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Gabriel" est une ode à la sérénité, le repos du guerrier, le refuge, en particulier celui du vendredi soir après l'école (ou après le travail, pour certains, dont la maman de
Gabriel).
L'histoire va se développer sur un passage progressif de l'agitation au calme retrouvé.
Et le calme retrouve, c'est aussi chez pépé.
Les illustrations de
Juliette Lagrange sont superbes, presque des esquisses à l'aquarelle si elles n'avaient pas été finalisés de noir.
C'est fin, doux, élégant, frais.
Le temps va rythmer un peu le voyage en voiture de
Gabriel et aussi son retour au calme : le temps va se couvrir, prêt à éclater et mais à l'intérieur de la voiture, à écouter maman racontant sa journée, il y a un charme apaisant qui opère,
Gabriel est bien au chaud et en sécurité.
Le paysage change progressivement, abandonnant les belles rues encombrées et cédant aux routes de campagnes tranquilles.
L'auteure
Maylis Daufresne nous fera bien comprendre que le bruit est parti intégrante du quotidien des enfants (mais aussi des adultes), notamment celui de la ville.
Dès le matin, on le lira, on échange, on se chamaille à la maison et le concert commence.
Le petit
Gabriel aspirera à un retour au calme, recoquillé dans sa coquille et tous les mots de la journée défileront avec leur intensité, se bousculant presque.
Nous comprendrons évidement le caractère essentiel des moments de sérénité, surtout sur des caractères fragiles ou stressés, comme le tempérament du petit
Gabriel, petit escargot cartable sur le dos.
Peut-être que cet album offrira après la lecture son moment de parole délivrée, avec des jeunes lecteurs qui auront envie de dire qu'eux aussi apprécient des refuges de temps calme.
On aime.