Je voulais écrire à la manière de l'auteur, qui est expert en l'art d'allonger les phrases jusqu'à en perdre tout sens, en cumul de synonymes mis à la chaîne séparés par des virgules, qui essaye sans doute peut-être de donner un style au livre, un genre de poème court, de prose belle, sonnante, trébuchante, qui scintille dans notre coeur, dans notre âme, dans la moindre parcelle de notre corps pour aboutir tout au bout de nos doigts en un long frétillement sensible et doux).
Je voulais écrire comme lui pour en montrer mon incompréhension absolue et mon ennui profond... En fait ce livre je n'ai même pas pu le lire jusqu'au bout. Je me suis arrêtée à la page 45. J'avais l'impression de tourner en rond dans ma tête, je tournais la tête d'un côté et je voyais les dessins sombres, torturés, tordus. Je tournais la tête de l'autre côté et ce texte n'en finissait jamais, je lisais ces mots liés les uns aux autres par le pouvoir de l'imprimerie et je ne voyais aucun sens. Oui. Aucun rapport, aucun sens.
J'ai alors fait lire à voix haute, parce que quand même, je devais écrire une critique et ce titre était rigolo, et ce résumé était rigolo.
Jamais je n'ai attendu avec autant impatience la fin d'une lecture à haute voix.
Qu'est-ce ce livre ?
L'histoire d'un petit garçon riche et malheureux, complétement ignoré de son père et de son père riche et obsédé par ses chaussures (son métier), et ignorant complétement son fils.
L'histoire de ce petit garçon qui ouvre la fenêtre et qui tombe nez-à-nez avec un ange. (cet ange est perçu de façon radicalement différente parce que page 40 il a les bras qui tremblent, les yeux rougis, les cheveux rares, il est fatigué et merveilleux, léger et effrayé, fragile... donc c'est plutôt triste pour lui mais non ! Car page 61 tout va bien ! En effet, “quand on peut vivre ainsi, sans avoir besoin de vêtements, sans avoir besoin de maison, d'une ville ou d'un travail, on peut être parfaitement heureux même sans avoir une paire de chaussures” – bon très bien mais page 40 il n'avait pas l'air très heureux...)
Et que se passe-t-il alors ?
Ben rien.
Il ne se passe rien.
Rien.
Il y a des dessins, il y a des mots à tire l'arigot, il y a plein de pages (74 pages), mais franchement, franchement, franchement, il ne se passe rien. Un alignement de lieux communs.
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Testo Giovanna Zoboli
Illustrazioni Simona Mulazzani
Musica originale, canto e strumenti: Gianluca Magnani