Après mon énorme coup de coeur signé
Robert McCammon («
L'heure du loup »), je voulais écumer toutes les librairies en quête de livres sur la lycanthropie. D'ailleurs, grâce à Babelio, je m'étais fait une petite liste. Force est de constater que la bête poilue qui hurle à la pleine lune avait jusqu'à présent, mes recherches n'ont été que d'énormes déceptions : « animalité » de
Whitley Strieber, «
le dernier loup-garou » de
Glen Duncan ou bien encore «
La nuit du sang » signé
Thomas Tessier.
Skinner est un jeune lycéen banal à une exception près. Tout le monde le rejette et le surnomme “oeil-de-pisse”, pour cause, il est différent. La bête qui sommeille en lui est prête à bondir.
On pourrait croire que c'est un banal pitch pour adolescents. Il n'en n'est rien. C'est même tout le contraire. Ici, c'est : la perversion, la luxure, l'hémoglobine, presque la vulgarité. Nancy Averill Collins nous laisse un aperçu très mature et dérangeant. D'ailleurs, ça m'a gêné de voir autant de passages crus et autres extravagances sexuelles qui remplissent une bonne moitié du livre.
Heureusement ces perversions sont amoindries grâce à une histoire plus que passionnante. Un conte bien ficelé qui m'a tenu en haleine durant ces presque deux-cents-cinquante pages. Je me suis surpris à ne pas lâcher ce livre tant la narration était immersive, ce qui ne m'était pas arrivé depuis très longtemps. Autant dire que j'en ai fait qu'une bouchée. À souligner aussi qu'il n'y a pas de temps mort et que l'on ne s'ennuie pas du tout.
Nancy Averill Collins a par ailleurs fait de nombreuses recherches sur la lycanthropie. Ainsi quelques ouvrages ont été énumérés en prélude – reste plus qu'à me renseigner s'ils ont été traduits chez nous. Les loups-garous sont ici des “Vargrs” qui sont eux-mêmes subdivisés en trois groupes : “Vargr” (les loups-garous proprement dit), “Easaus” (des hommes qui ne peuvent se changer en loup et qui sont mentalement dérangés) et les “Ulfr” (des loups qui sont la
descendance d'un loup avec les Vargr).
Le récit est enrichi de légendes indiennes – il flotte comme un air de
Graham Masterton. Et ce n'est pas le seul point commun avec l'écossais, puisque le roman est bien gore. Bref, ce roman est une belle découverte pour moi qui affectionne l'Horreur.
Ce livre est un gros coup de coeur, bien que j'aie été un peu déçu par les excès de scènes crues et ces vingts-dernières pages. Qu'importe, ce roman est vraiment génial et devrait être apprécié par les amateurs du genre. J'avoue qu'avant de le lire, j'avais comme une appréhension. J'avais un peu peur de tomber dans une sorte de bit-lit. Ma peur étant d'autant plus justifiée que les autres oeuvres de l'auteure me laissaient perplexe dans leurs noms : «
Appelle-moi Tempter », «
Péchés innommables » ou bien encore « Vamps, Tome 1 : les soeurs de sang ».
C'est une très belle découverte que cette auteure. Nul doute que je vais continuer avec elle.
À noter que l'Édition J'ai lu a copié un passage du livre (environ vers la page 100) pour la coller en quatrième de couverture en guise de résumé.
Coup de coeur ♥