"La liste serait longue de ceux qui ont gravé en moi, au théâtre ou au cinéma, des images qui m'ont ensuite servi de phares, de rampes auxquelles me tenir, jeune comédien à genoux devant le génie de Michel Simon dont j'ai perpétuellement chercher à m'inspirer" (JP Belmondo, Milles vies valent mieux qu'une, Fayard). Ses grands inspirateurs auxquels il rendra hommage tout au long de sa vie sont Michel Simon (qu'il imite a merveille), Pierre Brasseur et Jules Berry.
Jean Gabin se prend d'une réelle affection pour cet acteur qui attise sa curiosité. En père spirituel, il ne sait jamais s'il doit rire des pitreries de ce fils turbulent et imprudent, ou s'en inquiéter.
Belmondo tient à tourner lui-même la scène où Gabriel Fouquet mime le toréador au milieu des voitures. Gabin est furax : c'est dangereux, il y a des gens payés pour faire ce genre de cascades!
Belmondo est fasciné par le vieil acteur, "parce qu'il est Gabin sur le tournage et hors-tournage". Quand il se demande tout haut si sa carrière durera, l'homme d’expérience lui répond : "Regarde ta fiole! Quand t'aura les pailles blanches, tu plairas encore aux gonzesses. Te magne pas la devanture et laisse couler l'Onéroque". C'est beau comme du Audiard.
En hommage à Jean-Paul Belmondo décédé le 6 septembre, une Grande table consacrée à ce grand comédien. Avec la journaliste Sophie Delassein, auteure de la biographie "Belmondo" (Gründ, 2019), le metteur en scène et réalisateur Bernard Murat et le cinéaste Michel Hazanavicius.