Didier Daeninckx «
Meurtres pour mémoire» publié en 1984 chez Gallimard dans la «série noire»
Premier succès de librairie de cet auteur, puisqu'il obtient cette année-là le «grand prix de littérature policière». A l'époque, en 1984, l'évocation des grandes manifestations parisiennes organisées par le FLN en 1961 n'était pas un sujet facilement abordable :
Daeninckx ouvre son roman sur cette préparation de la manifestation qui va coûter la vie à de nombreux algériens (description magistralement menée).
Il imagine ensuite que vingt ans plus tard, le fils de l'un des manifestants tués lors de ces manifestations, européen pur souche et professeur d'histoire dans un lycée, est à son tour assassiné en pleine rue.
Un thème qui commençait à poindre sérieusement dans les années 1980, avec les soupçons portant par exemple sur Maurice Papon (dont le procès se tiendra en 1997), sans compter le passé parfois peu clair de Mitterrand lui-même.
Malheureusement, ces deux références historiques «écrasent» l'intrigue policière elle-même, qui est trop peu crédible, avec de surcroît une bluette, entre l'enquêteur et la compagne de la victime, totalement hors sujet.
Bref, un roman qui a plutôt mal vieilli.