C’est une ambiance étrange, lorsque je me mêle aux policiers ou aux gendarmes pour une enquête. Parfois, ils me font sentir que je ne suis pas du sérail et me provoquent, me mettent au défi, cherchent à m’inciter à l’erreur, à me faire « payer », en quelque sorte, leur impuissance ou leur renoncement à retrouver une personne disparue ou une piste criminelle.
Quand la police ne fait pas directement recours à moi, ce sont des particuliers qui m’aiguillent – ou pas – vers elle. Mais, bien des fois, j’ai résolu des affaires sans me déplacer. On me fournit les informations au téléphone ou de vive voix et j’indique où chercher, à mesure que les flashs me parviennent. Cela peut paraître prétentieux d’affirmer cela, mais je ne fais que m’efforcer d’aider ceux qui me le demandent grâce à ce don incroyable dont j’ai hérité.
[…] les policiers font parfois appel à des gens comme moi, médiums, pour les aider là où toute leur logique, toutes leurs compétences pragmatiques ont échoué.
Si j’ai souvent été appelée en « appoint » dans le cadre d’une enquête, on s’est aussi parfois adressé à moi en dernière chance afin de retrouver un criminel ou un disparu.
Je n’ai pas d’états d’âme par rapport aux réticences, à la gêne que cela peut provoquer chez certains matérialistes « purs et durs » de la police. Ce qui m’importe c’est d’aider, d’apporter mon « flair » en complément à leurs collègues plus ouverts, tout en essayant de me faire accepter, au même titre qu’un des bergers allemands de leurs brigades cynophiles.
C’est une ambiance étrange, lorsque je me mêle aux policiers ou aux gendarmes pour une enquête.
Si je suis capable de prévoir certains événements, puis-je aussi infléchir l'inéluctable ? J'essaie de m'y employer, mais qu'elle énergie je dois déployer pour aller à contre-courant des prophéties, des certitudes, des resignations véhiculées par les pouvoirs en place ou l'inconscient collectif... Seul l'amour absolu, à travers la prière des croyants ou les "bonnes ondes" des libres penseurs, peut fournir cette énergie. Mais, dans le monde d'aujourd'hui, elle n'est pas toujours renouvelable...
Réfléchir est le contraire de ce que je dois faire. Mes premières sensations sont toujours les bonnes. Je dois prendre le contre-pied de ce que font les enquêteurs justement : surtout ne pas raisonner. Sinon, je suis comme un chien à qui on aurait embrouillé, "pollué" le flair avec des odeurs étrangères, des foyers d'odeurs différents. "Réfléchissez bien" est le pire conseil qu'on puisse me donner.