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Que dire sinon que je suis assez déçu par ce livre. de François Cheng, j'attendais autre chose que la description de son parcours et sa réussite intellectuelle. J'aurais aimé qu'il nous parle de la Voie, qu'il fasse plus de liens entre la poésie chinoise et française, sans forcément qu'il le fasse à travers ses propres expériences. Ce livre est à prendre comme un livre "testament", d'un vieil homme qui regarde en arrière tout le chemin parcouru et sent la mort approcher.
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Ma vie se tient toute
Au futur antérieur
Par une longue route à l'unisson
J'aurai été retrouver qui je fus
Qui je serai


Le livre reposait à l'étal
En seconde main
Pressentant l'intime d'un lit d'hôpital
En moins d'une seconde
Je le caressai des miennes


Au clair alunissons
Tes larmes de sérénité
Repu re-paix d'un report ...
Tu n'as pas la plume
Du Dit du non-dit


Au futur intérieur
Ces silences chouettes
Ceux-là mêmes qui me font en Vie
Je le sais effrayent
Alors j'aurai dit vain

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"La beauté est une rencontre, toute présence
Sera par une autre présence révélée,
D'un même élan regard aimant figure aimée ;
D'un seul tenant vent d'appel feuilles de résonance."
p.166-167
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Produire une critique approfondie de cette lecture m'est impossible. Vous parler de cet homme, oui. Vous dire ce qu'il me transmet à travers ses livres, ce que je ressens pendant leurs lectures.
Cet homme est au-delà de tout ce que je peux en dire. Lorsque je l'entends parler, lorsque je le lit, je sens tout mon être s'apaiser, ralentir pour arriver à ne plus rien ressentir de la vie qui m'entoure telle qu'elle était quelques instants auparavant.
Je n'ai pas la culture littéraire qui me ferait connaitre, plus que de nom, les philosophes, les écrivains qu'il croise. Mais les poèmes qui parsèment les pages sont de vrais cadeaux.
Ne serait-ce que le déroulé de sa vie fascine le commun des mortels que nous sommes. Celui qui est devenu plus français, plus lettré... jusqu'à finir sur les bancs de l'Académie française est fascinant
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« le livre d'une vie » annonce le bandeau en couverture.
Et c'est parfaitement résumé.

C'est en tout cas certainement l'un des livres majeurs de François Cheng, livre dans lequel il revient sur sa vie et le parcours qui l'a amené à vivre en France et à « s'unir au chant français » (ce sont ses mots) par sa passion pour la littérature et la poésie.
François Cheng est depuis longtemps une voie précieuse, véritable passeur entre deux cultures (chinoise et française).

C'est un écrivain qui transmet à merveille sa sagesse, ses passions et son regard poétique sur la vie.

Une lecture lumineuse et qui grandit.
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François Cheng est un poète et un philosophe qui , au crépuscule de son existence, nous invite à parcourir » le long chemin « qui l'a conduit de Chine en France puis la lente métamorphose de son univers mental chinois vers un amour débordant pour la France ,sa langue et sa littérature
Dès son adolescence au milieu de la Chine ,il est fasciné par les brumes , l'eau, la montagne, les vallées, le silence propice à la médiation , probablement aussi très inspiré par le taoïsme où l'homme puise ses forces dans la nature. Très jeune Il se nourrit intellectuellement des grands poètes français mais sera aussi en communion spirituelle avec le grand poète autrichien Rainer Maria Rilke qui , dans ses poèmes orphiques et les Cahiers de Malte , fait de la mort l'incitation à vivre encore plus pleinement, en participant à la souffrance du monde.
La mort est en effet omniprésente dans ce récit. On retrouve l'ambiance du quartier de la Montagne Sainte Geneviève des années 60 , la Mecque de la vie intellectuelle européenne ,on découvre des poètes contemporains connus ou inconnus avec lesquels il est en étroite complicité littéraire.
On ne peut qu'admirer une telle personnalité , tellement originale dans sa perception du monde et qui a la délicatesse de ne pas ennuyer le lecteur avec toutes les difficultés traversées en France pour s'imposer,jusqu'à être admis dans le Saint des saints « l'Académie Française « 
Son voyage sur les traces de Rilke en Suisse est très émouvant.
Il faut se détacher du monde actuel pour apprécier tous les poèmes qu'il cite au hasard de ses réflexions et qui ont enchanté sa vie, beaucoup d'entre eux écrits par lui-même
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Une longue route
pour m'unir au chant français
François Cheng
récit
Albin Michel, 2022, 244p


Voici le livre d'une vie -Cheng a 92 ans- pour laisser une trace non pas en tant que sage, mais disant qu'il a vécu, qu'il a participé à l'aventure de la Vie, intimement liée à la mort, qui n'est pas néant mais transfiguration, et qui fait vivre ensemble ceux qui sont morts et ceux qui sont en train de vivre.
A 15 ans, il s'est éveillé à la poésie, et s'est montré très sensible au thème de l'eau, avec son pouvoir de métamorphose et de transmutation, de création. Cheng est résolument dans le mouvement et le devenir, ce qui répond à sa conception de la vie et d'une certaine manière de l'éternité, et à la forme du quatrain, exorde, développement, tournant ou montée, nouvelle ouverture, qui évoque celle de la spirale. Au reste, la dissertation sur l'eau qu'il a écrite à cet âge, il la garde précieusement dans ses papiers.
Poétiquement, il est très proche de Rimbaud, mais surtout de Rilke. C'est un poète orphique, qui a conscience que seule la puissance de l'amour peut fonder un règne au-delà de la mort. Il s'oppose ainsi à Adorno qui trouvait barbare le fait d'écrire un poème après Auschwitz.
L'apprentissage du français fut pour ce Chinois en plein désarroi, qui a voulu rester seul en France, une longue route faite de patience et d'exigence, et de dépassement de la solitude. Il vénère cette langue, qu'il trouve musicale,-il en témoigne avec son analyse de L'invitation au voyage- et veut tout connaître d'elle, ses difficultés syntaxiques, ses formulations littéraires, le sens exact et exhaustif de chaque mot qui n'a pas de synonyme. Il vaut par lui-même. Il a assisté aux séminaires des grands intellectuels. Il s'est porté vers la sémiotique.
Son parcours est tissé de rencontres, Vercors, Gide, Michaux, entre autres.
Fort de sa connaissance profonde de la cuture française, il rapproche l'Occident de l'Orient, unissant la voix orphique et la Voie du Tao.
J'ai beaucoup aimé les trois quarts du livre qui retracent son parcours solitaire de conquête et de bonheur, la dernière partie montre un homme reconnu à qui, comme il se doit, les honneurs reviennent. Cependant, c'est un livre stimulant.
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À la fois livre autobiographique, réflexion sur le langage et la poésie, témoignage de rencontres diverses avec des gens de plumes, des enseignants,des éditeurs,des linguistes,des sinologues,des peintres, des érudits,ce livre est aussi un pont entre l'Orient et l'Occident ,entre philosophie orphique et philosophie bouddhiste.
C'est un livre dense par les sujets abordés mais écrit avec une plume alerte,claire,simple, précise,empreinte de modestie , racontant la vie extra-ordinaire du Chinois le plus français puisqu'académicien, clairvoyant nonagénaire étant parvenu,par sa fine intelligence,son amour de la langue française,sa soif de rencontres et d'échanges,à une sagesse pluri culturelle que j'aime retrouver dans ses poèmes.
Beau témoignage de quelqu'un qui est devenu qui il était.
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L'eau, source de vie, devient poésie.

Né en 1929, au sein d'une famille de lettrés, dans une Chine tourmentée, l'auteur se retrouve, en 1949, à Paris, esseulé et sans aucune connaissance du français.
Grâce à sa volonté, son travail et son érudition, il parvient à maîtriser notre langue et à exceller dans des traductions franco-chinoises.
Diplômé, reconnu par ses pairs , lauréat de plusieurs prix littéraires, il entre à l'académie, en 2002.
Son autobiographie est un régal. Très discret sur sa vie intime, il transmet , avec amour et enthousiasme, sa passion pour la poésie. Il partage , avec ses lecteurs, ses strophes préférées et ses propres vers.
Ce livre est semblable à un ruisseau qui jaillit de la montagne, un joyau qui brille à chaque page.
Un récit , hors du temps, où règnent beauté, tendresse et mort.
Un grand merci à François Cheng de m'avoir donné envie de me plonger dans l'oeuvre de Rilke et dans
des recueils de poésie.
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Quel superbe voyage dans le monde de la poésie, quel envol vers un horizon mystique, quelle vision ouverte sur l'entièreté de la Vie !

François Cheng, né en Chine et arrivé à Paris à l'âge de dix-neuf ans, nous fascine par son acculturation à la langue française ; il l'habite encore plus profondément que Akira Mizubayashi dans "Une langue venue d'ailleurs" lorsqu'il nous présente les spécificités de notre langue : précision du vocabulaire, rigueur de la structure et souci du style. Il nous explique le charme lié à la musicalité du français en s'appuyant sur un poème de Baudelaire (L'invitation au voyage) et nous dit prendre "beaucoup de mots comme des idéogrammes (...) par leur prononciation qui suscite l'image de la chose désignée".

La contemplation de la voie lactée qui "ignore sa propre existence" le conduit à réaliser que "tout n'est pas là pour rien, car cette splendeur a bouleversé [son] être".

La citation de Paul Valéry "La France est un creuset où l'on devient français" s'applique à merveille à l'académicien venu de l'autre extrémité de l'Eurasie. Ne devrait-elle pas inspirer notre politique d'accueil des étrangers ? Rejoignant en cela Michel Serres, il balaie d'un revers de main la soi-disant menace que l'anglais exercerait sur la langue française : le français "n'a pas vocation à être un simple outil linguistique pour un monde globalisé (...). Une menace pour la langue française ne pourrait venir que des Français eux-mêmes".

Je peine à rendre compte de toute la puissance de ce livre et du plaisir qu'il procure lorsque, devenu poète français lui-même, l'auteur admire ses prédécesseurs, mais je suis heureux d'en partager le message : c'est le verbe qui fonde les sociétés humaines.
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Je suis toujours admirative quand j'entends des interview de François Cheng, par son calme, ses connaissances, sa formulation. du coup, quand ce texte a tourné dans mon groupe de lecture, je m'en suis emparée.

L'auteur revient sur son parcours, de son départ de Chine à sa réussite en tant qu'écrivain et poète en France.

Je suis restée en retrait, trouvant qu'il y avait des faits mais peu d'humains.

Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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