AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 368 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Tout passe, tout casse, tout lasse ». Les dernières paroles de son grand-père malade tombent sur Kolia comme un couperet. Leur brutalité amère le laisse sonné, douloureusement conscient que la vie passe, emportant avec elle les bribes de ce que nous avons été. Alors, pour laisser une trace de son passage, Kolia décide d'adresser une lettre ouverte à Anna, son arrière-petite-fille fictive, dans laquelle il dresse une liste non exhaustive de tous les souvenirs qui lui viennent à l'esprit et qui ont marqué les différentes étapes de sa vie.

Se moquant de la chronologie, les réminiscences se mêlent et se succèdent, faisant se croiser l'enfant, l'adolescent et l'homme avec une même fraîcheur emprunte de nostalgie. Des vacances d'été dans la maison familiale aux cours d'école, de la première cigarette offerte par un inconnu au premier baiser, du premier deuil aux après-midi passées à errer dans les allées du cimetière du Père Lachaise, Kolia se rappelle de toutes ces rencontres, toutes ces premières fois, tous ces souvenirs qui n'ont l'air de rien mais qui comptent tellement. Tous ceux qui sont passés l'espace d'un instant où sur plusieurs années : Raspoutine, son berger allemand tant aimé, Totor, le paysan au grand coeur, la jolie Inès, Madame Durcef et ses punitions qui lui ont fait aimer la lecture… Autant de moments bénis où douloureux qui font de nous des êtres uniques et singuliers...

« Un parfum d'herbe coupée » est un premier roman plein de douceur et de fraîcheur qui fleure bon le printemps. Un bonbon que l'on suce lentement afin qu'il dure le plus longtemps possible. Les chapitres sont relativement courts, bien rythmés, donnant lieu chacun à une réminiscence et à la joie où à la tristesse qui lui est associée. Une compilation d'instants fugaces qui n'est pas sans rappeler « La première gorgée de bière » de Philippe Delerm, mais qui va plus loin dans l'exploration de la mémoire.

Dans une langue simple mais agréable, où se mêlent humour, tendresse et nostalgie, Nicolas Delesalle nous plonge au coeur des souvenirs d'un quarantenaire et nous invite, nous aussi, à nous pencher sur notre propre passé et à nous rappeler les petites joies simples, a priori anodines, que l'on croyait oubliées à jamais… Un roman plein de légèreté et de tendresse qui parvient à saisir quelques instants de vie et à en rendre toute la beauté et l'innocence.


Merci à Babelio et aux organisateurs du Prix Relay des Voyageurs-Lecteurs pour cette jolie découverte !
Commenter  J’apprécie          430
Obsèques d'une grand-mère, spectacle désolant de son vieil époux qui a perdu pied avec son environnement depuis quelques années.
Le narrateur trentenaire se souvient - de son enfance, de sa confortable famille Ricoré, de sa puberté avec son lot de questionnements et de découvertes.

Une nouvelle nostalgique qui m'a rappelé certains romans de Jean-Philippe Blondel et des auto-fictions d'auteurs nés dans les 60-70's. Rien d'original, c'est court et les anecdotes sont plutôt banales - 66 pages, cela permet juste d'évoquer quelques souvenirs.
Mais la plume est belle, sensible, drôle, et les réflexions sur le temps, la vieillesse et la mort, donnent une gravité au récit.

Cet ouvrage vient de remporter le Prix des lecteurs du livre numérique 2013, remis le 28/11/2013.
Commenter  J’apprécie          310
Souvenirs, réminiscences, la mémoire est sélective. Pourquoi garde-t-on certains souvenirs ? Instants de bonheur ? Pas seulement, instants de douleur aussi.
Ce roman, ou plutôt cette suite d'anecdotes, nous plonge dans la mémoire du narrateur et nous fait partager ses madeleines de Proust, ses petites gorgées de bière, ses parfums d'herbe coupée, ses petits riens qui font une vie, qui forgent le caractère intime d'une personnalité.
C'est charmant, touchant, calmant et familier. Familier parce que, bien sûr, ça vous renvoie à vos propres souvenirs et vous pourriez jouer le jeu et écrire vous aussi ces petits instants pris sur le vif, ces flashes de mémoire pour reconstituer votre histoire.
Nicolas Delesalle, pour son exercice de style, a pris le parti de s'adresser à son arrière-petite-fille pour lui révéler ses instantanés de mémoire.

Un livre sympathique qui vous fera passer un agréable moment, au coin du feu, en trempant une petite madeleine dans votre thé.
Merci à Babelio et à la collection Préludes de la Librairie Générale Française pour ce temps retrouvé.
Commenter  J’apprécie          285
Un parfum d'herbe coupée , c'est le parfum de la nostalgie de l'enfance , de l'adolescence , du temps qui passe inexorablement .
C'est aussi le livre sur les souvenirs , pourquoi se rappelle- t - on d'une telle chose et pas d'une autre ?
L'auteur essaye de trouver ce moment où on quitte définitivement l'enfance , ce paradis perdu que l'on essaye de retrouver avec plus ou moins de bonheur , sa vie entière .
Maintenant devenu père , il entrevoit fasciné la grâce de l'enfance sur le visage de ses deux filles .
Tous ces moments où on se croit immortels , où l'avenir semble radieux , ah , le temps béni des fusées , du rêve de devenir astronaute .
Et puis , l'entrée douce ou fracassante dans l'adolescence , Kolia voit ses soeurs aînées changer , même les mouvements qu'elles font ne sont plus comme avant , , il ressent leur éloignement sans bien le comprendre .
Le passage le plus émouvant pour moi c'est le dialogue avec son grand père qui a la maladie d'Ahzeimer , au retour de l'enterrement de la grand -mère , Kolia n'est pas préparé à ces mots ' Tout passe , tout casse , tout lasse , Kolia , il se demandera longtemps pourquoi son grand père , dans un sursaut de lucidité , a prononcé ces mots cruels , ce n'est pas les mots qu'il espérait entendre , lui , Kolia .
Et comme pour déjouer l'impact négatif de ces mots , Kolia , lui , va écrire autre chose , il va écrire pour sa petite fille qui n'existe pas encore , sauf dans une promesse de bonheur futur , c'est pour elle , qu'il écrit ses souvenirs , nostalgiques mais toujours empreints de douceur , d'un tendre espoir .
Je remercie Babelio et son spécial Masse Critique pour l'envoi de ce livre .
Je trouve personnellement que c'est une belle initiative que cette collection Préludes , qui s'adresse je pense , plus à des lecteurs débutants qu'a des lecteurs confirmés , une belle collection pour donner le goût de la lecture .
J'ai lu que ce livre avait eu le prix du livre numérique , puis qu'il avait été édité .
Nous sommes vraiment à la croisée d'un chemin entre livres papier et numérique , personnellement ça m'arrive de plus en plus de lire sur ma tablette , ne fusse que quand je lis les critiques sur Babelio , ou des classiques ' tombés ' dans le domaine public , mais je ne suis pas prête à lâcher mes livres papiers , ces trésors qui me rassurent , bien présents dans ma chambre , dérisoires remparts dont je ne sais pas me passer .
Un livre qui ne me laissera pas un souvenir impérissable , il y a un manque de profondeur pour moi , mais je suis heureuse de voir qu'il rencontre son public , et de le faire découvrir autour de moi .
Commenter  J’apprécie          270
Kolia, enfant, ado, adulte et père...

Par un savant dosage de nostalgie, de tendresse et d'humour, les temps forts de la vie de Kolia se racontent dans des petits chapitres thématiques pour évoquer la perte de l'innocence, revisitant les souvenirs d'enfance ou d'homme en devenir, avec un talent certain de la formulation. Un jeune Kolia qui rêve d'exploits et d'aventures, un brin insolent et amoureux transi du premier joli jupon de la cour de récréation.

En décor de la vie quotidienne du garçon se profilent les années d'avant 2000, quand la révolution numérique était en gestation, que la conquête spatiale faisant encore rêver les apprentis cosmonautes et que leurs émois de testostérone tentaient de s'assouvir devant un écran télé crypté.
(Ca parlera sans aucun doute à un bon nombre...)
D'autres seront sans doute sensibles à l'attachant chapitre de la découverte de la lecture, avec lecteur drogué et libraire dealer.

La plume est gaie, impertinente, fleurie de jolies images et tournures de phrases. Elle coule tranquille, sans effort et effets inutiles pour mettre en mots les petits riens et les moments nostalgiques mais néanmoins heureux.

Nicolas Delesalle nous offre donc un premier roman plein d'émotions mettant en résonance nos propres souvenirs.
Le livre de Poche entame avec ce livre sa collection Préludes, son nouveau label de littérature. le thème de l'enfance est universel et trouvera sans doute spontanément son public, d'autant que l'écriture est créative et l'objet en mains, agréable et soigné.

Je termine en saluant chapeau bas ce professeur évoqué, qui impose en punition à ses élèves collés, la lecture d'un livre. Une stratégie en pédagogie téméraire mais qui me parle bien!
Commenter  J’apprécie          241
Troisième lecture pour le prix Relay.

Nicolas Delesalle, s'adressant à son arrière-petite-fille fictive qu'il nomme Anna, replonge dans des fragments de son passé: instants de bonheur, rencontres, révélations et tout ce qu'il ne comprenait pas encore clairement que son regard d'adulte réinterprète.
Par petites touches - la lecture dans un journal d'un accident tragique de car scolaire et la mort de tous ces enfants de son âge - le décès de son grand-père qu'il connaît si peu, celle de son chien, enfin - il fait l'apprentissage de la mort, ce qui sera le fil d'Ariane de ce roman autobiographique.
Parfois nostalgiques, mais pas trop, ces instants de vie sont agréables à relire, d'autant plus que je suis à peu près de la même génération, à cinq ans près: Goldorak, l'année 1986, Balavoine, les Restos du Coeur, la fin de l'URSS, toutes ses références me parlent, bien sûr. le roman est bien construit, donnant à la fois une impression de fulgurances des souvenirs et d'unité, le livre se refermant plus ou moins là où il avait commencé, et les chapitres en eux-mêmes sont souvent composés comme de courtes nouvelles, avec une chute finale qui chamboule le reste du texte.
Ce n'est pas un coup de coeur, mais j'ai pris plaisir à le lire.
Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          200
Je remercie frimoussette sans qui je n'aurai jamais lu ce livre.
Premier roman édité chez Préludes éditions, j'aime bien cette collection.
L'auteur nous emmène avec lui dans ses souvenirs d'enfance,c'est plein d'émotions, de tendresse mais c'est aussi assez drôle par moment,la période "ado" est pleine d'humour, d'autodérision.
C'est un roman sans prétention qui se lit gentiment, un petit moment de détente dans un monde en effervescence.
Commenter  J’apprécie          111
émotion humour poésie profondeur, très attachant !
Commenter  J’apprécie          80
"Un parfum d'herbe coupée" le premier roman de Nicolas Delesalle est une belle découverte. Je remercie donc Babelio et les éditions Préludes qui m'ont offert ce livre que je n'aurais surement pas lu sinon (il faut être honnête aussi).
Mais disons le d'emblée je n'ai aucun regret d'avoir tourné les un peu moins de 300 pages.

Le gros point fort du livre pour moi aussi est l'écriture. Travaillé sans être pompeuse, fluide sans être simple, agréable à lire et surtout donnant envie de lire. Nicolas Delesalle raconte pourtant une histoire peu originale: son enfance. Et pourtant c'est souvent émouvant, rarement ennuyeux. Structuré en courts chapitres, j'ai lu l'ensemble de l'oeuvre sans aucune difficulté.

De la perte de sa grand mère à la naissance de ses deux filles en passant par son premier baiser, sa première rupture, la mort de son chien adoré, on se ballade sans ordre chronologique ou pré-établi dans l'enfance de l'auteur.

On se reconnait d'ailleurs dans ses bêtises, ses doutes, ses peurs et ses joies. C'est un roman certes commun mais très réaliste. En lisant, on visualise facilement les événements et on se prend même à réver de l'odeur de l'herbe coupée en ces premiers jours de l'hiver...

Oui assurément c'est un auteur à suivre dans le futur.
Commenter  J’apprécie          80
Ce roman fleure bon la nostalgie, après l'enterrement de sa grand-mère, le narrateur face à son grand père s'interroge sur sa vie de quarantenaire, marié et père de 2 fillettes. Une simple phrase de son grand père, malade d'Alzheimer qui lui dit « tout passe, tout casse, tout lasse » le fait réfléchir sur sa vie. Il essaye alors de voir quels sont les moments importants, les souvenirs qui sont restés ancrés en lui sans qu'il le sache vraiment.

Il parle alors de souvenirs de vacances, de ses rêves d'astronautes, des lectures qui l'ont bouleversé, des profs qui ont marqué sa vie par exemple.De souvenirs plus étranges comme un trajet la nuit vers une destination de vacances, un souvenir qui revient à l'écoute d'une chanson dans un pays étranger qui lui rappelle un aprèm où il n'avait rien fait de particulier. Cette odeur d'herbe coupée qui reste associé à ce souvenir.

Ses espoirs de changement avec sa 1ere communion, son 1er clip thriller à la télé en 1983, l'écoute de sa 1ere chanson l'aventurier dans son walkman, son origine russe. Ces petits riens qui ont fait de lui ce qu'il est. En écho, le lecteur se rappelle aussi des moments de sa vie, pour moi c'est la bruyère de ma grand mère, les pastilles vichy de mon grand père, le dimanche matin à regarder les james bond avec mon frère sur canal; la fierté de mes parents lors du spectacle de danse de fin d'année et c'est la force de ce récit.

J'ai apprécié ces collections de sensations et de souvenirs, l'évocation des jeux, chansons, mélodies des années 1980 qui m'ont aussi fait faire un voyage dans le passé. On retrouve les premiers émois, cigarettes, les moments importants de la vie. Il conte aussi des moments plus tristes qui l'ont fait grandir. Des moments de vie quotidienne, des moments importants pour lui, banal ou exceptionnel qui se mêle à ses souvenirs de voyage. le style est fluide et nous guide à travers le passé du narrateur, à travers ces quelques moments comme un kaléidoscope d'émotions.

Par moment, j'ai trouvé que le récit manquait de cohérence, ce qui m'a un peu gêné sans doute parce que les souvenirs ne sont pas délivrés de manière chronologique mais comme des images figées couleur sépia. Certains souvenirs m'ont touché d'autres moins, l'identification au narrateur a été variable selon les chapitres même si c'est une lecture sympathique.

Donc si vous voulez faire un retour dans le passé et les années 1980, vous baladez dans les souvenirs d'un homme de notre temps, ouvrez ce livre et humez avec lui le parfum d'herbe coupée.
Lien : http://eirenamg.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (762) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1761 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}