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sur 1857 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Candre Marchère est un beau parti : riche, pieux, une réputation sans tâche, un vaste domaine. Amand Deville le considère comme le mari idéal pour sa fille Aimée. Au 19ème siècle, une jeune femme de 18 ans ne peut refuser une alliance aussi avantageuse, d'autant plus lorsqu'elle est encouragée par un père adoré. Aimée devient donc la femme de Candre et s'installe dans sa demeure nichée au coeur d'une dense forêt. « En voyant la demeure se dresser sur son flanc d'herbe courte, Aimée ne saurait décrire la couleur des murs, ni le nombre de pièces que pouvait abriter pareil lieu. le château se fondait dans la végétation, comme s'il était né de la forêt, protégé par elle sans qu'elle le dévore, habillé par ses feuilles et ses plantes grimpantes, bourdonnant d'abeilles, et pourtant étincelant et propre comme les costumes et chevaux de Candre. » Dans cette grande demeure, Aimée va côtoyer Henria, la gouvernante, et son étrange fils Angelin. La solitude, les non-dits vont bientôt assombrir les journées de la jeune mariée.

Etonnamment « Seule en sa demeure » est le premier roman de Cécile Coulon que je lisais. L'autrice s'inspirant ici des romans gothiques, je ne pouvais absolument pas passer à côté. Elle respecte d'ailleurs parfaitement les codes du genre et convoque également le souvenir de « Rebecca » de Daphné du Maurier : une maison imposante, une servante unique et très présente, une première femme disparue jeune qui hante l'héroïne. Bien évidemment, Cécile Coulon s'approprie habilement les codes du roman gothique. Elle y insuffle de nouvelles thématiques et tout particulièrement celle du désir. Aimée découvre ce que signifie être mariée, sa sensualité s'éveille au contact de son mari mais pas seulement.

L'écriture de Cécile Coulon est élégante, très travaillée pour coller parfaitement à l'époque et au genre choisis. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire « Seule en sa demeure » mais j'ai un petit bémol. Même si les secrets semblent nombreux au domaine Marchère, même si la forêt est formidablement décrite et contribue à l'atmosphère du roman, j'aurais aimé que celle-ci soit plus sombre, plus inquiétante. La menace, qui s'affirme à la fin du livre, aurait mérité d'être plus appuyée tout au long du roman. La noirceur abyssale dans laquelle nous plongeait Lucie Baratte dans « le chien noir » m'avait plus convaincue.

« Seule en sa demeure » m'a permis de découvrir enfin la plume de Cécile Coulon, j'ai dévoré son dernier roman et apprécié sa façon de revisiter le roman gothique même si j'aurais voulu que l'ambiance soit plus inquiétante.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Atmosphère étrange, personnages troublants. On sent un mystère planer mais que cache-t-il ?
Lecture assez prenante, style agréable. Beaucoup d'imagination.
Atmosphère lourde de secrets à découvrir. Candre, le mari d'Aimée, a un comportement étrange qui inquiète Aimée et lui fait peur. En même temps elle souhaite qu'il vienne la rejoindre la nuit dans sa chambre. Il est riche et vit dans une belle et grande demeure avec ses domestiques. Aimée, en se mariant a quitté son père qu'elle aime, et qui lui manque, sa mère, lointaine et sans aucune affection, et son cousin Claude qui a été élevé avec elle et dont elle est très proche. Cande a été marié à Aleth, décédée après quelques mois de mariage.
On découvre les secrets qui ont permis d'échafauder toute une histoire, hors du temps. Bien écrit et on a envie de toujours tourner la page mais lourd et trouble comme histoire. Je suis assez peu enthousiaste, en conclusion.
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(...)
L'autrice et poétesse française Cécile Coulon (1990) situe son huitième roman dans le Jura français du XIXème siècle, au coeur d'une imposante demeure située à l'orée d'une épaisse forêt. C'est là, dans cette vaste bâtisse forestière silencieuse que la jeune mariée Aimée Deville tente de trouver un sens à sa vie auprès de son riche et très pieux époux. Orphelin à six ans, veuf à vingt-quatre après seulement deux ans de mariage, Candre Marchère ploie sous le fardeau de son passé. Elevé dans l'isolement, le recueillement et le silence, il est devenu un homme austère -bien qu'attentionné- auprès duquel la candide Aimée peine à trouver sa place. L'arrivée d'une professeure de musique égaiera un peu sa morne existence avant de lui révéler certains vérités aussi dérangeantes que terrifiantes.

Seule en sa demeure est un roman dense et intense sur l'enfermement et le désir de liberté, un quasi huis-clos aux allures à la fois de conte et de roman gothique que j'ai lu presque d'une traite. Si la dernière partie m'a paru un peu moins aboutie voire un brin décevante, il n'en reste pas moins que ce roman m'a globalement beaucoup plu. Grâce à une écriture maîtrisée, à la fois poétique et très réaliste, Cécile Coulon a parfaitement réussi à instaurer une atmosphère très mystérieuse, aussi inquiétante qu'envoûtante.

Une très bonne lecture qui m'a donné envie de découvrir son précédent roman, Une bête au paradis (2019).


Lien : https://livrescapades.com/20..
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Cécile Coulon s'affirme, et si la promotion de ce livre s'appuie sur le succès du précédent - Une bête au paradis -, c'est le plus récent qui paraît le plus consistant.
Bien sûr, on sent que l'intrigue est un peu fabriquée, et il y a des invraisemblances. Mais l'on apprécie au moins deux qualités.
La première est l'inscription du récit dans la vie rurale (ici: le Jura), et les moeurs de ces villages de campagne où voisinent riches propriétaires et familles d'ouvriers de fermes. La connaissance de l'auteure de cette vie, de ces régions, ajoutée à un gros travail d'écriture, lui permettent d'en faire des descriptions saisissantes, pour notre intérêt et notre plaisir.
La deuxième est le fait d'avoir su construire un suspens efficace: dans la deuxième partie du livre, nous ne sommes plus du tout dans le roman pastoral, mais face à une véritable enquête policière (sans policiers: nous sommes dans un monde de taiseux). Pour cela, il aura fallu introduire un personnage étonnant, professeur de flûte traversière aux curieuses méthodes, qui va secouer la morne vie de la pauvre Aimée, seconde femme, mal mariée à l'austère maître des lieux, Candre.
Belle lecture, par conséquent. Avec cette caractéristique: la façon de parler des choses du sexe, dans un roman moderne, s'apparente désormais à celle qui était réservée, il y a cinquante ans, à une littérature (?) érotique très spécialisée, qu'alors, bien peu osaient approcher. C'en est ainsi. Imaginons que Cécile Coulon réécrive Madame Bovary. La scène du fiacre en serait plus colorée. Gagnerait-on au change?
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Les mariages arrangés au XIXème siècle sont de mises. Candre Marchère est propriétaire terrien et bien que jeune, il est déjà veuf. Il lui faut une nouvelle épouse qui lui donnera un fils afin de perdurer le domaine familial. Il choisira Aimée Deville, une jeune fille innocente et pure de 18 ans.
La demeure est grande et la propriété, tout autant. Candre se fait rare et mystérieux. Très vite Aimée se sent seule et décontenancée dans ce domaine perdu au milieu d'une forêt dense et envoûtante. Il y a bien Henria, la domestique et Angelin, son fils mais leurs comportements énigmatiques sont loin de la rassurer. Candre, bien que ténébreux, est tout de même soucieux du bien-être de sa jeune épouse. Il fait venir de Suisse Emeline, une professeure de flûte baroque. Aimée apprécie le geste et découvre que l'apprentissage de la musique passe par l'apprentissage de son corps.
Sa curiosité et son intelligence face à ce lieu clos, ces secrets que l'on tait, cette forêt vibrante, les révélera à elle-même.

L'atmosphère est indéniablement là et c'est ce que je désirais, un livre avec une ambiance captivante. Je n'espérais pas un « Rebecca » ou un « Les Hauts de Hurlevent », j'aurais été forcément déçue sinon. Je désirais un roman imprégné du XIXème, à la limite du gothique et « Seule en sa demeure » m'a comblée. Cécile Coulon, avec sa forêt et ses personnages, m'a embarquée dans son histoire.
Les phrases sont courtes et denses. le style et la narration en font une lecture urgente. J'ai été surprise par la fin mais elle me convient et puis elle apporte des réponses.
Seul Candre reste insaisissable, j'aimerais tellement le rencontrer pour percer sa part d'ombre.
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Aimée va épouser l'austére et jeune Candre Marchere déjà veuf. Il vit au domaine avec la domestique Henria et son fils Angelin qui ne parle plus. Quel est le mystère de ce domaine, de ces habitants. Cet homme est respecté de tous. Aimée va se sentir seule dans cette demeure, elle voit peu sa famille (son père, sa mère et son cousin qui est comme son frère), elle est intriguée par cette ambiance pesante.
Nous nous sentons oppressés par cette grande maison, cette nature... Ce temps qui passe.
J'ai adoré cette atmosphère étrange, ce mystère. J'ai été embarquée dans ce XIX e siècle.
J'ai adoré les prénoms, une belle lecture.
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Seule en ma bêtise, je ne me serais pas lancée dans cette lecture. Je trouvais le titre magnifique mais le sujet ne m'intéressait pas plus que cela : une jeune fille, Aimée, se voit choisir un mari, Candre, par son père. Candre a déjà bien souffert : devenu orphelin très jeune, il a pourtant réussi en étant élevé par sa domestique, Henria, celle-ci ayant élevé Candre avec tout l'amour qu'elle donnait également à son propre fils, Angelin. Candre semble être l'homme parfait : attentionné, patient, généreux… Mais Aimée commence à se sentir mal à l'aise, elle ne se sent pas à sa place de maîtresse des lieux, elle veut chercher à comprendre des choses auxquelles elle pense ne pas avoir accès. Or, Candre lui dit tout, lui donne un coffre dans lequel elle a les réponses à ses questions. Mais cela ne suffit pas encore !...
L'action se situe dans le Jura, au début du siècle. L'ambiance est pesante mais pas lourde : on sent que cela est voulu, travaillé. On ne sait pas si Aimée a raison de se monter la tête ou si c'est une enfant capricieuse qui cherche des histoires pour rien… La narration est donc menée de main de maître. Les personnages sont attachants, et que dire de la beauté de l'écriture, révélée par le titre lui-même !!!
Seule en ma bêtise, je n'aurais pas lu ce livre. Heureusement, je ne suis pas seule, mais riche des nombreux avis des lecteurs Babelio qui, pour ce roman, m'ont heureusement convaincue ! J'en profite, en cette fin d'année, pour les remercier tous. Pour ce livre et tous les autres vers lesquels ils me mènent!
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A 18 ans , Aimée devient la femme de Candre , un riche propriétaire dans le Jura . Elle quitte ses parents pour une demeure inconnue et comprend vite que Henria , la gouvernante qui a élevé Candre à la mort de ses parents est toute puissante dans la maison . Aimée a du mal à s'adapter à cette vie solitaire avec un mari qui aime mieux Dieu que son épouse . Les silences , les non-dits pèsent et bientôt , les questions sans réponse angoissent la jeune femme . Pourquoi Angelin , le fils de Henria a la langue coupée ? Pourquoi on ne parle jamais de la première femme de Candre qui , quelques mois après son mariage est décédée dans un sanatorium en Suisse ? Aimée a enfin un moment de bonheur lorsque elle rencontre Emeline professeur de flûte que son mari a engagée mais la trève est de courte durée .
Un début un peu lent , l'histoire peine à démarrer mais la fin est surprenante
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J'ai lu, que dis-je ?, j'ai dévoré Seule en sa demeure, dans le cadre d'un booktrip via les supers @thebooktrotteuses !
J'ai profité d'une journée seule et libre pour me mettre au défi de le bouffer, et qu'est-ce que j'ai bien fait ! Car je pense que c'est un récit qui mérite d'être lu d'une traite - au risque de ne pas avoir le même ressenti si on s'en trouve sorti ; ce qui fût mon cas pour les trente dernières pages car j'ai malheureusement dû partir travailler, mais bref !, quoiqu'il en soit j'ai adoré le bouffer, ce roman.

Je ne vous mets pas le résumé de la quatrième car je le trouve trompeur - on va suivre Aimée, toute jeune fille de 18 ans, à peine sortie des jupons de sa mère, qui se trouve mariée à Candre Marchère, un très bon parti mais dont la première femme est décédée quelques mois après les noces.

L'ambiance ne se met pas vraiment en place rapidement je trouve, mais plutôt de manière diffuse, petit à petit, on sent grandir le malaise, le doute ... Que cachent le domaine Marchère et son jeune héritier ? Quelles sont les réelles circonstances de la mort de sa première épouse ? Quels secrets hantent les lieux et les mémoires ?

Si j'ai beaucoup aimé la part de mystères de ce roman, ainsi que la plume de l'autrice, j'ai été moins touchée par les interrogations d'Aimée et sa recherche d'elle-même qui ne trouve pas vraiment de réponses, finalement 🤷
Néanmoins, j'ai vraiment passé un super moment de lecture, seule en cette demeure 😏
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Cécile Coulon manie la plume avec talent pour donner vie à la propriété des Marchère. Davantage que le cadre de son intrigue, le domaine est un personnage à part entière. Il manie son propre langage fait de souffles et de silences, ses propres codes entre non-dits et prudence. Il porte, tout comme ses résidants, le poids des années. L'arrivée de la jeune Aimée va bousculer l'équilibre fragile que chacun tente de maintenir depuis la disparition de la premier épouse du maître des lieux. Au fil des pages, le lecteur partage ses émotions entre espoir, tendresse et crainte de l'inconnu.

A conseiller aux lecteurs acceptant de se laisser entraîner dans une atmosphère pesante où sentiments et faux-semblants sont liés.
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