AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330058722
681 pages
Actes Sud (06/01/2016)
3.04/5   50 notes
Résumé :
Sharon : jeune Américaine en proie à la schizophrénie – depuis qu'elle a été victime d'un viol collectif – qui laisse de nombreux cadavres au bord de la route. Novak : immigré serbe coupable d'une tuerie de masse dans son lycée canadien. Venus : séquestrée par son père pendant quinze ans, années au cours desquelles elle a subi les pires sévices sexuels. Les destinées de ces trois-là convergent vers Trinity-Station, un centre secret d'expérimentation où se jouera l'a... >Voir plus
Que lire après Les RésidentsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
3,04

sur 50 notes
5
3 avis
4
3 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
1 avis
... Je crois que je suis devenu toujours moins patient avec Dantec au fur et à mesure du temps. J'appréciais beaucoup l'auteur il y a une dizaine d'années, quand je travaillais dessus pour mon mémoire de Master sur le polar, et j'ai toujours une appétence pour les auteurs avec un style particulier, jusqu'à l'outrance. Il me manquait trois romans de Dantec à lire, dont Les Résidents, qui à l'époque avait été accueilli comme le roman du retour, du renouveau, de la fin de la traversée du désert. Néanmoins, des amis proches, mon ancien mentor universitaire notamment, m'avaient loué la première moitié, et prévenu que dès la seconde, on retrouvait les excès habituels. Et bien c'est pire que ce que je craignais, je vais m'expliquer.

Dantec nous a quittés en 2016 et j'étais bien triste à l'époque parce que, sans être un de ses fanatiques, comme je disais, j'aime les auteurs qui ont un style, un univers, une personnalité littéraire, quoiqu'on pense du fond. Dantec a un style surchargé, complètement halluciné et hallucinant, à la fois fan du polar le plus trash et de la science-fiction kitsch des petits hommes verts et de Philip K. Dick, voulant sans cesse les entremêler, tout en ayant été marqué par les auteurs américains de la beat generation, et se trouvant idéologiquement plus à droite que tout le spectre politique français actuel, ne partageant avec Victor Hugo que la chrétienté et le goût obsessionnel de l'antithèse (et les personnages qui parlent comme lui x) ). Je voulais absolument lire Les Résidents qui fut son dernier roman, et j'ai quelques fois essayé de contacter Actes Sud pour qu'ils publient ses écrits inachevés, sans succès... Il vaut peut-être néanmoins mieux que son oeuvre s'arrête là, et je dis ça sans iconoclasme.

Tout le début des Résidents est génial. le roman est bâti autour de trois personnages principaux (on reconnaît évidemment l'obsession trinitaire de Dantec) : Sharon Silver Sinclair, Novak Stormovic et Vénus Vanderberg. On fait d'abord connaissance avec Sharon et Novak, lors d'un roadtrip sanglant à travers le Canada et les USA, où Sharon assassine tous les hommes qui croisent sa route et en lesquels elle décèle ne serait-ce qu'une once de désir sexuel ou de perversion. Toute cette partie est formidable et l'on découvre plus tard, lors d'un des meilleurs passages du roman, que Sharon a été victime d'un viol collectif (avec le récit hallucinant écrit en courant de conscience entrecoupé de slashs). Novak, lui, est un adolescent serbe ayant commis une tuerie de masse dans son collège. La destination de leur roadtrip est un laboratoire secret dans les montagnes du Montana connu de Sharon depuis son adolescence, nommé Trinity Station. Jusque-là, tout va bien, même si l'on sent venir une sorte de Zone 51 mystique sauce Dantec. le livre nous raconte ensuite l'histoire de Vénus Vanderberg que Dantec s'amuse à construire comme antithèse de celle de Sharon : Vénus n'a pas été détruite à un instant T point de bascule et à une seule reprise : Elle fut séquestrée et violée par son père et/ou en groupe... pendant 16 ans, et ce, dès l'enfance. Dantec surnomme Sharon "Le Nom sans Corps" et Vénus "Le Corps sans Nom", puisque Vénus adopte une identité factice de rockstar/pornstar lorsque séquestrée par son père, et qu'il y a une réflexion sur l'annihilation du corps et du nom derrière l'atrocité. Jusque-là, très bien. Toute la partie sur Vénus est très réussie aussi, rappelle Lolita de Nabokov (bien sûr, avec des différences énormes), mais je commençais déjà à trouver qu'elle n'allait pas au bout de son potentiel et que certains passages avec les descriptions mystiques à répétition de la personnalité refoulée de Vénus dans son miroir pouvaient être élagués.

Vient alors la deuxième partie nommée "United States of Alienation" où il ne se passe pas grand chose, et où on attend beaucoup : Sharon, Novak et Vénus sont réunis dans cette fameuse Trinity Station avec deux personnages de militaires survivalistes aussi amateurs d'armes que de cannabis, comme Dantec, nommés Flaubert et Montrose, deux anciens amis du père de Sharon nommé Frank Sinclair, qui a disparu en 1999... On attend pendant deux cents pages sa résurrection et son retour, connaissant l'importance du père chez Dantec (et notamment dans ce livre), du millénaire, le peu d'action concerne l'évolution de Novak au contact d'un avion qu'il guide à distance et avec lequel il finit par fusionner... Et ce qu'on attend finit par se produire. le fameux Trinity Station, d'un coup d'un seul, est rappelé au souvenir du gouvernement américain et l'on ordonne sa destruction, ainsi que celle de ses occupants. Arrive alors une troisième partie complètement WTF (mais à la limite préférable à la deuxième, même si absolument IN-TER-MI-NA-BLE et répétitive au possible) où les trois personnages principaux se transmutent en êtres quasi-divins, comme très souvent chez lui (notamment Satellite Sisters) et entament un processus de reboot évolutif de l'humanité nommé Re-Engineering raconté sur 100 dernières pages totalement délirantes, répétitives et remplies de redites... Il y a des passages réussis, parce que je suis très client du courant de conscience et des exercices d'écriture automatique, mais on a l'impression de lire l'apothéose de tous les délires de Dantec, et j'ai été assez éberlué, pour le meilleur comme pour le pire, que son ultime éditeur, Inculte/Actes Sud, l'ait laissé aller aussi loin sans rien tailler dedans, vu à quel point c'est indigeste, fait dans la redite des dizaines de fois, sachant qu'il avait changé 4 fois d'éditeur... L'épilogue nous montre enfin une humanité post-Re-Engineering avec un nouveau personnage nommé Nod Body, dans un univers vide ou presque, proche de la deuxième nouvelle d'Artefact : Machines à écrire 1.0, qui pouvait laisser la porte ouverte à une suite...

On referme ainsi un objet littéraire plus qu'étrange : On a l'impression que Dantec a commencé un roman noir ou un polar trash avec trois personnages, puis l'a continué en plaçant en stase ou en attente ses protagonistes dans un univers type Zone 51... Et a fini dans un récit de SF de reboot mondial avec ses personnages Ubermensch nietzschéens redémarrant une humanité endormie, thématique qui lui est chère. Mais que les trois parties sont collées ensemble par lui, on ne sait trop comment. le début, qui promettait, n'a pas forcément de résolution. La création de ces trois personnages n'a l'air d'avoir de raison d'être que leur fin en démiurges récitant ad nauseam les idées de Dantec. On dirait qu'on a lu un assemblage de toutes les influences de Dantec mises bout à bout : Polar trash, SF kitsch, Beat Generation, fascination pour les USA, éloge éternel de l'évolutionnisme darwinien... Et que l'intrigue ou bouts d'intrigue qu'il y avait au départ n'étaient une fois de plus qu'un prétexte, qu'il a tout envoyé balader dans un gigantesque BALEC lors des 100 dernières pages pour livrer l'apothéose de ses délires d'écriture sous substances où il ressasse ses idées que l'on connaît si bien, présentes dans TOUS ses romans.

Comme les deux précédentes fois avec lui, malgré mon goût pour les auteurs avec des styles forts, je vais être bien content de retourner... à un roman classique, qui a une histoire, où les personnages ne sont pas des doubles de l'auteur qui sont ses marionnettes idéologiques, ou du moins qui ont plus d'épaisseur qu'une feuille de papier calque...

Tous les gens qui me connaissent me savent archi-fan de Victor Hugo et de James Ellroy. Dantec essaie d'imiter un peu les deux (surtout Ellroy dont il est fan), avec d'autres choses que j'ai détaillées... Ses passages sur l'histoire américaine, notamment sur la conspiration autour de l'assassinat de JFK, sont assez décevants, pour un fan d'Ellroy, mais il a souvent explicité leurs différences malgré son admiration pour lui. Je salue le goût de Dantec pour les passages hallucinés et l'inspiration indéniable de certains. Il a un talent inouï que l'on ne peut nier, surtout sur certaines descriptions, sa manière parfois de raconter des fusillades... qu'il gâche en sacrifiant sans cesse l'intrigue qu'il met en place au début, pour se livrer à un déversoir sans fin de ses idées derrière ses personnages, comme s'il voulait à tout prix continuer à faire du roman alors que ses pulsions le mènent encore et toujours à l'essai. Ici, nous sommes face à une sorte d'opéra final qui contient le meilleur comme le pire de son oeuvre et de ses influences, le climax de sa geste romanesque, ce qui n'était pas forcément prévu par lui, mais cela fonctionne comme tel...

Malgré ce que je peux dire de négatif, on reconnaît ici le roman de l'après Satellite Sisters, comme celui de l'avant À L'Ouest du Crépuscule (sa nouvelle jamais parue écrite ensuite, se passant dans l'ouest américain)... Allez, même si j'ai quand même souffert à travers de nombreux passages inutiles dans ce magma où il jette TOUT ce qui lui passe par la tête, je reste curieux de lire un jour ce texte jamais publié...


Commenter  J’apprécie          30
Quelle lecture étrange…Dans le cadre du challenge pavés 2016-2017, je m'étais lancée avec enthousiasme sur ce livre de Maurice Dantec, dont je n'avais lu qu'un seul ouvrage jusqu'à présent, La sirène rouge. Mais était-ce suffisant pour appréhender cet ultime roman ? Sans doute pas au vu de ma perplexité grandissante au fil des pages...
Pourtant, malgré les 20 ans qui séparent ces deux opus, j'y avais retrouvé des éléments communs : la musique, les voitures, les supers flics carburant aux produits illicites, mais aussi l'enfance bafouée et résiliente, la parentalité toxique et nocive…
Mais le style a évolué, sans conteste, et je me suis sans doute trouvée un peu trop malmenée pour l'apprécier… la griffe Dantec, puissante, noire mais très technophile, psychanalytique à outrance...

Dans un futur très proche, nous suivons le cheminement de trois personnages : Sharon, une tueuse en série, transformée par un viol collectif qui l'a laissée pour quasi morte ; Vénus, tueuse à gage, transmuée depuis une séquestration de 15 ans dans un sous-sol aménagé par son père pour en être l'esclave sexuelle, et Novak enfin, tueur de sang froid, transmuté depuis le massacre qu'il a opéré dans son établissement scolaire. Ces trois destinées se retrouvent pour n'en former qu'une, une fois rendu sur la base de Trinity-station. le lieu, ainsi que ses occupants, accompagneront leur mutation jusqu'au dénouement final dantesque…

Décomposé en trois parties (le chiffre 3 est obsédant dans ce livre...), très structuré, mais difficilement racontable, ce « techno-thriller »- est comme teinté d'une religiosité re-visitée, avec ces humains mutants, transfigurés par la violence qu'ils ont subie pour devenir des anges de la mort, menant l'humanité à l'Apocalypse pour mieux renaître.

Je ne sais trop encore ce que je vais retenir de ce livre, si ce n'est le constat d'une société à l'agonie, d'une humanité qui s'abrutit en se noyant dans tous les réseaux accessibles (facebook, google ou CNN) et s'autodétruit dans sa consommation immodérée de technologies de tout genre. Les théories du complot, le virage manqué des luttes des années 70, m'ont posé question bien sûr sur le fond, mais la forme m'a rebuté.

Tant pis.
Commenter  J’apprécie          120
Un préalable, une certitude : Dantec est une sorte de génie, très fou, qui crache sur le papier tout ce que son métabolisme cérébral a ingéré. Dantec s'attache à décrire ce qu'il conçoit. C'est inexplicable, c'est sans respirer, les mots s'accumulent, les idées, les associations... de deux choses l'une, soit on observe le phénomène et on tente d'apprécier sans le pénétrer vraiment ; soit on le pénètre vraiment mais alors on peut passer sa vie à exégétiser, vérifier la pertinence du monde qu'il crée, et ça ça demande une vie. Et moi perso j'ai pas une vie à lui accorder. du coup je reste loin, j'observe, je suis épaté et en même temps je me demande à quoi bon tout ça. Je ne sais plus qui disait que le quantique était absolument hors de portée de notre imagination, un peu comme un carré ne peut s'imaginer un cube, eh bien Le Dantec, il tente le coup. Je ne comprends pour ainsi dire rien... Tout va bien... C'est normal... Tout est normal...
Commenter  J’apprécie          90
Un début de roman difficile à appréhender. le lecteur suit l itinéraire insolite d une jeune femme blonde Sharon à la beauté plastique parfaite. Elle commet bon nombre de crimes au volant de sa chevrolet. Elle est accompagné d un ado Serbe, dont on ne sait pour l instant pas grand choses, si ce n est que c est le seul être vivant autorisé à pénétrer dans l habitacle de la chevrolet conduite par Sharon. Peu à peu, ce duo imprévisible arrive à la destination secrète. le récit devient vif mordant et dérangeant. le lecteur remonte les racines du mal et apprend pourquoi Sharon est obligée de manière chirurgicale et diabolique de tuer et de maîtriser ce corps si parfait. Puis c'est au tour d une auré résidente du centre d entrer dans le récit .
Une écriture coupante, avec un découpage en chapitres court et concis, à l image d une lame incisant la chair humaine
Bravo !
Commenter  J’apprécie          80
Je découperais ce livre en trois parties :
la premières partie nous présente les différents personnages Sharon, Venus, et Novak ainsi que tous les coups durs de la vie qu'ils ont vécu, les sévices qu'ils ont endurés, et d'ailleurs il nous les fait endurer aussi car dans cette première partie on est toujours a la frontière de la nausée et du malsain, et rien ne nous est épargné. On se dit que d'un côté ces scènes sont vraiment bien relaté et d'un autre on se dit qu'on est quand même pas loin de l'insoutenable (voir trop loin selon le lecteur).
La seconde partie ou j'avoue j'ai un peu décroché par moments, nous ramène dans une base quasi militaire en nous expliquant le pourquoi du comment, et la on mêle un peu de tout science fiction, théorie de la conspiration, explications loufoques et j'en passe.
La troisième partie le livre reprend du poil de la bête, on continue dans les théories du complot mais en beaucoup mieux fait ça redevient plaisant, et on sent que l'histoire prend tout son sens et que réussir a tenir la lecture de la seconde partie n'a pas été vain.
Au final avec le recul cette lecture m'a plus, mais il faut avouer que certaines parties sont peu lisible et fouillis et la seconde partie est assez longue, mais sinon ce livre vaut vraiment la peine d'être lu. Et globalement je suis satisfait de ma lecture.
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (2)
Telerama
17 décembre 2014
En terminant les quelque 650 pages des Résidents, on s'ébroue : le voyage a été à la fois long, passionnant, épuisant, risible, obscur, et il faut quelques jours pour qu'en retombent les scories et qu'en surviennent les émerveillements.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
03 octobre 2014
Il faut admettre que le style Dantec, immédiatement reconnaissable, n'est pas sans puissance. Le problème est qu'il fonctionne sur quelques procédés, un peu ressassés.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Flaubert était un vrai tueur. Un tueur froid. Ultra-froid. Facteur endotherme : Zéro absolu. Aucun désir homicide particulier. Pas de cruauté, pas de phantasme sadique, aucune psychopathologie, même bien enfouie. Montrose savait qu’il avait officié auprès des services secrets argentins, à l’époque de la Junte de Videla, il avait enseigné des techniques d’interrogatoire poussé aux militaires de l’École de Mécanique Navale, spécialistes de la torture, mot que Montrose ne l’avait jamais entendu prononcer. Un professionnel multi-tâches, dévoué à la seule réussite de ses missions, un homme de contrats honorés précision helvétique, un homme pour lequel un meurtre était le résultat d’un plan, d’un diagramme activé, d’une relation purement machinique entre un exécutant humain armé, une munition appropriée, et un corps-victime.
Montrose se fit la réflexion qu’un individu comme Flaubert parvenait au point de synthèse entre l’Homme en tant que prédateur animal évolué et une lignée de machines dotées d’un véritable cerveau, un cerveau reprogrammé pour satisfaire les besoins de la machine.
Une machine devenue experte dans l’art, la science appliquée, de tuer les autres machines fabriquées selon le même modèle.
Comme celles qui étaient en train de cerner le compound.
Commenter  J’apprécie          30
-Le livre dit ici qu'un moteur de recherche très puissant va s'assurer une position outrageusement dominante dans le très proche futur. Il est écrit: " GooGleMother verra tout, tous et chacun mais surtout fera voit tout à tous et chacun, et tous à chacun et chacun à tous, son autre nom, GooGlePlaNet, indique que son inévitable expansion est à l'échelle du monde entier dans l'intégralité de ses composantes, mais La Mère de Tous les Réseaux fera du vrai monde une sorte d'Encyclopédie Globale dont elle déterminera le sens et la forme, et elle s'assurera de rester la propriétaire absolue de tout ce que les humains produiront par elle, avec elle, pour elle. [...] On appellera Réseaux Sociaux ce qui dé-socialise l'homme et le transforme en un reflet isolé des autres et de lui-même, sans autre circonstance qu'une "existence", devenue celle de l'ombre d'un fantôme."
Commenter  J’apprécie          20
Ils appelaient ça "théories de la conspiration". Ils renversaient l'équation. Pour camoufler une conspiration, il fallait créer un maximum de théories possibles à son sujet et les diffuser en choisissant avec minutie les populations cibles, ainsi que les réseaux avec lesquelles elles se trouvaient en contact.
Lorsqu'une conspiration est ainsi expliquée et contre-expliquée, jusqu'à des commissions d'enquêtes officielles, elle devient à son tour une théorie de la conspiration parmi d'autres.
Commenter  J’apprécie          40
Et qui est, restons précis ? demanda Flaubert, sèchement.
– Qui est au-delà de tout secret-défense ultraconfidentiel. C’est donc comme Roswell en 47, ou Area 51 à notre époque. Et ce n’est pas parce que l’Humanité n’est pas prête à recevoir cette connaissance, et toutes ces conneries de Californiens new-age. Au contraire, c’est parce qu’elle est prête. Tout du moins une partie, très infime cela va sans dire, évolutionnisme métastable. Soyons clairs : c’est de l’ordre de la fission atomique appliquée à la destinée de l’Homme dans l’Univers.
– Rien que ça, avait lâché Flaubert.
– Qu’est-ce que vous croyez ? Que l’Homme va se répandre dans le Cosmos avec un nez rouge en faisant de la pub pour un cartel d’écologistes ? Ce qui va se produire, c’est la fin de toutes ces conneries, la récréation est terminée. Le vrai travail ne fait que commencer, Dieu ne nous a pas créés pour s’éclater en groupe à Ibiza. Et surtout pas sur de la musique de merde."
Commenter  J’apprécie          10
Et plus tard encore, on allait lui expliquer que c’était la base de leur stratégie depuis des années, deux décennies au moins. Ils appelaient ça « théories de la conspiration ». Ils renversaient l’équation. Pour camoufler une conspiration, il fallait créer un maximum de théories possibles à son sujet et les diffuser en choisissant avec minutie les populations cibles, ainsi que les réseaux avec lesquelles elles se trouvaient en contact.
Lorsqu’une conspiration est ainsi expliquée et contre-expliquée, jusqu’à des Commissions d’Enquête officielles, elle devient à son tour une théorie de la conspiration parmi d’autres.
Ils resteraient indécelables, au milieu d’un nuage de rumeurs fondées ou non et de demi-vérités invérifiables, un flot continu de versions à la fois contradictoires et similaires. C’était la première fois de sa vie qu’il entendait parler de l’épingle dans le tas d’épingles. C’était la première d’une très longue série.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Maurice G. Dantec (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maurice G. Dantec
Vidéo de Maurice G. Dantec
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (174) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4971 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..