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EAN : 9781092622448
104 pages
Le Bateau Ivre (08/10/2018)
5/5   1 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Elle n'est pas sainte. Pas gendarme non plus. Jeanne est femme parmi les femmes. Plutôt soldat. Une petite punaise au corps de feu rouge et noir mais avec des ailes comme une coccinelle. Jeanne est une bête à Dieu et à Diable comme l'autre, celui à qui elle a fait croquer le fruit.
D'elle, le monde part. Vers elle, le monde revient. Telle la vague, Jeanne est le monde.
Lien : http://lebateauivre.fr/
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pendant mes longs jeudi de repos gris et moites puant l'errance amère, j'organisais des combats entre filles dans le bac à sable de la grande cour. Nous n'étions qu'une dizaine, petites compagnes d'isolement à fouler le gravier froid de la pension désertée par la meute de la semaine. Ces battles exorcisaient ma rage. Cogner, pincer, mordre, rougir jusqu'à l'apoplexie, suer, déchirer, bleuir, saigner me donnait l'illusion d'abattre tous les murs (...)
Après un mois de lutte dans le bac à sable, vint le résultat de la toute première rédaction de ma vie (...) la prof de français l'avait lu à toute la classe (...) quand à la fin de sa lecture elle m'offrit en récompense un livre, mon premier vrai livre (...) Il s'agissait de "La Belle et la Bête" de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont et dès cet instant je sus que ce livre m'accompagnerait toujours (...)
Chaque nuit j'étais la belle : je jouais du clavecin ou chantais en filant et j'étais amoureuse de ce monstre au grand cœur dans son palais doré. Je n'éprouvais plus le besoin de me battre pour détruire la muraille de ma solitude et ma colère sourde s'était muée en une soif de lire (...)
Longtemps après pourtant, en lisant toutes sortes de livres, j'ai su qu'en définitive et depuis la nuit des temps, la littérature ne me parlait que de l'homme… Avec elle je n'ai plus jamais été seule et ça m'a enchantée.
(Me suis faite belle)
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Sa main. Large, sèche, osseuse. Sa main, striée de veines épaisses, saillantes et gorgées d'un flux chaud qui se jetterait dans un estuaire creusé au bout de ses doigts par la herse de son labour. Et puis dedans, la paume, rêche, écorchée, douce pourtant. La mienne est dans la sienne. Petite et moite, elle la serre, lacérée par l'angoisse.
(La Barrière)

Mètres par mètres, on avançait. Mon père avait un pied sur la route, l'autre sur la pédale de frein et tête au-delà de la portière, serrait dans ses mains d'homme le volant de ma mouche. Brave, elle lui était docile. On aurait pu serrer la tension dans nos mains tant elle y ruisselait. Moi je la voyais perler le long de ses tempes. J'en buvais chaque goutte pour en emplir mon ventre et en faire le réceptacle de sa force. A cet instant il était mon seul repère, ma branche, ma racine et je n'avais qu'une idée : lui transfuser toute la vigueur du sang de mon amour pour qu'il sauve ma famille et ma mouche.
(Brouillard au pays des loups)
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J’ai grimpé sur le tabouret et bisé l’Ibis. Il a lorgné mes seins tout en tétant sa bière. Gino avait la vision mamelle, c’était son sucre gorge, alors c’était cadeau. Autour de nous, le Cent dégoulinait de spots rouges et de potes bavards et je buvais ma mousse en l’écoutant me verser ses combats. Il avait dans la voix un riff si plein d’argile qu’à l’entendre parler j’en faisais ma montagne même si parfois sa neige en recouvrait les cèdres. Libre gladiateur luttant contre ses fauves, sur la poudre de ses mots, il regonflait les miens. On avait parlé longtemps jusqu’à la fermeture. Et puis, sur le trottoir de la rue Legendre, il avait déployé ses ailes et comme un hélico s’était élevé vertical vers la nuit. Ça m’avait décoiffé. Une fois rentrée, mon lit bavait toujours dans ses draps défaits mais ma tête était pleine de rimes et de canyons.
(Rip it up)
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La ville est en émoi, je lui donne la trique. Elle a troqué ses feux contre un rouge baiser qui embrase ses artères et chaque klaxon bourdonne de gémissements aphones qui grimpent en sourdine jusqu'aux flèches des clochers. Ça emplit ses avenues d'une coulée de sons où baigne le plaisir. C'est un flot silencieux de mousse chaude et douce qui déborde sur les places où des porches enflammés lui ouvrent grand leur bois. La ville s'est muée en un vaste lupanar où sur de hauts talons je trône telle une tenancière. Je marche, je fume. Je marche, je jouis. Je marche, je ris et mon cul s'en balance.
(Je marche, je fume et mon cul s'en balance)
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Elle est flux et reflux, un ressac d'eau de vie comme un trille vibrant sur la portée des cœurs.
Pourtant elle ne saurait taire qu'elle se sait aussi lune grâce au feu d'un soleil dont elle cherche la source. Elle s'étonne aussi d'être fille de Mars quand ses poings sur des rages se dressent comme un vit. Elle est une, elle est autre, elle est tout à la fois.
Assise dans son bow-window, Jeanne se fait sentinelle. Elle festonne sa faction en brodant des nappes d'humanité sur des tissus de l'un sans perdre le pli des autres même si parfois des voiles au loin viennent troubler ses yeux d'un orbe qui serpente.
(Arcanciel)
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