Après c'est trop tard, et crois-moi, trop tard c'est très vite.
Je fus ainsi rappelée à deux vérités. La première, quel qu’ait été mon désir de renvoyer dos à dos victimes et bourreaux sous prétexte d’histoire, ce monde indigne se pensait au présent, et il était proprement scié en deux. Il fallait que je me résigne à savoir de quel côté ranger mon cœur. La seconde, ce n’est pas parce qu’un travail est idiot que ce n’est pas du travail. L’injuste collaborateur du monde indigne ne bosse pas moins que son intègre contempteur. Et même, souvent, il en fait plus. Je pouvais me moquer autant que je voulais, je n’allais pas m’en tirer comme ça.
Tant que j'en aurai la possibilité, je ne veux plus vendre ma vie. Ma vie est à moi. Je préfère vendre mon travail.
Tu sais comment ils sont, dans les écoles, ils n'y connaissent rien aux enfants. Un enfant qui n'est pas protégé, ils te le démolissent.
Je suis de la confrérie du biais.
Il faut claquer la porte tant qu’on peut la claquer. Après c’est trop tard, et crois-moi, trop tard c’est très vite. Si tu obéis maintenant, tu obéiras toute ta vie.
Elle n'a jamais terminé de cartographier mes frontières.
Pour la plupart, nous apprécions l'amour de nos semblables, au titre de reconnaissance nécessaire ou de divine surprise. Nous avons été élevés pour ça, d'une façon ou d'une autre, selon la voie du manque ou celle du trop-plein, peu importe, au bout du compte nous aimons être aimés, et nous aimons aimer, à tort et à travers et à nos dépens, mais enfin avec entêtement, avec récidive et avec préméditation. L'amour nous plaît, son bruit de chaînes et ses fruits de saison. Et tant mieux. (p.10)
souvent je doute je ne sais plus où poser la frontière entre la compassion et l'idiotie
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tout le courage que j'aimerais donner, c'est celui que je n'ai pas
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il faut se garder de digérer trop vite. les informations,La pensée est un cheval lent.
Vois-tu, je n'ai pas besoin de meubles, ni de vêtements, ni de vacances, ni de voiture. Mais je veux aimer les pièces où je vis, la chambre où je me réveile, les rues dans lesquelles je marche. (p.83)