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3,67

sur 956 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Plus un texte qu'un roman, Fatima Daas se met ici à nu dans son tout premier livre.
En mêlant éléments autobiographiques et fiction, Daas nous plonge dans sa vie, celle de "la petite dernière", jeune femme, banlieusarde, franco-algérienne, musulmane pratiquante et lesbienne.

Chaque chapitre commence par un leitmotiv, une affirmation identitaire forte : "je m'appelle Fatima Daas", phrase qui varie selon les chapitres mais dont le coeur de l'idée reste sans cesse le même : l'affirmation de soi.
Chaque chapitre est constitué d'anecdotes et d'événements qui ne se suivent pas chronologiquement, c'est comme si Fatima écrivait au rythme où ses souvenirs remontent à la surface. Si cela peut sembler désordre, c'est pourtant loin d'être le cas : cette déconstruction temporelle fait partie d'une construction littéraire pensée, réfléchie et travaillée.

Au-delà de cela et d'une rythmique où les phrases courtes font penser à un slam, on retrouve dans ce texte la toute puissance des mots et de la littérature.
C'est par les mots que Fatima s'explore et s'interroge, c'est par la parole que ses amis l'entourent, c'est par l'écriture qu'elle s'affirme différente et forte.

Petit texte par la longueur, il est grand par le talent de son autrice qui, me semble-t-il, n'a pas fini de faire parler d'elle.
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un roman très original avec les répétitions de début de chapitre
on se demande ce qui est vrai et ce qui romancé
ce qui me gène quand même avec ce roman "journal intime " c'est ce qui est dit sur sa famille : sont-ils d'accord pour ainsi tout raconter notamment les violences subies...
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J'ai lu ce roman dans le cadre du Prix des lecteurs du Livre de Poche. Un roman vers lequel je ne serais pas allée spontanément et qui m'a fait sortir de ma zone de confort. Fatima Daas nous parle de sa construction avec des sujets forts comme la religion et l'homosexualité. On sent une certaine souffrance mais également une forme d'insouciance par son écriture percutante : des phrases et des chapitres courts et un effet de répétition. On oscille entre passé et présent, entre Clichy et Alger au fil de la construction de l'autrice.
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Très joliment écrit, personnage attachant, le livre se lit d'une traite.
Il m'a laissé un sentiment proche de la tristesse car on n'y voit pas de solution heureuse â la manière hollywoodienne, reste le fait qu'on naît seul, on vit seul et on meurt seul... excepté Dieu, si on est croyant.
Auteur-e à suivre ( là l'écriture inclusive ne me pique pas les yeux, lol, c'est exceptionnel)
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Entre poésie et narration, ce roman autobiographique nous montre de manière presque violente la douleur d'être lesbienne et musulmane croyante, avec beaucoup d'amour pour ce dieu qui devrait tout pardonner. Une lecture rapide mais saturée d'émotions.
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Fatima fait partie d'une fratrie de trois filles. Elle est « la petite dernière » d'une famille française d'origine algérienne, mais pas forcément celle à laquelle on s'attendait.
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Respectueuse de sa religion musulmane et craintive de révéler sa nature profonde à son entourage, Fatima ment depuis son adolescence ! Elle ment à ses parents, elle ment à l'imam, elle ment à ses amis, mais surtout elle se ment à elle-même…
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En prenant la plume, Fatima Daas va nous confier son histoire, son cheminement intérieur pour enfin nous révéler, maintenant qu'elle est adulte, son vrai visage et s'affranchir de la vie illusoire qu'elle s'est façonnée jusque-là.
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Voici un roman à l'écriture brute et totalement atypique ! Chaque chapitre démarre toujours de la même manière : « Je suis Fatima Daas… ». Par cette structure répétitive, on a la sensation que l'auteure se cherche et essaye de « se » définir.
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À travers des chapitres courts, elle se livre et nous livre aussi des bribes de son histoire familiale, de la jeune fille qui se sent plus garçon que fille, des barrières que lui impose sa religion quant à ses désirs amoureux... Il n'y a pas de chronologie dans les évènements retranscrits, mais tout s'enchevêtre et prend sens parfaitement.
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Bref, un récit autobiographique à l'écriture hypnotique qui montre qu'il n'est pas toujours facile d'assumer qui l'on est suivant sa famille, sa culture, sa religion et les codes qui les régissent !

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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🌺La petite dernière🌺 de Fatima Daas
- 211 pages.- 7,40€

" Je m'appelle Fatima. Je porte le nom d'un personnage symbolique en Islam. Je porte un nom qu'il ne faut pas salir, un nom que je dois honorer."

C'est l'histoire d'une fille
Née dans une famille musulmane,
La petite dernière, celle qui aurait dû être un garçon

C'est l'histoire de Fatima,
Habillée comme une princesse jusqu'à ces 12 ans,
Puis comme un garçon, jogging, baskets, casquettes

C'est l'histoire d'une rebelle,
Élevée sans câlins, ni amour,
Qui paraît sûre d'elle,
détachée des autres,

C'est l'histoire d'une fille,
Qui se bat contre elle-même,
Qui ne peut parler de son mal-être
Qui ne peut se battre contre ce qu'elle est.

Je voulais juste te dire Fatima, que tu es attachante malgré ce que tu montres, qu'au bout du chemin, il y a l'amour, qu'on ne choisit pas sa famille, et qu'on peut avancer sans leur validation. Tu n'as qu'une vie, va de l'avant, vis avec ton corps et ton coeur, ose lâcher les mots d'amour bloqués en toi, accepte les caresses et les câlins.
Tu seras apaisé et en accord avec toi.

"Le soir, je comprends que je ne suis pas celle que mes parents attendaient."

Un livre très touchant, dur, violent parfois.
Un livre sur l'éducation donnée par nos parents, la religion et ses interdits, sur le regard des autres qui fait mal.

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Elle s'appelle Fatima, parfois Fatima Daas, et livre à chaque chapitre une identité partielle d'elle même car suivi d'un « je suis… ». Elle ne dira jamais « je suis lesbienne », et la longueur soudain coupante d'un chapitre se pose en pierre abrupte sur le mur qu'elle construit d'elle. Enfant non-désirée, fille non-désirée, elle se déguisait garçon et les garçons s'étonnaient qu'elle doive aimer les garçons. Des chapitres, en anaphore religieuse, qui alternent entre différents livres de psaume : alors qu'elle n'a aucun mal à se livrer à Rokya sur son homosexualité, elle se créée un alter-ego pour tenter de pouvoir écouter ce que l'imam dit sur elle. Un usage du dialecte arabe d'Algérie pèse le livre (et l'élève par la même poussée vers la distinction d'un langage, une littérature mineure comme une jeune femme lesbienne et musulmane dans un carcan fait de chapes dorées) et force Fatima Daas à recourir encore, encore une fois à l'anaphore, jusqu'à ce que ce dialecte d'origine puisse trouver les mots pour la définir, jusqu'à ce que l'utilisation d'une anaphore, d'un figure de style du français littéraire ne vienne envelopper ses origines musulmane et algérienne pour les étreindre dans un mouchoir et laisser Fatima se déployer. Une ambiguïté également dans l'utilisation de ce dialecte : « la mazoziya », est-ce le pronom féminin français qui féminise un terme neutre, est-ce la contradiction entre ce qu'on dit d'elle (petitE dernièrE) ce qu'elle est et ce qu'on espérait d'elle (un garçon)? J'ai aussi eu l'impression que Fatima Daas jouait avec nous, lecteurs, comme si se développer devant nos yeux dans les différentes bolges de sa vie et ainsi nous livrer son côté musulman (dont elle ne parle qu'à moitié à ses partenaires) et son côté lesbien (complètement omis durant le développeur du roman) était un témoignage trop puissant qui l'envahissait -elle qui n'aime pas se livrer, qui n'a pas appris à exprimer ses sentiments- et dont elle voudrait reprendre possession : l'imam n'est pas traduit. Car Fatima Daas a honte d'elle même et cache la voix académique de sa religion, pour briser l'académicité de la littérature ? Un livre à la puissance méthodique, que j'ai commencé à lire à moitié perplexe car inquiète d'une reprise d'ernaux ou de despentes (justement) mais qui m'entraînait au fil dénoué de son histoire avec Nina. J'ai imaginé Fatima sourire, à la fin.
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Fatima habite Clichy, de confession musulmane elle est tournée vers sa foi et également vers les études qu'elle accompli brillamment et chaotiquement au rythme de ses allers-retours vers Paris. Elle est instable, bonne élève mais inadaptée, la petite de la famille qu'on protège, mais aussi la dernière qui n'a pas été désirée, elle est pieuse et pêcheresse, elle est fille et aime des jeunes femmes. Elle est tout cela.

Son cheminement, Fatima Daas le livre. Par fragments rapides, ses pensées se posent ou s'envolent, soulevant les difficultés qu'elle rencontre sans les nommer ainsi. Une adolescence à se chercher, à se définir sans cesse ballotée entre les représentations sociétales.
A la fois mazoziya, la petite dernière, celle à laquelle on ne s'est pas préparé, et Fatima, "petite chamelle sevrée", elle demande aux mots son identité. Elle ne se détourne pas de sa culture pour comprendre sa situation contemporaine, mais elle cherche à l'inclure dans sa quête, à ne pas renier son héritage et sa proximité avec ses parents. Elle affronte - presque - même l'imam avec ses questions sur l'homosexualité en évoquant le cas d'"une amie" mais en voulant des réponses pour elle.

Avec un texte simple, affirmé, rythmé, c'est la courte autofiction d'une femme qui soulève toutes ses contradictions qui n'en sont pas.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Un livre croqué comme une assiette de gâteaux, petits morceaux, par petits morceaux, l'un après l'autre avec la croyance -erronée- qu'on peut s'arrêter quand on veux. Addictif et sucré.
Quelle douleur, la croyance en un dieu qui rend incompatible la beauté et la diversité des amours humains.
Le soleil sur la langue, l'écrit qui dit les vérités tus.
Très émouvant, cette histoire où le pseudonyme de l'autrice et la narratrice se confondent, se dévoilent et se cachent.
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