AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 167 notes
5
9 avis
4
18 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
A travers les thèmes forts : l'expatriation, la filiation, la transmission et le souvenir, Chloé Cruchaudet créé une oeuvre forte aux thèmes universels. Inspirée d'une histoire réelle, sa BD se veut tour à tour touchante, cruelle et réaliste. Une immersion à l'époque des révolutions scientifiques où les peuples, non égaux, luttaient pour leur liberté et la reconnaissance de leur humanité. Une belle oeuvre, à découvrir !
Lien : http://art-enciel.over-blog...
Commenter  J’apprécie          20
Quel plaisir rare de lire un autre regard sur le colonialisme raciste, l'envers du décor, la parole aux soumis. Chloé Cruchaudet n'évite rien. Je craignais la ritournelle habituelle ethnocentrée sur l'homme blanc, façon "Tintin au Congo", dénigrant le peuple colonisé, le réduisant à un langage primesautier, s'octroyant le titre de race supérieure, lui attribuant une bêtise intrinsèque et un développement intellectuel retardé. Si l'auteur n'en oublie pas cette vision de l'époque, l'évoque même clairement avec conscience historique (Robert Peary, héros américain froid et carriériste est porteur de cette vision réduite du peuple dont il se sert ; un docteur avance même les travaux d'un français jugeant les esquimaux "arrêtés au stade du paléolithique" (p. 40), c'est dire l'espoir qu'on mettait en eux), elle nous laisse entrevoir avec finesse la personnalité curieuse et savante des autochtones. On est loin du cliché et l'on se sent d'autant plus touché par le récit à mesure que l'on se sent semblables à eux.

Je partais déjà conquis par la dessinatrice depuis la lecture de "Mauvais genre", sur le thème difficile de l'identité sexuelle. Décidément, cet auteur a de l'ambition et sait - sans lourdeur - s'accaparer de thématiques délicates et clivantes. A chaque fois risqué, à chaque fois réussi. Ici, Chloé Cruchaudet nous régale en donnant de la voix au peuple colonisé. On sent l'ironie des esquimaux, leur intelligence, leur esprit, par des phylactères drôles et vachards envers le "voisin" américain.

Le parti pris est clairement en faveur des esquimaux, du petit, du colonisé, l'anthropologue tout puissant a du plomb dans l'aile et franchement, ça fait du bien ! Chloé Cruchaudet, auteur de fond à suivre.
Commenter  J’apprécie          10
Très bonne lecture. Chloé Cruchaudet, que je ne connaissais qu'à travers son succès Mauvais Genre, nous livre ici une autre réécriture de faits réels, mais dans un tout autre contexte. L'histoire se passe autour de 1900, à New York et sur la banquise arctique ; un explorateur scientifique, Robert Peary, fait chaque année un voyage à la recherche du sacro-saint Pôle Nord, mais ne revient qu'avec des météorites... jusqu'à ce qu'il ramène une famille d'Inuits qui va fortement intéresser les masses, mais aussi les scientifiques, anthropologues et consorts. Faut-il préciser que cette attention n'est pas toujours bienveillante ? le personnage central, un jeune Esquimau du nom de Minik, va découvrir la civilisation occidentale, pour le meilleur et pour le pire.

Saluons tout d'abord les graphismes - le pluriel est plus que jamais de mise car la dessinatrice se plaît à varier les styles selon qu'elle adopte le point de vue des uns ou des autres, selon qu'on est dans le réel ou dans l'imaginaire. Une vraie réussite.

Par ailleurs, le choix de la galerie de personnages (notamment chez les Américains) est judicieux et évite le manichéisme qui guettait, sur un tel sujet.

Bien sûr, on pourra toujours trouver à redire - et je vais le faire tout de suite ! - mais ce ne sont que des détails :
- des "y" dessinés à l'envers du début à la fin (je vous avais prévenus, ce sont des détails !)
- une accélération sur la fin de l'histoire qui fait des ellipses sur des points qui auraient été intéressants (sans trop en dévoiler, je peux évoquer l'adaptation progressive de Minik à son nouveau milieu, le dernier voyage maritime, la transmission au peuple inuit des bonnes et mauvaises nouvelles concernant la famille émigrée...) Mais peut-être les archives n'offraient-elles tout simplement aucune donnée sur ces points.

Quoi qu'il en soit, une belle lecture que je vous recommande chaudement (sans jeu de mot sur le réchauffement de la banquise !)
Commenter  J’apprécie          10
Cette BD retrace l'histoire de Minik un jeune inuit qui, à la fin du XIX° siècle, se retrouve plongé au coeur d'une civilisation à l'opposé de la sienne et qui devient contre son gré un vrai phénomène de mode mais surtout de foire. « Ramenés » avec sa famille comme un trophée par un explorateur prêt à tout pour faire parler de lui, le jeune garçon et sa famille se retrouvent plongés dans un tourbillon qu'ils ne comprendront pas ni ne maîtriseront.
Au delà de l'aspect historique de ce récit qui met en lumière le parcours oublié du jeune Minik, tiraillé entre deux cultures et deux mondes distincts, Chloé Cruchaudet apporte un témoignage éloquent sur cette société individualiste dans laquelle la science l'emportait avant tout sur l'humain, sans considération aucune. Heureusement, la route de Minik va croiser celle de William Wallace, le directeur du Muséum qui le prendra sous son aile. Mais l'affection reçue ne put effacer le déracinement et la tromperie dont Minik fut victime, perturbant tous ses repères dans une civilisation dans laquelle il ne pouvait trouver sa place.
La poésie du récit et la qualité des illustrations, dont les traitements différents font état des changements qu'ils soient physiques ou psychiques, permettent au lecteur de se prendre tout de suite d'affection pour le personnage central et l'on ne peut que s'émouvoir de son parcours. Et pour aller plus loin, la postface composée de photos d'époque et d'un texte de Delphine Deloget, réalisatrice du documentaire Qui se souvient de Minik? permet d'en apprendre plus sur ces événements tombés das l'oubli.
Avec cette bande dessinée, Chloé Cruchaudet confirme son indéniable talent d'illustratrice et de conteuse de belles histoires, en parvenant à faire venir jusqu'à son lecteur des destins incroyablement forts et captivants.
Lien : http://lalydo.com/2016/02/gr..
Commenter  J’apprécie          10
A la fin du XIXème siècle, l'explorateur américain Robert Peary échoue une fois de plus à conquérir le Pôle Nord. Il imagine donner un peu de lustre à cette expédition en ramenant des « souvenirs » vivants : en fait ce sont des Esquimaux, dont un enfant Ninik qu'on va ramener à New-York.
Fable explorant les thèmes de l'acculturation, de la perte d'identité, C Cruchaudet nous raconte l'histoire de ce premier déraciné des terres arctiques.
Bel ouvrage qui traite le sujet sans tomber pour autant dans les lieux communs ou les pensées lénifiantes.
Commenter  J’apprécie          10
En 1897, Robert Peay rapporte une météorite du Groenland, mais il en ramène aussi une famille d'esquimaux, celle de Minik un tout jeune garçon.

Le but est de les étudier en long, en large et en travers, et même après leur mort. Un passage très fort à ce sujet d'ailleurs.

Les américains les prennent pour des hommes de l'âge de pierre, pas aussi évolués qu'eux...

Cette nouvelle vie qui s'offre à Minik accueilli dans une famille américaine, le condamnera hélas, à l'exil à vie. Il ne trouve pas sa place en Amérique et ne pourra retrouver celle qui était la sienne dans son pays. Minik l'esquimau... Minik l'américain ... Il est trop esquimau chez les américains et trop américain chez les esquimaux.
"J'aimerais trouver un endroit où personne ne me connait et dont je n'attends rien... peut-être qu'il vaudrait mieux que j'aille vivre ailleurs... tout recommencer." p.122

L'histoire de Minik est une histoire vraie et j'ai aimé le découvrir en photo à la fin du livre.

Bref, j'ai aimé l'histoire, en revanche j'ai vraiment eu du mal avec les dessins. On dirait qu'ils ne sont pas finis, pas fignolés. Facile à dire alors que je suis nulle en dessin !

Une belle découverte quand même.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
Commenter  J’apprécie          10
Au départ, on pense lire la triste histoire d'un déracinement culturel et d'une errance identitaire (Celle de Minik un petit Inuit), au final on découvre en creux, le récit d'une arrogance, celle des scientifiques de cette époque. Quand Robert Peary explore le Groenland c'est pour être le Premier. le premier à toucher le pôle Nord, à faire la une des journaux américains, à ramener dans ses bagages une famille Inuit, celle de Minik. La pensée d'une supériorité raciale imprègne toutes les actions de Peary qui troque une aiguille à coudre contre les nombreux services que lui rendent les Inuit. le mépris lui colle à la peau. Toute la famille va être décimée par la turberculose, seul survivra Minik qui sera adopté par William Wallace.
Pour ses morts Minik veut un enterrement traditionnel, il sera fait selon ses désirs mais les corps seront remplacés par des troncs afin de pouvoir être utilisés pour des expériences. le squelette du père de Minik sera exposé au Muséum d'histoire naturelle !
Le dessin précis de Chloé Cruchaudet est très documenté, quelques dessins plus bruts essaient de rendre compte de la différence de vision du monde entre les Inuits et les occidentaux. Minik repartira dans son pays, sans espoir de pouvoir se réadapter. Son retour aux Etats Unis ne lui réussira pas plus. Il est devenu « de nulle part ».

Si la BD se lit avec plaisir, le point de vue est assez convenu. Rien de vient nous surprendre, déranger ce que l'on sait déjà sur l'époque sauf, peut-être, la vignette où un Peary vieillissant et en panne de succès se livre à une introspection tardive s'interrogeant sur l'utilité de tout cela.
Commenter  J’apprécie          10
Une histoire terrible, surtout du fait qu'elle est vraie, racontant les explorations au Groënland d'un explorateur américain qui, pour leur prouver ses dires, décide de ramener avec lui à Manhattan une famille d'Esquimaux ... et de les exposer comme des trophées dans un musée.
Commenter  J’apprécie          10
Un trait qui m'a tout de suite attirée et une vision très artistiques des pensées de l'enfant. La rupture est vraiment bien faite.
Un sujet de notre histoire dont on a honte, mais qui a permis malgré tout à la science d'avancer. Notre époque permet de mettre en relief les méthodes barbares de nos ancêtres.
L'intrigue m'a donné l'impression de m'échapper des mains à la fin. C'est la chute voulue, mais c'est quand même un point noir pour moi parce qu'elle est très rapide.
Commenter  J’apprécie          10
Encore une histoire vraie
L'histoire émouvante d'un enfant esquimau sorti de son Groenland natal et ramené par un explorateur à Manhattan. Adopté par une famille après qu'il a vu tous les siens mourir. Sa vie faite du mépris de ceux qui se pensent supérieurs, d'exhibitions imposées pour satisfaire une curiosité déplacée, d'envie de partir et de revenir et finalement être nulle part chez lui. Cette vie tragique est triste à pleurer sans tomber dans le grotesque
Le dessin n'est pas toujours égal mais dans l'ensemble je l'ai trouvé très réussi
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (271) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5352 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}