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3,96

sur 919 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je n'ai pas aimé mais j'admire l'auteur.
Sans empathie pour le protagoniste principal, j'ai poursuivi ma lecture jusqu'au bout. Pourtant dès les premières lignes, la pesanteur est là.
C'est plombant, parce qu'alourdi de conscience ; celle d'un homme qui ne s'abandonne pas mais prétend le faire et surtout en avoir le droit ! (C'est lui qui s'emballe..)
Roman de la chute, de la rédemption, peut-être

Est-il possible de s'identifier au-delà d'une certaine nature ?
Comment justifie-t-on la séparation de l'homme et de l'animal ?
Un homme peut-il comprendre une femme ?

La réussite de l'oeuvre tient surtout à la complexité de cette dernière interrogation, son vertige...
Néanmoins, la réserve principale (ce qui ne passe pas dès que l'on s'interroge sérieusement); c'est son caractère apparemment irréversible.
Oui, une femme peut comprendre un homme ; une femme peut comprendre tous les hommes, bons ou mauvais.
La question ne semble jamais réellement se poser ou s'il la pose, c'est d'une manière désespérée, en butte à l'ordre immuable des choses. ( Tonalité du texte par ailleurs; le dépit, la désespérance)
Mais c'est une réserve que l'on a, à l'égard de la littérature comme à l'égard de la vie, en tant que femme. Réserve qu'il est facile et terrible de perdre pour ce beau rôle de martyre, impossible à tenir.
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Voilà un livre qui dérange, enfin qui m'a dérangée au point où j'avoue que j'ai du mal à savoir si j'aime ou je n'aime pas le roman de John Maxwell Coetzee nobélisé en 2003.
Vous allez me dire que la littérature c'est aussi fait pour ça mais j'en ai fait des cauchemars car je suis sensible à la violence d'autant plus que je n'ai pas compris la résignation des personnages.

La "Disgrâce" est celle de David Lurie le narrateur quinquagénaire professeur d'université au Cap, capitale d'Afrique du sud, divorcé deux fois et dont la vie sexuelle est active. Quand il couche avec une de ses étudiantes cela va mal se passer puisqu'elle va porter plainte pour harcèlement sexuel. Comme les relations entre élèves et professeurs sont interdites, il va se faire virer d'autant plus qu'il ne se défend pas, ce qui est surprenant.
Le disciple déchu du poète romantique William Wordsworth se dit qu'il va en profiter pour écrire un opéra sur Byron et quitte la ville pour la campagne où vit Lucy sa fille de vingt-cinq ans. Malheureusement, ils vont être victimes d'une agression particulièrement violente avec viol et tentative de meurtre.
J'ai mis du temps à comprendre qu'ils se confrontaient à l'histoire récente de leur pays dans lequel les noirs ne sont plus esclaves, libres d'être amis ou ennemis en se vengeant d'un passé ou les blancs avaient tout pouvoir.
Je n'avais pas vu la différence de couleur de ceux qui vivent en milieu rural et surtout je ne comprends pas les décisions prisent par les uns et les autres (difficile de préciser sans spoiler). J'ai préféré le rapport père fille même s'il n'est pas simple dans le contexte évoqué.

J'ai lu le roman sur ma liseuse dans une version numérique non recommandable puisqu'il y a des coquilles quasiment à chaque page, ce qui n'aide pas la lecture et gène à l'appréciation du style.
Ce qui est certain c'est qu'il s'agit d'un roman qui ne laisse pas indemne et qui m'incite à tenter d'autres lectures de J.M. Coetzee que je découvre.


Challenge XXème siècle 2023
Challenge Nobel illimité 2003
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David Lurie est un professeur d'université qui ne semble pas passionné par son travail et dont la vie sentimentale a essuyé quelques échecs. de temps en temps, une aventure avec l'une de ses étudiantes après deux divorces. Arrive alors sa relation avec Melanie, qui va finalement porter plainte contre lui pour harcelement et le pousser à la démission. Il se réfugie alors chez sa fille, Lucie, qui vit dans la campagne sud-africaine, loin du Cap. Un jour, ils se font agresser par trois inconnus dans la ferme de Lucie
Jusque là, l'histoire se tenait et m'intéressait. Je me demandais alors comment les personnages allaient réagir, rebondir et poursuivre leur vie.
Mais ensuite, je n'ai pas compris ou adhérer à l'histoire. Les personnages de David et Lucie ne m'ont pas touchée, ni même agacée, je les ai suivi sans grande conviction dans leur choix ou leurs actions et j'ai donc été plutôt dubitative sur cette seconde partie de ce court roman de 250 pages.
Je n'ai pas compris leurs comportements, leurs décisions et n'ai donc pu y adhérer.
Une fois de plus avec un écrivain lauréat du Prix Nobel, c'est une déception pour moi.
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David Lurie , 52 ans, est professeur à l'université du Cap , en Afrique du Sud. Pour avoir eu une liaison avec une élève qui porte plainte pour harcèlement sexuel, il perd son poste et décide de s'installer quelques temps chez sa fille Lucy dans sa ferme isolée .

Cela commence un peu comme un roman de Philip Roth avec ce séducteur impénitent mais vieillissant contraint à la démission pour relation inappropriée avec son étudiante, qui s'interroge sur le désir masculin et son assouvissement quand l'âge a sérieusement émoussé vos capacités de séduction.

Puis le livre prend un tournant tout autre avec le séjour de Lurie chez sa fille et les événements violents qui s'y produisent. Nous sommes dans l'Afrique du Sud post-apartheid, et visiblement on est encore assez loin du rêve de Nelson Mandela et sa nation apaisée. Les relations entre la jeune Lucy et son voisin noir sont marquées par le passé et les années de domination blanche et , alors que son père la conjure de quitter cette terre inhospitalière et dangereuse pour elle, elle s'y accroche et accepte une soumission comme une expiation du passé .

Un roman à l'ambiance lourde et assez déprimante sur le vieillissement, la violence de la société, la culpabilité , la condition féminine aussi. C'est très bien écrit, certes, mais je n'ai pas réussi à m'attacher à ces personnages , pas même à la jeune femme dont la résignation m'a déconcertée.
Une découverte intéressante malgré tout , grâce au Challenge solidaire, d'un auteur, prix Nobel qui plus est , que je ne connaissais pas du tout .
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Le gros problème de ce livre en réalité c'est peut être celui de son honnêteté, quand l'absence de point de vue cache à peine une forme d'ambigüité persistante, notamment dans sa première partie . Autant de postures qui n'ont pourtant rien à voir avec la notion d'empathie ou avec une quelconque neutralité axiologique dont il n'est pas question ici.
Le personnage principal nous est présenté comme un universitaire d'une cinquantaine d'années qui vit une relation tarifée régulière avec une prostituée pour laquelle il éprouve une forme de sentiment amoureux, mais qui suite à l'échec pour donner une autre forme à cette relation entame par la suite une liaison avec une élève de son établissement .
Que celui-ci profite de l'ascendance que lui confère son age et sa position sociale pour obtenir le consentement de la jeune fille est incontestable, mais l'on comprends mal comment il finit pas se retrouver traduit pour harcèlement, devant une commission de discipline de son université suite à l'intervention du père de la jeune fille ,par ailleurs majeure.
Et c'est à partir de cette situation peu vraisemblable aux données incohérentes que réside le trouble dans le positionnement de Coetzee : que reproche t-il à l'institution et derrière elle en filigrane à la Société sud- africaine ?
Son puritanisme ? pour autant à aucun moment cette relation n'est reprochée en tant que telle au personnage qui n'est appelé à s'expliquer que pour un comportement insistant.
Un procès en harcèlement , abusif ? , là aussi, rien de factuel à ce titre, ne ressort de l'instruction du dossier par l'université .
On a alors la désagréable impression que Coetzee dans un plaidoyer pro-domo, n'assume pas vraiment de prendre en réalité, le parti de ce pauvre vieux male blanc bourgeois cis- hétéro qu'il semble considérer comme cruellement- cloué au pilori- par une société- gangrénée avant l'heure- par la bien pensance- wokiste, puisque pour éviter tout débat il choisit - Dérobade malhonnête - de ne jamais faire témoigner la jeune fille et ne pas faire se défendre son personnage qui choisit lui-même de démissionner .
La seconde partie du livre ou le personnage semble prendre ses quartiers d'exil chez sa fille néo-rurale dont il ne comprend pas la soumission à la violence décoloniale qui lui revient en backlash, joue également sous une forme d'ambigüité, mais traduit de manière beaucoup plus politique et plus fine cette fois, le déphasage d'une génération marquée malgré elle par des décennies d'apartheid
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Je découvre JM Coetzee avec cet ouvrage et j'ai vraiment bien aimé sa plume, ainsi que l'univers qu'il décrit ici.
En revanche, ce qui m'a un peu moins plu c'est l'histoire du personnage principal qui n'a pas réussi à attirer ma sympathie.
Enfin, je dois avouer avoir lâché prise lors des descriptions des travaux d'écriture de David.
Pour autant, je ne regrette pas du tout cette lecture que j'ai trouvée intéressante.
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Lente chute d'un homme ordinaire dans la vieillesse et la solitude, Disgrâce commence au sommet du désir, entre les jambes d'un étudiante, derniers feux d'un déjà vieux beau qui sera bani du monde civilisé et qui se réfugiera chez sa fille au milieu du nulle part sud-africain. Rémission? Non, la faute est irrémissible. Il aide à piquer des chiens malades et à brûler leurs cadavres, et sa fille, pendant qu'il est enfermé dans les toilettes, se fait violer par trois bandits, noirs, parce que nous sommes au temps de l'immédiat après-apartheid et que la vengeance, couplée à la volonté de payer pour les fautes commises, rôde. Il faudrai fuir. Elle ne veut pas. il repart, tente de revoir l'étudiante fatale et d'écrire un opéra mélancolique, puis il revient, repique des chiens, mène encore et toujours une vie vide. Tout cela sonne glauque, se noie dans la violence contenue et pleure sans larmes un passé glorieux à peine vécu.
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Pour ma première lecture de J.M. Coetzee, j'avoue être partagé par ce roman pourtant auréolé du Booker Prize.
C'est l'histoire d'un prof d'université David Lurie, qui perd son poste àprès avoir eu une liaison avec une élève. Il décide de rejoindre sa fille Lucy qui tient une ferme agricole avec Petrus. Mais un drame va surgir et mettre à mal leur relation.
Le livre dresse un portrait sans concession de l'Afrique du Sud post-apartheid, un pays en recherche de repaire et ou la justice semble impuissante devant des faits dramatiques.
Coetzee décrit l'univers de cet homme d'une façon très sombre, avec une distance et une froideur qui m'a personnellement dérangé par moment.
De plus, l'on comprend mal le choix des personnages peut-être est-ce dû à la complexité du pays.
Bon livre mais pas le chef d'oeuvre annoncé.
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David Lurie, professeur de poésie romantique à l'université du Cap, est désabusé par son métier et par l'amour. Il séduit une jeune étudiante mais cette petite aventure charnelle le contraint à démissionner de son poste, ne voulant en aucun cas s'excuser publiquement.
Il décide alors de partir afin de se ressourcer chez sa fille, Lucy, qui vit isolée dans une ferme. le calme est de courte durée. L'Apartheid est aboli depuis peu mais les problèmes ethniques sont encore très présents et Lucy et son père vont le comprendre en étant victimes d'un terrible agression. Roman très sombre.
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Un pays qui se décompose sur la voie des compensations, une sève en quête de maturité, mais où sont ses racines ?
Et cet homme, larvé de ses turpitudes, ignare cultivé, impropre à être au monde, éventé entre la fumée et sa flamme : un être disgracieux ? Ce serait lui faire honneur. Un quelconque, en deuil d'émerveillements tièdes, professeur de poésie engoncé dans les bourrelets du réel. Tout est mollesse en lui, indécision, franche hypocrisie. Même sa pseudo quête d'une mélodie qui saurait remplir le vide de l'âme humaine : négligeable. Humain, trop humain, il m'insupporte au plus haut point, ses péchés sont ridicules et ses vertus répugnantes. Tiens, tiens... craindrais-je de lui ressembler ?
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