Ce livre retrace l'histoire musicale de New York sur la courte période qui va en gros du milieu des années 70 au début des années 80, c'est à dire exactement au moment où le bouillonnement créatif dans la grande marmite new-yorkaise nourrissait mes rêves d'adolescent du fin fond de la France.
Autant dire que je ne suis pas absolument pas objectif face à ce livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.
C'est écrit par un passionné qui n'a pas connu les évènements relatés mais en a développé néanmoins une connaissance encyclopédique, même si certaines inexactitudes sont à relever.
Il retrace la naissance du mouvement punk autour de deux lieux mythiques du sud de Manhattan : le Max's Kansas City et surtout le mythique CBGB. Profitons pour rappeler que le punk est né à New York en 1974 avec les Ramones à New York et non à Londres. Mais le CBGB des débuts au milieu des années 70 était une scène diversifiée, programmant des gens aussi différents que Patti Smith, les Talking Heads, Blondie... Après le punk surgit l'âpre No wawe.
A peu près au même moment apparaît dans le Bronx, le borough à l'abandon du nord de la ville, une nouvelle façon de faire de la musique qui donne naissance au rap et au mouvement hip-hop. Les pionniers comme Kool DJ Herc ou Afrika Bambaataa forgent le mouvement, qui associe musique, danse et graffiti.
La fin des années 70 est le moment où les différentes communautés musicales , jusque là très étanches, y compris celle, grand public, du disco vont se rencontrer et se côtoyer, notamment dans les clubs où s'exprime une intense créativité artistique, à la fois dans la musique mais aussi dans la peinture avec le renouvellement apporté par les artistes ayant commencé dans la rue comme Basquiat ou Haring.
Christophe Deniau fait revivre avec bonheur les lieux, les évènements et les personnages clés de cette période de bouillonnement extraordinaire. L'arrivée du Sida, la généralisation de la marchandisation et la gentrification de quartiers déshérités ont fait que la page de cette période à jamais de référence, a fini par se tourner.
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Le hip-hop va prendre son essor dans les rues du Bronx lors de fêtes de quartier organisées dans le ghetto. Les parrains du mouvement ont tous en commun d'avoir animé ces streets parties. Lieux de rencontre, de fête et de brassage musical, on y crée, on y danse et provoque l'échange entre les rappeurs et les danseurs. Entre funk, disco, dub, talk-over, scratch de DJ et sons jamaïcains, la puissance de la musique et du breakbeat emporte tout sur son passage. Les DJ déconstruisent la musique pour en faire émerger un nouveau rythme. Leurs organisateurs branchent illégalement leurs sonos sur les réverbères municipaux. Quelques disques vinyles, une table de mixage, deux platines et un amplificateur permettent de démarrer la fête.
Christophe Deniau - Nick Cave : l'intranquille