Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio dont je remercie les organisateurs et les organisatrices ainsi que les éditions Rue de Sèvre.
Quatre chapitres structurent ce bel ouvrage graphique.
Ils détaillent 1/le panorama de la biodiversité et de ses interactions, 2/ les crises, 3/ la 6e extinction, 4/ les remèdes envisageables.
A priori, le public visé est constitué par la jeunesse du fait de la « mise en image » (style BD), de ses personnages (adolescents à l'école), de leurs interactions avec les adultes « éducateurs », et de l'avenir qui les concerne. Mais le discours tenu peut tout aussi bien s'adresser à quiconque s'intéresse au sujet sans vouloir lire un livre théorique. L'avantage – qui peut être un inconvénient – réside dans le fait que sans être un essai, le texte s'approche d'un « cours en extérieur avec des animations ».
L'humour et l'ironie ne sont pas absents lors d'un parcours qui traverse les pays et le temps, grâce aux modes de transports écologiques (à pied, vélos, chevaux, bateau…) ou immatériels (passages instantanés de pays à continents) ou intemporels (à l'instar d'une machine à remonter le temps). le dessin, fin et coloré, soutient un voyage qui fait travailler l'attention et stimule l'imagination.
L'idée d'une adaptation de "À l'aube de la 6ème extinction" de
Bruno David était ambitieuse, garder le déroulement initial n'était sans doute pas inopportun, mais le livre « sérieux » reste très présent. Bien que l'objectif didactique n'ait pas été renié à la base, le côté ludique est mince au final (prétexte d'un exposé à préparer, un environnement scolaire, pas d'intrigue et rares actions à l'exception du chapitre 2), et ce, malgré le style décontracté.
Les personnages principaux sont donc deux jeunes, Salomé et Félicien, élèves au lycée. Les scientifiques qui les informent s'appellent Iris (la jeune) et Bernard (l'ancien), l'ami qui construit sa propre maison « propre » : Silvère, et le passant « à l'écoute » : Ambroise. Cette diversité est bienvenue. En revanche, certains stéréotypes émergent chez la fille studieuse qui prend des notes, rappelle à l'ordre son copain, mais qui devient peureuse lorsque le danger pointe, tandis que le garçon impatient, voire ennuyé passe de maladroit à héros lorsque la situation exige du courage ou de la rapidité !
Partant du principe que l'humilité nous fasse discerner entre une "époque" et non pas une "ère" anthropocène, que nous opposions au progrès mécanistique un « PIB vert », que nous reconnaissions que seuls le changement et la diversité assurent l'avenir et puisque le maître mot est «il n'y a pas de planète B» (p 130), la conclusion qui nous est proposée est de l'ordre de l'éco-responsabilité individuelle.
anne.vacquant.free.fr/av/