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EAN : 9782363923684
249 pages
OVADIA (EDITIONS) (01/01/2020)
4.38/5   4 notes
Résumé :
Professeur, j’hérite en Terminale d’élèves qui ne maîtrisent pas l’accord du participe passé, peinent à déchiffrer une phrase complexe et manient leur propre langue comme s’il s’agissait d’une langue étrangère, usant du « donc » et du « parce que » à la façon d’un joueur cherchant à deviner les numéros gagnants d’une loterie. En lisant leurs copies, j’ai trop souvent l’impression de me trouver devant des enfants malnutris, voire dénutris, à qui il faut d’abord donne... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je m'attendais à un pamphlet contre l'administration de l'éducation nationale et il faut reconnaître qu'il est agréable d'être surpris de cette façon. Ce livre va bien plus loin que la simple dénonciation facile d'un pleurnichard.

Le livre commence par un cri d'alarme. Il se donne la mission d'avertir la société française sur l'état de l'éducation nationale et les raisons qui ont amené à un tel niveau de médiocrité intellectuelle dans les écoles. Il n'est un secret pour personne que le niveau a largement baissé et ce serait enfoncer des portes ouvertes que de le dire durant près de 250 pages. Au delà de la dénonciation nous avons aussi droit à une véritable réflexion autour de la langue et le rôle "normal" de l'école.

Après avoir tiré l'alarme durant le premier chapitre nous avons droit à une belle réflexion sur la richesse de la langue, ce qu'elle dit de la société française, ce qu'elle a construit, ce qu'elle a de singulier et ce que les langues disent de ceux qui la parlent. Les grecs (de l'Antiquité) sont grecs parce qu'ils ont lu Homère. On peut résumer la chose ainsi et la transposer avec la société française. Il est aussi de mon avis qu'un français est français parce qu'il lit Proust, Sade ou Montaigne. On pense français parce qu'on parle français et les lacunes concernant la langue chez les étudiants est révélatrice de notre société qui est en train de se transformer en un îlot parmi d'autres îlots dans l'archipel mondialisé qu'on nous vend comme l'avenir dans lequel tout le monde parlerait un anglais approximatif qui irriterait Shakespeare à juste titre (c'est l'auteur lui-même qui le dit).

L'avenir, parlons en aussi. L'auteur dénonce fermement cette volonté de réformer sans cesse l'école pour qu'elle "réponde aux enjeux de notre société moderne". Encore une fois, je suis d'accord avec l'auteur. L'école doit d'abord former des citoyens qui pensent. Elle n'est pas un "supermarché de formations". L'école doit fournir aux élèves les outils qui leur permettront de penser librement plus tard. Elle doit être un sanctuaire préservée de toute idéologie, un temple du savoir. Un chapitre qui m'a profondément marqué relate l'affaire d'un professeur (je me suis aussi permis de vérifier l'exactitude de tout ce qui est cité) qui s'est vu sanctionné pour avoir fait lire et étudier des extraits de la bible dans le cadre de la classe comme si ces textes n'étaient pas des textes comme n'importe quels autres. Est-ce ce que la "république" appelle la laïcité ? N'est-ce pas une nouvelle forme d'obscurantisme mais cette fois ci cultivé par une laïcité extrémiste qui n'en a que le nom ? En écho à cette affaire on a droit à la laïcité selon Spinoza au chapitre suivant.

Ce livre met aussi l'accent sur l'importance de transmettre le goût pour les textes importants et il démontre que ce que l'auteur appelle les "heures de rien" (la vie scolaire et autres disciplines inventées pour répondre aux divers faits divers et faire semblant qu'on se soucie de l'ignorance générale qui favorise la radicalisation de certains) ne servent effectivement à rien puisque tout ce que prétendent apporter ces heures sont déjà contenus dans les cours "traditionnels". La philosophie notamment.

Un très bon livre que je conseille donc à tout ceux qui veulent comprendre la situation concernant l'état de l'éducation nationale écrit par un professeur. Je n'ai parle que d'une infime partie de ce qui est traité évidemment. pourrait discuter des pages durant de tout ce qui est dit en 250 pages.
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