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A toutes celles et à ceux qui tapis dans la nuit savent rêver à leur étoile. Un ami, c'est à la fois nous même et l'autre. Elles étaient loin ces heures de gloire. sur ces terres il était le maître absolu apres Dieu. Ils suivaient le bras de fer avec passion du baron noir. Blaise Cendrard et la petite Jeanne et la prose du transsibérien roulaient sa cigarette d'une seule main avec Éric Satie de Honfleur, le derange de la rue Cortot. le groupe des 6 avec Auric et Tailleferre ainsi que Honegger, Poulenc and co dans sa lettre - océan et l'homme au pebroc et celui de la ferme Navarin.
Fumez sans cela un autre fumera à votre place. A la closerie des Lilas. Roi ne puis, Princes ne daignent Rohan suis. Les pavés bombus d'apolinnaire ne Krotowiitsky . La gouaillante du pauvre jean je prefere la chanter. peindre la girafe avec Modigliani comme peintre il y a mieux dit Cocteau. Sur le pont Mirabeau coule la Seine et mes amours…. Avec charlot je pourrais peindre une girafe. Les pékins d'Argenteuil
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« Les Pêcheurs d'étoiles » nous conduit à Paris en 1925, au coeur des années folles. Jean-Paul Delfino imagine la rencontre entre deux clochards célestes qui tirent le diable par la queue, un écrivain suisse de trente-sept ans qui n'a pas encore écrit ses plus grands chefs d'oeuvre et un compositeur français de cinquante-huit ans qui connaîtra bientôt un succès étourdissant : Blaise Cendrars et Erik Satie.

Les deux artistes se croisent dans un troquet montmartrois où Cendrars sauve la mise à Satie, qui a le malheur de susciter l'ire de Russes blancs fortement alcoolisés. Cette rencontre mouvementée marque le début d'une interminable nuit qui voit les compères déambuler à travers Paris, tels deux « pêcheurs d'étoiles » à la poursuite d'une chimère, l'ancien amour du musicien, l'artiste peintre Suzanne Valadon qu'il surnomme « Biqui ».

« L'éclair de châtaigne et de miel et d'amadou a disparu.
Le musicien et le poète sont dehors.
Libres. »

Après avoir quitté le bistrot où Cendrars vient de gagner une étrange partie de bras de fer de la main gauche (sa main droite a été emportée lors de la première guerre mondiale, une épopée qu'il contera vingt ans plus tard dans « La main coupée »), les deux hommes se rendent à la Closerie des Lilas et croisent Jean Cocteau. La rencontre entre les deux génies désargentés et un mondain ivre de son propre succès tourne à l'esclandre, tant les deux artistes ont encore sur le coeur les tours pendables que leur a joués celui qu'Aragon nommait le « poète-orchestre ».

« Viens avec moi, ma vieille crapule. On va la trouver, ta Biqui. Même si on doit fouiller dans tout Paris, on va la trouver... »

Les deux compères errent dans les dédales obscurs, dans les sombres parfums de la Ville Lumière, à la recherche d'un amour disparu, ingurgitent une quantité stupéfiante d'alcool, en fumant tantôt des petits « crapulos », tantôt des cigarettes de tabac gris. Toujours à pied, ils quittent la Closerie des Lilas pour rejoindre l'Opéra Garnier avant de se rendre au Père-Lachaise, où repose un ancien ami de Blaise, Guillaume Apollinaire.

« Loin de la Closerie des Lilas, de Wepler, du Dôme, du Lapin agile, ou de la Rotonde, le petit Billard de Nation était une brasserie qui ne brillait pas par ses cuivres, son service stylé ni même par sa carte. »

Toujours à la recherche de Biqui, les deux artistes tanguent dans la nuit, croisent d'anciennes connaissances du poète, le peintre Marc Chagall et les époux Delaunay, convoquent le souvenir de Modigliani, d'Abel Gance et de Chaplin. Non contents de se disputer, de rêver de pêche au requin blanc en longeant la Seine, les deux complices louent une girafe apprivoisée à des gitans installés à côté de la gare d'Austerlitz.

« Les Pêcheurs d'étoiles » est un ballet onirique qui nous emmène au bout du monde, au gré des anecdotes truculentes que raconte inlassablement le poète à celui qu'il appelle affectueusement « ma vieille ». le temps d'une nuit dans la Ville Lumière, les deux hommes touchés par la grâce de l'amitié, réenchantent un monde qui noie le chagrin infini de la première guerre dans la frivolité désinvolte des années folles.

Roman en forme de fable sur la littérature et la musique, « Les Pêcheurs d'étoile » est habité par la faconde, la verve, et la mélancolie de Blaise. En écrivant « à la manière » de Cendrars, l'auteur s'efforce de coller au plus près de la gouaille de l'écrivain voyageur. Les mille et une aventures rocambolesques et parfois fantasmées que nous narre son personnage haut en couleur, Cendrars les couchera par écrit dans une oeuvre romanesque mêlant fiction et réalité.

L'ouvrage de Jean-Paul Delfino repose sur une idée aussi géniale qu'improbable : la rencontre du feu et de la glace, de l'auteur de « L'homme foudroyé » et du compositeur des « gymnopédies », d'un écrivain qui parcourut le monde, de la Russie au Brésil, en passant par New York et d'un musicien austère qui marchait chaque jour entre Arcueil et Paris. le petit musicien vieillissant et le poète à la main coupée sont incarnés avec brio tandis que le récit emporte son lecteur dans une capitale illuminée par la malice et l'élan vital inouïs de Cendrars. Et pourtant. « Les pêcheurs d'étoiles » tient au fond davantage de l'exercice de style en forme d'hommage littéraire que du roman. L'ombre tutélaire de Blaise Cendrars, le vrai, se déploie au fur et mesure du développement de l'intrigue, et finit par prendre une ampleur presque démesurée, rappelant au lecteur que l'original est toujours supérieur à la copie.

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Les pêchers d'étoiles, ce sont le musicien Erik Satie et le poète et romancier Blaise Cendras. Peu de temps avant la mort du premier, les deux hommes se retrouvent pour une nuit d'errance et de beuverie dans Paris, à la recherche de Biqui, l'unique amour de jeunesse de Satie. Les heures de gloire du musicien, vieillissant, sont passées ; celles du jeune Cendras à venir. Les deux hommes sont sans le sous, mais le poète fera preuve d'une grande créativité pour traverser cette nuit le mieux possible.
Une nuit d'aventure, contée en deux cents pages, qui tient le lecteur en haleine jusqu'au bout. L'auteur s'est certainement beaucoup documenté sur le Paris des années folles de l'après la Grande Guerre, et sur la vie de ses deux héros. Dès lors, tous les détails de cette errance improbable, et certainement imaginaire, paraissent crédibles, jusqu'à l'animal exotique qui partagera un bout de cette nuit avec les deux hommes.
Que dire de l'écriture et du style ? Des phrases plutôt courtes, mais pas toujours ; un grand sens du détail, qui rend toutes les scènes très réalistes ; un vocabulaire brillant, sans pédanterie. Au final, un texte çà la fois riche et facile à lire. Une très belle écriture !
Une découverte que je dois à ma nouvelle libraire. Un vrai coup de coeur !
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« Un ami, c'est à la fois nous-même et l'autre,
l'autre en qui nous cherchons le meilleur de nous-même,
mais également ce qui est meilleur que nous. »
Joseph Kessel

C'est en naviguant sur le site de Babelio que mon regard s'est posé sur le roman de Jean-Paul Delfino. Comment ne pas être attiré par ce titre et cette jolie couverture où deux hommes, comme des funambules, pêchent des étoiles, ou bien des rêves, par une belle nuit de pleine lune au-dessus des toits de Paris ?

En parcourant les commentaires, le joli billet de Doriane (Yaena) a retenu mon attention, portant la promesse d'une lecture pleine de charme et de douceur. Et cela s'est confirmé, révélant par ailleurs d'autres intonations, des silences et des douleurs, des solitudes et des amitiés, des rêves de reconnaissance et de gloire.

*
Jean-Paul Delfino fait renaître deux grands hommes, Blaise Cendrars et Erik Satie, avant leur notoriété.
C'est à Paris, durant les années folles, dans une atmosphère surchauffée de beuverie propice aux bagarres, que le poète et le musicien se rencontrent. Echappant de peu à une rixe, ils vont déambuler, toute une nuit durant, dans les rues parisiennes à la recherche d'un amour perdu, de l'argument volé d'un opéra.
Croisant un allumeur de réverbère qui fait naître une à une les étoiles sur la voûte céleste, les deux artistes vont suivre cette lumière salutaire, salvatrice, tout en réfléchissant au passage du temps, aux regrets, à la vie et la mort, à l'amour et la haine, à la célébrité et la pauvreté, à l'amitié et aux petites trahisons mesquines qui font si mal.

Baignés par la luminosité d'une nuit constellée d'étoiles, leur promenade est à l'image des deux hommes, oscillant entre poésie et musicalité, romantisme et désillusion, gravité et humour, rêve et réalisme, harmonie et tumulte, misère cachée et luxe tapageur, ombre et lumière.

« Pour lui, l'argent, ça devait circuler. L'argent, ça devait servir à réaliser des rêves et des choses impossibles, sinon il n'était pas utile à grand-chose. On ne faisait pas de confiture avec des billets et les cadavres ne portaient pas de poches. Il fallait que le numéraire permette de voler, d'éclairer, d'illuminer, de repeindre la réalité grise et monotone en feux du Bengale multicolores. »

La nuit dans la Ville Lumière est colorée, vivante, animée. C'est un peu comme si vous transposiez cette balade nocturne au célèbre tableau de van Gogh, « la Nuit étoilée ». le regard du lecteur suit Blaise Cendars et Erik Satie dans leur douce fantaisie surréaliste, une chorégraphie où la vie et la mort s'entremêlent.

« Je crois que, lorsqu'on meurt, on ne part pas tout de suite. On reste encore un peu, peut-être par nostalgie, peut-être pour régler ses dernières affaires ou pour s'excuser de la peine qu'on a pu faire aux gens. On a quitté son corps, c'est certain. Mais on volette toujours comme un moineau. »

L'auteur dépeint en détail l'atmosphère de la nuit parisienne, s'arrêtant sur certains quartiers, Montmartre, le cimetière du Père Lachaise, l'Opéra Garnier, la gare d'Austerlitz. Dans la magie de cette nuit, les deux noctambules croiseront les artistes de l'époque, comme Sonia Delaunay, Jean Cocteau, Marc Chagall, Man Ray, ou encore Apollinaire.

Et puis, la nuit s'achève, l'allumeur de réverbère éteint, une à une, toutes les lumières de la ville. le jour se lève, la route des étoiles s'efface, se dissout, emportant les deux acrobates aériens dans une atmosphère presque irréelle.

« La vie avec vous est quelque chose de formidable, mon ami. Réellement formidable, oui. Je ne m'étais plus autant amusé depuis… D'ailleurs, je crois bien que je ne me suis jamais autant amusé de toute mon existence ! »

*
Jean-Paul Delfino peint avec des mots, le ciel et ses étoiles, les deux artistes en équilibre instable sur la corde tendue de la vie. L'histoire est ainsi enrobée d'une sensation d'étrangeté, de vertige et de folie, mais aussi de tendresse et de camaraderie. En cela, l'auteur fait preuve d'une grande délicatesse entre les deux amis, laissant sourdre des notes nostalgiques et mélancoliques, pour une ambiance introspective qui ne verse cependant jamais dans la déprime.

« le jour où j'ai échappé à la guerre, je me suis juré que je contemplerais désormais l'univers entier avec les yeux d'un enfant. Si elle est Esmeralda, je suis Quasimodo. Là où la vie est trop laide, j'ajoute de la poésie. L'essentiel, c'est d'y croire. »

Car l'écriture se fait aussi légère, tendre, aérienne, colorée d'images fantastiques de pêche au grand requin blanc dans une minuscule felouque au large des côtes de Dakar, de balade à dos de girafe dans les rues de Paris, de trois tricoteuses dans les combles de l'Opéra Garnier, ce qui offre un rendu esthétique original, émouvant et élégant.
Les voix des deux hommes sont chaleureuses, j'ai souri à cette belle amitié. J'ai aimé leur mélange : le tutoiement pour l'un, le vouvoiement pour l'autre ; des mots soutenus suivis de mots familiers ou désuets.

*
Pour conclure, la tombée de la nuit m'a emportée dans un drôle de voyage chargé d'émotions douces-amères. Mon esprit a vagabondé, suivant les traces semées par le compositeur et le poète.
Entre histoire, poésie et fiction, Jean-Paul Delfino rend un bel hommage à ces deux grands artistes.
A découvrir.

« L'essentiel dans un voyage est le voyage lui-même. Jamais le but. »
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Ah ! Erik, mon bon Satie !
Tu fus ma force, moi ta faiblesse.
Amoureux, tu me presses
Á dos de girafe cherchions Biqui.
Que de transport et d'emphase,
Toi la musique, moi les brèves.
Si près du ciel quand tout s'embrase
Trouant l'espace, portant nos rêves.
Tellement, si contraires à jamais
Tu m'aimais, moi je t'aimais.
Dans le dénuement vivions,
Car de nous riches étions.
Cendrars, ces lignes apaisent
Mon bon Satie, ton ami Blaise.
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J'ai passée une nuit enchanteresse en compagnie de Blaise Cendrars et Erik Satie dans le Paris des années 20. du début à la fin je me suis complètement immergée dans cette histoire les accompagnant pas à pas le sourire aux lèvres. Une virée tantôt amusante, tantôt mélancolique servie par une plume envoûtante. C'est cela qui m'a le plus séduit : cette gouaille parisienne tellement naturelle avec un vocabulaire en parfaite osmose avec cette histoire à la fois farfelue et tellement vraie du point de vu humain. le tout créé une alchimie qui a quelque chose de magique qui réveille notre âme d'enfant. Un conte pour les adultes qui aiment rêver. Jean-Paul DELFINO nous prend par la main pour nous entraîner dans un magnifique voyage en compagnie de Cendrars et Satie. Deux hommes tellement vivants, imprévisibles et charismatiques qu'on les suivrait n'importe où. Des artistes dans l'âme qui vivent leur vie comme ils la rêvent : sans se poser de questions, avec à la fois une innocence et une lucidité désarmantes.
Cette course folle à la poursuite d'une femme, ou peut être juste d'une chimère, prend des chemins improbables et le lecteur en redemande. Finalement ce qui compte c'est le voyage, pas la destination. J'aurais aimé me perdre encore plus longtemps dans les rues de ce Paris des années folles en compagnie de ces 2 là. C'est avec beaucoup de tristesse et après être passée par toute la palette des émotions que je les quitte, mais je ne pense pas les oublier.
Un livre dépaysant, joyeux et tellement vivant qu'il serait dommage de passer à côté, ce fut pour moi un vrai coup de foudre (ben oui coup de coeur ce n'est pas assez fort!). Un petit mot sur la couverture qui illustre bien toute la poésie de ce livre et qui est vraiment très belle.
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Jean-Paul Delfino nous propose une virée nocturne déjantée dans le Paris des années folles. Je me suis laissé tenter par l'aventure, grisé par cette époque et par ces compagnons d'exception : un poète baroudeur Blaise Cendrars et un musicien révolutionnant son art, Erik Satie. Tout ce qu'il faut pour traverser le Paris magnifié d'après-guerre en cette année 1925. Un livre adressé par l'auteur « A toutes celles et tous ceux qui, tapis dans la nuit, savent encore rêver à leur étoile. »

L'amitié, l'amour forment la trame de ces récits successifs. Amitié entre deux hommes que tout oppose sauf la proximité de la fille aux grands yeux verts – selon la métaphore de Satie pour désigner la misère – qui accable les deux hommes, et la frénésie de rêves plus grands qu'eux.

Cendrars, côté fiction, accepte d'aider son ami à retrouver son amour de jeunesse, l'artiste peintre Suzanne Valadon, surnommée Biqui. Erik Satie a réellement eu une courte liaison dans sa jeunesse avec Suzanne mais celle-ci avait refusé sa demande en mariage. le poète et son compagnon trouvent là un argument pour faire le tour des lieux du Tout-Paris de l'époque : le chien qui fume, la Closerie des Lilas, l'Opéra Garnier, la brasserie du Petit Billard de Nation...

Le premier chapitre « Les russes blancs du chien qui fume » permet de rentrer directement dans cette succession d'épisodes alternant la fiction – de belle manière, avec bagarre, fuites... – et éléments empruntés à la vie artistique d'époque – Cocteau et l'argument volé d'un opéra destiné à Satie, l'énumération des occasions où Cendrars et Satie se sont réellement croisés... J'ai aimé l'entrée en matière inoubliable avec un bras de fer terrible entre le russe blanc aviné, nommé le Baron Noir, et un Cendrars déterminé, malgré son bras unique, lui qui a été amputé du bras droit en 1915 lors de la première guerre mondiale.

Au cimetière du père Lachaise, les deux compères visitent la tombe de Guillaume Kostrowitzky. Vous avez certainement reconnu le nom de naissance du poète Guillaume Apollinaire :

J'ai aimé le récit de l'arrivée de Zarafa, la première girafe à mettre le sabot en France et la promenade à dos de Girafe de Satie. Jean-Paul Delfino a un talent fou pour malaxer ainsi les faits documentés et l'imagination débridée qu'on ne voit souvent que dans les livres pour enfants.

La forme du livre est originale, une réussite de document fiction. Les éléments réels sont facilement détachables des péripéties poétiques décrites, sans aucune retenue et pour mon plus grand plaisir. L'écriture est travaillée pour faire honneur à la fois au poète, par la beauté de la langue, et au musicien, par la mélodie qui se dégage de l'ensemble.

Un livre pour tous les rêveurs de mots et de notes de musique, poussières de souvenirs de deux artistes incroyables, à savourer en regardant les étoiles, en gardant notre âme d'enfant émerveillée par la beauté du monde que nous transmettent certains artistes.

Je suis ravi d'avoir découvert Jean-Paul Delfino avec cet étonnant récit. Il est l'auteur de plusieurs romans policiers, de pièces radiophoniques, d'une série romanesque consacrée à l'histoire du Brésil qui compte neuf romans. Il a également publié un recueil de Contes et Légendes du Brésil et plusieurs opus sur la Bossa nova et la musique brésilienne en général. Les pécheurs d'étoiles a obtenu le Prix des Lycéens du Salon du livre de Chaumont.

Autour de l'oeuvre, quelques mots sur Cendrars et Satie :

Blaise Cendrars de son vrai nom Frédéric Louis Sauser, est un écrivain, né en 1887 en Suisse, naturalisé français, et mort en 1961 à Paris. Il a également utilisé les pseudonymes de Freddy Sausey, Frédéric Sausey, Jack Lee, Diogène. Sa poésie est imprégnée de voyages, réels ou imaginaires. Dans le film Petite Nature de Samuel Theis, le jeune Johnny récite un poème de Cendrars d'une façon incroyable, devant un professeur subjugué par les gestes de l'enfant accompagnant sa diction. Il me semble qu'il s'agit de ce beau poème ?
« Iles / Des iles où l'on ne prendra jamais terre / Des où l'on ne descendra jamais / Iles couvertes de végétations / Iles tapies comme des jaguars / Iles muettes / Iles immobiles / Iles inoubliables et sans nom / Je lance mes chaussures par-dessus bord car je voudrais bien aller jusqu'à vous. »

Erik Satie est né en 1866 à Honfleur où on peut visiter le musée qui lui est dédié. Il est un compositeur inclassable, auteur par exemple des Trois Morceaux en forme de poire, 1903, qui seraient une réponse à Debussy reprochant à sa musique de n'avoir aucune forme définie. Dans sa passion contrariée pour sa « Biqui », il compose « Vexations ». Curieuse pièce dont le motif doit être répété 840 fois de suite – « il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses ». Fantasque Satie ! Il a terminé sa vie en cette année 1925, dans le dénuement le plus total. La reconnaissance est venue après... Il est en effet un des compositeurs les plus joués au monde.
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Retrouvez cette chronique avec composition photo personnelle de présentation et deux plages musicales de musique de Satie. Merci pour votre lecture !

Lien : https://clesbibliofeel.blog
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Un peu déçue de cette virée nocturne en compagnie du poète et du musicien. Si la couverture et le titre m'avaient harponnée, les avis élogieux également, je me suis ennuyée durant cette lecture et ne m'a pas fait rêver. Seul Paris de l'époque m'a comblée pour le reste je suis restée sur ma faim. Les affres de deux fêtards ne m'ont pas du tout enchanté même voire rebuté. Sans compter la fin du musicien qui vomit sa mauvaise vie.
Certes l'écriture m'a plu, et me balader dans Paris la nuit. Je ne retiendrais que peu de ce livre, et c'est bien dommage.
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Une silhouette tenant à la main son éternel parapluie.
Une autre silhouette, un seul bras, un air de celui à qui il ne faut pas se frotter.
Erik Satie et Blaise Cendrars.
Le musicien et le poète-écrivain.
La nuit.
Montmartre.
Un allumeur de réverbères.

La promenade, la flânerie, les rencontres.
Les mots comme on ne dit plus.
L'alcool qui galvanise, épuise, abat.

Chacun se raconte, se situe dans ces années dites folles avec leur surréalisme déjanté, leurs soirées masquées à la Closerie des Lilas où Cocteau s'acharne à danser sur des rythmes de jazz, les Russes blancs qui pleurent, se soûlent, agressent pour un rien et beaucoup d'autres que rencontrent ces funambules qui cherchent en vain l'amoureuse de Satie : Suzanne Valadon.

Puis il y a l'amertume et la trahison.
Milhaud et Cocteau pour le musicien.
Apollinaire pour le poète qui, au Père-Lachaise, s'inclinera devant sa tombe.
D'autres aussi…

Le bistro-brasserie qui s'étiole dans la nuit et les hommes y entrent, mangent gratis contre quelques notes de musique offertes au peuple sincère qui chante et ne demande rien d'autre si ce n'est ces instants heureux.

Et les hommes marchent, et les hommes s'apprécient.
L'un dans une naiveté et une misanthropie émouvante, l'autre dans un constat lucide de la vie.
Les échanges se font richesse et respect, empreints d'un peu de philosophie, de constats, de réflexions sur la création artistique…

Puis la vie joue un mauvais tour et le musicien vomit du sang et se débat en ces derniers instants, accompagné du poète à qui il confiera sa seule richesse.

Nous sommes en plein onirisme et Jean-Pol Delfino nous entraîne dans les pas de ces deux hommes, dans l'ambiance d'une époque, d'un Paris révolu, d'habitudes éteintes.
Entre roman et réalité, les deux artistes, l'ambiance artistique du moment revivent et nous atteignent sans difficulté.
Nous devenons « Pêcheurs d'étoiles ».

N.B. La curiosité et quelques recherches montrent à quel point l'auteur est parti de faits avérés et d'une étude précise de l'époque et des personnages.


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Deux " éclopés ", deux pêcheurs d'étoiles vont traverser en une nuit le Paris des années folles !
Ils partent du caboulot " le chien qui fume " ou ils ont eu des accrochages avec les émigrés russes et, de bastringues en bistrots, de night-clubs en réceptions ils vont croiser le tout Paris des artistes en vogue..Chagall, les Delaunay, Toulouse-Lautrec, Modigiani, Gance , Chaplin ...ils iront à la Closerie des Lilas, à l'opéra Garnier ( avec ses tricoteuses ) ,à la ménagerie, à Notre Dame des Bassesses au Père La Chaise ...avec des rêves plein les yeux et beaucoup d'absinthes pour oublier qu'ils sont pauvres, méconnus et font des petits boulots pour survivre !
Lui : c'est Erik Satie : un petit homme, de velours vêtu, avec son chapeau, sa barbichette et son parapluie : il cherche ce " salopard" de Cocteau qui lui aurait volé l'argument d'un opéra que Blaise Cendrars aurait fait à son intention...mais il cherche aussi "Biqui" la femme qu'il a aimé trente ans auparavant et pour ce faire il va être aidé par son nouvel ami Cendrars !
Et... lui : c'est Blaise Cendrars un poète qui a fait la guerre en 1916, a été blessé et a beaucoup voyagé en Amérique, au Brésil pour un beau jour tout laisser tomber et se mettre à écrire !
Ils vont s'entraider pour rêver à un monde meilleur en cette nuit étoilée !
A dos de girafe, en locomotive Pacific, en chassant le requin blanc , ils vont rêver de gloire car elle n'a pas encore frappé à leur porte et, ils sont dans la misère !
Un roman poétique, tendre, voire attendrissant sur ces 2 génies, ces 2 " marginaux" qui nous emportent dans leur univers enchanteur et romanesque ! Un voyage merveilleux dans les années 1925...
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