priere
D'un de tes serfs, dont rame prisonniere,
Tremblant de crainte, adore ton pouvoir.

Las s'il est vray, comme j'ay connoissance,
Que je retourne en ton obeissance,
Et derechef tu me vueilles ravir;
Je le veux bien, mon coeur je t'abandonne,
Encor un coup, libre je m'emprisonne:
Aplus grand Dieu je ne puis m'asservir.

Je ne veux point à tes loix contredire,
Sans resister, j'accours sous ton empire.
L'homme mortel doit obeir aux Dieux;
Qui te meprise, il confond la nature,
Son estomach est d'une roche dure,
Voire à regret lui esclairent les cieux.

Icy je jure à ta deité sainte,
Qui connoist bien que je parle sans fainte,
Qu'à tout jamais je veux perseverer
Ton prestre saint, qui t'offre en sacrifice
Mon coeur brtllé pour te rendre propice,
Et mon esprit pour tousjours t'adorer.

O grand Amour, de puissance invincible,
Cruel et doux. gracieux et terrible,
Qui fais marcher en triomphe les rois,
Des jeunes coeurs le seigneur et le maistre,
Puis que pour tel je te veux reconnoistre,
Ecoule, ô Dieu, ma priere et ma voix.

Si tous tes traits en mon coeur je retire,
Si sans crier je languis en martire.
Si j'ay lavé tes ailes de mes pleurs.
Si mes soupirs entreüennenl ta flame.
Et si tu fais des cheveux de ma dame
l.es forts liens qui retiennent les coeurs.

Chasse, ô grand Dieu, cette crainte nouvelle,
Qui me poursuit, qui me serre et me gelle;
Banny hien loin le triste desespoir,
Aux crins retors, à la couleur sanglante,
Qui de regars mon esprit espouvanle,
Et qui me fait tant de peurs reçevoir.

Mon coeur en tremble. et mon ame estonnée
A la frayeur s'est toute abandonnée,
Tmt cette nuict il m'a fait endurer :
Fay l'un des deux. ou luy donne la chasse
Loin de mon coeur, ou lui quitte la place,
Vous ne pouvez ensemble demeurer.
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Vidéo de Philippe Desportes
Philippe DESPORTES — Le courtisan incompris (France Culture, 1983) L'émission spéciale "Le pont du nord", par Jean Markale, diffusée le jeudi 1er janvier 1984 sur France Culture.
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