Quand j'ai froid (BD)

""Te raconter enfin
qu'il faut aimer la vie
et l'aimer même si
le temps est assassin
Et emporte avec lui
les rires des enfants"

Louise a toujours froid, tôt le matin. elle est seule... jusqu'à ce qu'elle rencontre mamie Andrée, sa voisine.
“Il fait froid dehors ! Vous ne trouvez pas. Et moi quand j'ai froid… je rétrécis !”
Andrée, qui n'a pas froid aux yeux, va raconter ses souvenirs à Louise et l'emmener au Marché de Noël!
C'est le début d'une amitié. Louise va écouter Andrée, pendant des heures.

“Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi! Dans la nuit...froide de l'oubli, tu vois, je n'ai pas oublié..."
Andrée parle de Camille parti trop tôt...

Andrée est plus chaleureuse que Louise, plus distante. Elle chamboule la vie de l'étudiante...“Valentine Choquet avait rencontré un vieille dame qui lui a confié rétrécir lorsqu'il fait froid."

La solitude et la vieillesse, le temps qui s'enfuit...
"J'avais oublié que les roses sont roses
J'avais oublié que les bleuets sont bleus
J'avais oublié tant de belles choses
J'avais oublié où avais je les yeux?"

Dans l'appartement, plein de photos de son défunt mari . Andrée embrasse tous les matins sa photo tandis qu'il n'y a rien chez Louise.,..
Une BD sans textes, mais avec chaleur, émotion et tendresse...

Une bande dessinée sympathique, qui se laisse regarder et deviner.
L'histoire y est mais elle est sans parole, au lecteur de reconstruire celle-ci au gré des vignettes et du scénario que l'auteure nous propose.
Louise, une jeune étudiante parisienne rencontre Andrée une petite mamie qui rétrécit.
Le résumé en quatrième de couverture nous aide un peu dans notre cheminement.
Les deux personnages principaux sont très sympathiques.
L'atmosphère est très douillette et feutrée, les paysages, les lieux de vie, les liens qui se créent, le scénario sont touchants et plaisants.
Se crée alors un lien entre elles, des moments de joie partagée, du présent aux souvenirs sépia D'Andrée.
La fin est étonnante.
On passe un très agréable moment avec cette bande dessinée (ou roman graphique) et ses personnages.
Les planches et les vignettes sont très agréables à regarder, elles changent au fil des saisons, des événements, des émotions et du temps.

Louise est une étudiante qui mène une vie bien réglée, bien orchestrée rythmée par ses cours. Un soir d'hier, un plus glacial que les jours précédents, elle rencontre une de ses voisines de l'immeuble, une petite dame âgée, Andrée, qui évoque le temps froid et indique que quand elle a froid, elle rétrécit.

Andrée a plein de choses à raconter, plein d'anecdotes sur va vie personnelle à partager. Elle adore se confier à Louise et lui faire partager ses souvenirs qu'elle sait convoquer à travers les photos qui peuplent son appartement. L'amitié entre les deux femmes va se développer au fil du temps, elles développent une relation comme entre une petite fille et sa grand-mère. C'est une belle approche intergénérationnelle.

Le scénario proposé par Valentine Choquet est limpide, se développe au fil des saisons et au fil de l'évolution de la maladie d'Andrée et de la relation entre les deux femmes. L'originalité est de développer une histoire sans parole, tout est dit dans le dessin, dans le graphisme le trait est poétique, attachant, troublant.

J'ai beaucoup aimé le procédé d'estomper les images, de brouiller les photos pour évoquer la maladie d'Alzheimer. C'est original, c'est fin, c'est doux et comme je l'ai dit très poétique et réaliste. J'ai adoré le contraste entre les photos prises par Louise avec l'appareil d'Andrée qui est un polaroïd et les vieilles phots de la vieille dame qui s'efface peu à peu. Pour les photos faites par Louise, l'image apparait progressivement à l'inverse des photos d'Andrée.

Andrée évoque son passé, partage avec Louise. Louise en sera plus jamais comme avant. Sa vie sera imprégnée par le souvenir de Andrée, par les souvenirs d'Andrée qui vont devenir les siens.

Quelle belle idée de donner la part belle et unique aux dessins ! Quel tour de force de valentine Choquet de faire passer le message et l'émotion seulement et uniquement par le graphisme ! Valentine Choquet réussit la prouesse de nous faire pénétrer dans l'univers de celle qui perd ses souvenirs, qui s'enfonce dans un monde sans saveur et qui continue à partager.

Valentine Choquet nous fait partager la solitude des personnes âgées qui n'ont parfois plus que leurs souvenirs pour meubler leurs journées qui se répètent de manière identique. C'est aussi la solitude d'une étudiante, loin de chez elle, loin des ses amis. Louise va apprendre d'Andrée et se servir de l'expérience de celle-ci.

C'est une belle histoire, sur une belle amitié, sur les relations intergénérationnelles. c'est aussi une leçon sur le vivre après le départ de ceux que l'on a aimé. Pour Andrée c'est survivre à son mari, à son père. Pour Louise se sera après le départ d'Andrée.

Pour une première Bd, c'est un coup de maître ou de maîtresse. Valentine Choquet a mis toute sa sensibilité dans ses crayons et ses pinceaux. On sent tout l'amour pour sa vieille voisine et pour ses grands-parents.

À lire et à relire ou plutôt à regarder, à savourer, à méditer en pensant à nos parents, à nos grands-parents ou ses personnes âgées que l'on croise parfois quotidiennement dans la rue ou dans une cage d'escalier. N'hésitons pas à profiter de leurs expériences et à faire en sorte que leurs souvenirs ne disparaissent pas tout à fait.

Une lecture émouvante.

Il n'y a pratiquement aucun texte ni aucun dialogue dans cette bd, cela surprend un peu au début mais finalement on se rend vite compte que cela n'est pas nécessaire car les émotions sont transmises à l'aide des illustrations, du choix des couleurs et les visages des personnages.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. C'est doux, nostalgique et touchant.
Les photos dans les cadres m'a fait penser au début de l'animé Là-Haut (que j'adore et qui me fait avoir les larmes aux yeux à chaque fois).

Une très jolie bd sur les souvenirs, la transmission et les rencontres, amitiés qui enrichissent.

Merci à Babelio et aux éditions de la Gouttière pour ce livre reçu dans le cadre d'une masse critique.

(LX971) Une lecture très agréable qui fait la part belle aux images. Cette BD quasiment sans dialogues, à l'exception de 5 bulles laconiques qui font écho au titre de l'album, joue la carte de l'émotion, en nous proposant un récit subtil et délicat autour de la relation entre la jeune Louise et sa voisine âgée, Andrée. le lecteur est invité à lire le langage gestuel des personnages, à décrypter leur émotions au travers de signes le plus souvent rendus évidents par le dessin mais qui révèle aussi quelques surprises aux plus attentifs. C'est très plaisant et, sous un air léger, on touche à des thèmes profonds : le temps qui passe, les désirs qui nous poussent à agir, les souvenirs qui s'effacent, les relations amicales et enfin, le grand amour ! le dosage des bons sentiments est agréable sans être trop mielleux, avec une pointe de nostalgie qui fleure bon la France (un peu trop parfois). Oui pour la sélection du Prix BDz'îles en collège et lycée.
(IK971) Un bel album touchant transgénérationnel sur l'amitié entre Andrée et sa jeune voisine parisienne Louise fraichement débarquée de sa province. le tour de force est d'avoir transmis cette belle histoire et ses émotions qu'avec le graphisme et des planches sans dialogue. Une réussite à mettre entre les mains de nos jeunes qui y seront sans doute sensibles. Grand oui pour le Prix Lycée. Pourquoi pas collège.