Farel Dalrymple signe le dessin et le scénario de cette oeuvre remarquée par les plus grands, dont
Frank Miller et
Craig Thompson. Ici, la narration classique est oubliée pour un récit qui conte les rencontres entre les divers personnages, au hasard des rues. Point de fil conducteur, si ce n'est la Ville.
Au fil des pages on se retrouve happé par l'univers surréaliste décris par
Dalrymple. La réalité est altérée, on accède à un autre univers dans lequel les situations les plus incongues s'inscrivent avec perfection, on pourrait dire normalité même. On se détourne du quotidien. Les saynètes s'enchainent...on est parfois ravis de retrouver tel personnage, en colère contre un autre. Car l'une des forces majeures de cette oeuvre est l'empathie qu'elle suscite chez le lecteur. Une oeuvre qui transpire la poésie, mais une poésie urbaine et parfois sans concession, une poésie noire et violente.
Il y a aussi cette encre noire qui suinte à travers le papier. Car si
Farel Dalrymple est un magicien en matière de récit, c'est aussi un dessinateur de génie, qui a su grâce à ses dessins très ombrés mais entourés d'un vide à la manière d'un écrin donner encore plus d'âme à ses personnages et à sa Ville.