AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,38

sur 331 notes
5
51 avis
4
14 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela commence par une toute petite bonne femme essayant de ne pas se faire submerger par une grosse vague façon Hokuzai, le bras levé pour que le crayon qu'elle cramponne dans sa main ne prenne pas l'eau. Cette petite femme aux cheveux noirs, c'est Coco, la jeune et talentueuse dessinatrice de Charlie, celle qui a ouvert la porte aux assassins, sous la contrainte d'armes de guerre.
Ce magnifique et cathartique album, c'est le récit de son combat pour ne pas sombrer dans les ténèbres, pour ne pas se laisser emporter par le noir qui survient sans prévenir - le noir des yeux des assassins, le noir des canons des armes, le voile noir qui a drapé de deuil toute l'équipe de Charlie et nous avec - pour ne pas se laisser bouffer par la culpabilité et des "et si" qu'elle a longtemps ressassés. Coco nous raconte combien il lui a fallu se battre (la foirade de sa première thérapie, une espèce de gymnastique des yeux..., est savoureuse) et combien dessiner encore et toujours a été la meilleure des thérapies.
J'ai refermé ce livre avec une boule à la gorge, les yeux embués mais aussi le sourire au bord des lèvres, heureuse d'avoir revu Cabu, Charb, Wolinski et les autres. Par le talent de son crayon, Coco les fait revivre un instant sous nos yeux, raconte la vie joyeuse de la rédaction, leurs fous rires et leurs prises de bec, le courage et la liberté qui les réunissaient, et donne une place particulière à Cabu qui était pour elle une figure tutélaire généreuse et bienveillante ( ah, ses fameux petits gâteau bio maison !).
Je ne saurais que trop conseiller ce livre parce qu'il s'agit d'une oeuvre artistique majeure, de par ce qu'il raconte mais aussi de par la beauté des dessins.
Commenter  J’apprécie          341
De l'aquarelle et des dessins de presse mêlés pour nous parler du stress post-traumatique, et plus précisément celui vécu après les attentats contre Charlie Hebdo par Coco, qui a été au contact direct des terroristes. C'est forcément poignant, on n'ose imaginer son parcours suite à ces terribles événements.

Elle dévoile son univers intime autour du 7 janvier 2015 : un peu avant, sa légèreté, ses ambitions, mais aussi pendant, sa terreur et sa sidération, et surtout après, submergée par les vagues du traumatisme... Comment vivre avec ça ? Grande question à laquelle répond petit à petit un itinéraire vers la résilience, qui ne semble malheureusement jamais acquise.
Commenter  J’apprécie          290
Du 2 septembre 2020 au 16 décembre s'est tenu le procès des attentats de janvier 2015. Parmi les témoignages, l'un des moments forts a été celui de Corinne Rey dite « Coco », celle qui ouvrit la porte aux frère Kouachi et vit depuis avec un sentiment de culpabilité intense et le complexe du survivant. A l'instar de Luz, Catherine Meurisse, Riss et Philippe Lançon, elle libère à son tour sa parole dans un livre, son premier, sorti juste après. Cet album est absolument poignant et retentit longtemps en vous.
*
La dessinatrice se confie sur cette tuerie qui aurait pu l'emporter et ses conséquences. Deux métaphores marquantes parcourent son témoignage : la vague coup de poing d'Hokusai récurrente de la séquence inaugurale qui matérialise à la fois le tsunami émotionnel auquel elle est en proie, la lame de fond qui a bouleversé son quotidien, le creux de la vague aussi … et celle de l'échiquier sanglant de la séquence des « et si » dans laquelle pétrie de culpabilité elle égrène différentes hypothèses qui auraient pu changer le cours de l'histoire tandis que les strips se raccourcissent au fil des pages et se remplissent du rouge sang pour se transformer en cases de plus en plus étouffantes comme celles d'un échiquier du destin sur lequel elle n‘est qu'un pion ou les barreaux d'une prison qui l'enferme dans une culpabilité obsédante, « la solitude d'être vivant » comme dit Lançon dans « le Lambeau ».
*
Au fil des pages on la voit chuter, plonger, s'enfoncer, suffoquer dans une vague qui l'enserre comme un boa constrictor et finalement remonter. Grâce au dessin , grâce aux moments heureux de l'enfance, grâce aux souvenirs aussi. Alors le bleu froid de la vague et le rouge du sang se muent en aquarelles aux teintes douces Elle évoque ainsi son expérience en tant que « petite dernière au sein du journal satirique avec une infinie tendresse. Comme dans « Indélébiles » de Luz, elle remonte le temps pour que vivent les morts et nous fait assister aux conférences de rédaction, à la complicité qui l'unissait à Charb et Cabu qu'elle admirait, leurs vannes de potaches parfois, leurs multiples idées et l'enthousiasme et le vent de liberté qui y régnait.
*
Mais elle ne succombe pas à la tentation hagiographique pour autant. Elle rappelle brillamment les combats menés et les attaques constantes qu'eut à subir cette équipe si attachée à la liberté d'expression dans un style qui ressemble cette fois plus au dessin de presse et elle règle également au passage quelques comptes avec ceux qui, surfant sur la vague inhabituelle de popularité dont bénéficia le journal après le 11 janvier voulurent tirer la couverture à eux ou se montrèrent cupides.
*
C'est un livre « lourd » dans tous les sens du terme : il fait 345p et martèle son sentiment de culpabilité mais c'est un livre courageux et nécessaire. Un témoignage de lutte et de tentative de résilience pour se relever de l'horreur délivré avec énormément de pudeur. Elle a fait sienne la phrase de l'un des fondateurs du journal , Cavanna : « un bon dessin c'est un coup de poing dans la gueule ». Nous finissons un peu groggy …

Commenter  J’apprécie          180
Il m'a fallu quelques pages pour entrer dans l'ouvrage et ensuite je ne l'ai plus lâché.

Coco raconte comment elle essaie d'oublier le trauma et d'avancer. Pour ce faire, elle nous raconte son quotidien depuis le 7 janvier 2015, entre espoir, thérapies et rechutes.

Elle revient également sur l'histoire du journal avant l'attentat de 2015. Il y a notamment plusieurs pages passionnantes sur les caricatures danoises et l'incendie de Charlie en 2011 alors qu'elle n'est encore qu'une toute jeune pigiste au journal.
On y voit aussi la vie dans le journal, les conférences de rédaction et on retrouve avec bonheur des dessinateurs que l'on a aimé comme Cabu par exemple.

Coco parvient à nous transmettre toute sa détresse, sa culpabilité, et ses questionnements. Peut-elle encore être heureuse et vivre, quand ses Amis sont morts par exemple...

Elle semble n'éluder aucun sujet, que ce soit la peur, la culpabilité ou les tensions au sein de l'équipe dans les semaines et les mois qui suivirent l'attentat.

Un livre et un témoignage courageux.

Je n'étais pas sûr de vouloir le lire lorsqu'il est sorti, je suis content d'avoir changé d'avis et emprunté cet ouvrage à la bibliothèque Levi-Strauss.
Commenter  J’apprécie          170
Vagues d'émotions et vagues déferlantes, vagues qui nous font remonter à la surface ces scènes dévastatrices de l'attentat de Charlie Hebdo.
Coco a toujours dessiné, s'applique à dessiner le plus juste, et dessine encore. Ici elle nous livre les coulisses intimes de ses états d'âme, et ça semble avoir été un travail très réfléchi mais en même temps très spontané, et probablement difficile à livrer.
Les bulles, les couleurs, le rythme, la diversité des traits, ses regards, dévoilent sans conteste son talent de dessinatrice.



Commenter  J’apprécie          130
Dessiner encore, malgré tout, malgré la sidération, malgré le chagrin, malgré la culpabilité de la survivante.
Coco a survécu, le 7 janvier 2015, à l'attaque de ces deux ombres noires - qui ne cessent de la traquer, partout et tout le temps.
Cet album est là pour cacher les deux ombres derrière le dessin, derrière les souvenirs joyeux, derrière la vie qui reprend, derrière sa petite famille.
Mais c'est difficile.
Car la moitié de ses pages nous montrent Coco lutter contre les immenses vagues de la douleur, se noyer dans un océan de larmes.
Un album cathartique.
Challenge Bande dessinée 2022
Commenter  J’apprécie          120
Dessiner encore est une ode à la résilience, à l'art comme manifeste, à l'humour comme protection face au monde et au traumatisme. Comment se relever, continuer, vivre, quand on porte en soi la culpabilité du survivant ? Quand on a vu ses amis et collègues tomber sous les balles ? Coco avec humour, acidité et courage revient sans filtre sur la tuerie de Charlie Hebdo, sur les événements qui ont précédé et annoncé la montée de cette violence inouïe, sur les manifestations de soutien après et la gestion du traumatisme qui en a découlé. La ligne vivante de son dessin anime et fait vibrer les faits mortifères et tragiques qui ont marqué sa vie. Une très bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          70
Le jour des attentats de Charlie, Coco était là. Et maintenant, elle doit vivre encore.

Mais comment vivre avec ça ?

Une bande dessinée autobiographique, un témoignage intime. Un livre pour dire et peut être pour panser ou cesser d'y penser encore et encore, pour calmer tout ce bruit et cette fureur, soigner, tenter de survivre

Une horreur absolue et la vie qui doit continuer. Mais comment ?
Lien : https://www.noid.ch/dessiner..
Commenter  J’apprécie          60
Même si je préfère son trait lorsqu'elle réalise des reportages dessinés, il faut reconnaitre à Coco un sens de la composition, de la couleur et du graphisme.

Le 7 janvier 2015, sous la menace, elle a permis aux frères Kouachi de mitrailler des artistes qu'elle admirait. Malgré le fait que toutes les autres combinaisons ne lui donnait aucune chance, le poids de la culpabilité se transforme en puissante lame de fond qui l'engloutit régulièrement.

Dans ce récit graphique émouvant, elle revient sur le traumatisme qu'elle connait suite à l'attaque de la rédaction de Charlie Hebdo et comment elle tente vaille que vaille de l'exorciser par la parole et le dessin.
Commenter  J’apprécie          50
L'auteur est une rescapée de l'attentat du 07/01/2015 contre "Charlie hebdo" et elle culpabilise d'être vivante et se sent responsable car c'est elle qui a conduit les terroristes jusqu'à la salle de rédaction. Comment vivre avec un tel poids ? Elle nous le raconte ainsi que des anecdotes au sein du journal montrant son attachement à ses collègues disparus et notamment le grand Cabu. Dessiner pour résister et continuer à vivre...
Commenter  J’apprécie          40



Lecteurs (542) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5284 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}