J'avais commencé ce livre, il y a longtemps, c'était au tout début du XXIème siècle, ce furent 200 pages de jouissance comme un gâteau sucré qu'on mange goulument, même pas trop vite mais comme la crème déborde de partout, il finit par vous écoeurer et je crois que j'ai vomi vers la page 203, alors je n'ai plus jamais réussi à l'ouvrir, je me disais un jour, comme on mange un marshmallow avec le café, ou une barbe à papa de temps en temps à la fête foraine dans les senteurs éthérées de son enfance révolue, je le lirai par morceau comme un missel à la beauté du langage dans une religion primitive que seules quelques anges susurrent encore lorsque les Élohim leur laissent une seconde de répit cosmique, je le lirai par morceau - disais-je prolixe et affable - et je mettrai deux ans mais je le finirai, j'irai jusqu'au bout de cette histoire et puis j'enchainerai deux ans de plus avec
Belle du Seigneur d'
Albert Cohen, je comparerai les deux, je décortiquerai leurs phrases comme on dépèce un cadavre pour comprendre ce que leur chair contient de mystère et de mécanisme lubrifié, je trouverai la formule de leur musique volubile, je collectionnerai quelques clefs du français pour inventer de nouvelles modalités, je créerai le détonal, le terdécaphonisme, une langue pure que même
Tolkien et
Borges n'auraient jamais osé les concevoir... et je ne l'ai jamais fait.
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