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3,98

sur 496 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un roman qui n'est pas forcément facile à lire, mais que je trouve vraiment original et remarquable. Il se focalise étrangement sur un minuscule épisode de l'immense tragédie qu'a été la guerre civile en Espagne (1936-1939). C'est un coup de projecteur sur une incroyable péripétie de ce conflit. S. Mazas, un phalangiste, donc partisan du général Franco, a échappé à une mort certaine, parce que le soldat "rouge" qui l'avait découvert dans sa cachette a décidé de lui laisser la vie - sans aucune raison apparente. C'est une composante du récit qui est très surprenante, voire absurde, ça m'évoque "Le Mur" (de J.-P. Sartre), mais à l'envers. Et j'ai été fasciné par la volonté inébranlable de l'auteur qui veut avoir le coeur net sur cette vieille affaire oubliée, après tant d'années.
De plus, le narrateur nous donne une sorte de "making of" de ce roman, en nous tenant au courant de ses démarches et de ses doutes en cours d'enquête. J'estime que ça donne de la profondeur au récit et rend ce livre attachant. J. Cercas a démontré, dans ce livre et dans d'autres romans, qu'il est un grand nom de la littérature espagnole contemporaine
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Soldados de Salamina est un bon livre à lire pour ceux qui aiment ou étudient la littérature espagnole.
Il est assez compliqué à suivre car il traite majoritairement de la guerre civile espagnole et parfois, je me suis perdue et je voulais laisser tomber sa lecture. Mais au final, je l'ai lu en entier et en version originale (en espagnol) et honnêtement, je ne le regrette pas.
C'est un bon livre !
Par contre, le film est intéressant, même s'il n'est pas trop fidèle au livre.


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Voici un livre qui va me marquer pendant longtemps...
J'ai mis un temps remarquablement long à le lire, me documentant, recherchant, biographies, personnages, histoire...
Un régal d'écriture, mêlant le roman et le réel, le roman dans le roman.
Un ouvrage indescriptible, si ce n'est ce qui est lisible dans les résumés.
Une expérience riche et envoutante, passionnante et prenante!
A lire absolument!
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Autant le dire tout de suite : le livre de Javier Cercas Les Soldats de Salamine est un coup de coeur! Il est écrit à la mémoire de ces soldats de la Guerre Civile d'Espagne qui ont combattu pour la liberté et la République comme les Grecs l'ont fait à Salamine contre les Perses de Xerxès Ier en 480 av.JC. Mais alors que les Grecs ont remporté la victoire, les républicains espagnols ont perdu, assassinés, emprisonnés, exilés, et bientôt oubliés, sans que nul ne leur ait gratitude du sacrifice de leur jeunesse et de leur vie. Inconnus.
".. ce fut là que je vis tout d'un coup mon livre, le livre que je poursuivais depuis des années, je le vis tout entier, terminé, du début à la fin, de la première à la dernière ligne, ce fut là que je sus, quand bien même nulle part dans aucune ville d'aucun pays de merde jamais aucune rue ne porterait le nom de Miralles*, que tant que je raconterai son histoire Miralles continuerait en quelque sorte à vivre, tout comme continueraient à vivre, pour peu que je parle d'eux, les frères Garcia Sergués -Joan et Lela- et Miquel Cardos et Gabi Bladrich et Pipo Canal et le gros Odena et Santi Brugada et Jordi Gudayol, bien que morts depuis tant d'années, morts, morts, morts..."
Un journaliste, Javier Cercas(?), auteur d'un seul livre, en panne d'inspiration, décide d'écrire sur Rafael Sanchez Mazas, ami personnel de José Antonio Primo de Rivera -tous deux fondateurs de la Phalange- après avoir interviewé le fils de celui-ci, l'écrivain Rafael Sanchez Ferlioso. En effet, une anecdote racontée par Ferlioso au sujet de son père pique sa curiosité : Mazas arrêté par les républicains à Barcelone, est emprisonné au sanctuaire du Collel, près de la frontière. Lors de l'exécution collective qui suit, il parvient à s'échapper et à se cacher dans un fourré. Une chasse à l'homme est organisée au cours de laquelle un soldat le découvre. Mais lorsque l'on demande à celui-ci si Mazas est là, il répond, en regardant le phalangiste droit dans les yeux : "il n'y a personne". Réfugié dans le bois pendant quelques jours, le fugitif ne doit son salut qu'à de jeunes républicains qui ont refusé l'exil après la défaite. Il les appelle les amis de la forêt. C'est le titre de la première partie à la fin de laquelle Javier Cercas décide d'écrire son livre. Celui-ci sera non pas un roman, mais un récit réel. Il s'intéressera au personnage de Rafael Sanchez Mazas mais aussi, et tout naturellement, au soldat de Collel qui lui a sauvé la vie.
J'aime tout dans ce bouquin : j'aime que l'on ne sache pas toujours la frontière entre le réel et la fiction. le journaliste, auteur de ce livre est-il vraiment Cercas? quelle est la part de mise en scène dans son récit? Miralles existe-t-il vraiment?
J'aime la manière dont se construit l'histoire comme une enquête qui nous permet, au cours de rencontres avec ceux qui l'ont vécue où avec leurs descendants, de remonter le temps, de voir se dessiner le portait de Mazas que l'auteur nous peint dans toute sa complexité, ne cherchant ni à minimiser ses responsablités, ni à les excuser mais évitant le manichéisme. Cercas montre, par exemple, comment cet homme responsable de la barbarie fasciste a su rester fidèle à ses amis de la forêt et aider ces jeunes républicains à s'en sortir, payant ainsi sa dette.
J'aime me laisser embarquer dans une sorte de suspense sur les traces de Miralles, ce vieil espagnol qui finit sa vie dans une maison de retraite en France. Est-il oui ou non le soldat de Collel? Jusqu'au bout, je souhaite savoir pourquoi il a épargné celui qui fut l'un des grands responsables de la tragédie vécue par l'Espagne? J'aime aussi ne pas avoir les réponses à toutes mes questions et faire une partie du chemin toute seule car la seule réponse est l'absence de réponse. En écoutant les propos du vieillard qui nous rappellent à quelques vérités, je comprends que ce livre n'est pas l'apologie de la guerre même si l'on sent l'empathie de Javier Cercas envers les républicains :
l'écrivain : -Mais toutes les guerres sont pleines d'histoire romanesques, n'est-ce pas?
Miralles : -Seulement pour celui qui ne les vit pas. Seulement pour celui qui les raconte.(...) Les héros ne le sont que quand ils meurent ou qu'on les assassine. Il n'y pas de héros vivants, jeune homme. Ils sont tous morts. Morts, morts, morts.
Aussi ce soldat de Collel, quel qu'il soit, qui refuse de tuer alors que les guerres sont faites pour cela, est un homme intègre et courageux et on ne peut plus pur...
Quant à Miralles comme tous ces ces soldats de Salamine qui ont combattu jusqu'au bout les idéologies nazis et fascistes, même sous un drapeau qui n'était pas le leur, "il fait partie, dit Javier Cercas - paraphrasant la devise de Rafael Sanchez Mazas et de Primo de Rivera mais en la détournant - du peloton de soldats qui sauve la civilisation dans ces moments inconcevables lors desquels la civilisation tout entière dépend d'un seul homme."
"Mais, ajoute Cercas, Miralles serait mort de rire si quelqu'un lui avait dit alors qu'il était en train de nous sauver en ces temps obscurs, et peut-être précisément pour cette raison, parce qu'il n'imaginait pas que la civilisation dépendait de lui, il allait la sauver, et nous avec, sans savoir qu'il obtiendrait en guise de récompense une chambre anonyme de résidence pour pauvres dans une ville éminemment triste d'un pays qui n'était même pas le sien, et où... personne ne le regretterait.
J'aime la nostalgie et la tristesse grave que j'ai ressenties en refermant le livre car au-delà de ce récit captivant sur la guerre d'Espagne, et de ces personnages passionnants, marqués par leur époque, nous atteignons à l'universel. Comme Miralles, nous avons tous rendez-vous à Stockton, titre de la troisième partie, allusion à cette ville d'un film de John Huston intitulé La dernière chance. Pour Miralles, Stockton, c'est cette maison de retraite où il attend la mort. Nous aurons tous la nôtre, semble nous dire Javier Cercas. Comme le vieux républicain espagnol nous sombrerons dans l'oubli à moins qu'un écrivain ne nous recueille dans les pages de son livre et nous ramène à la vie.

*Miralles, vieux républicain exilé en France
Lien : http://claudialucia-malibrai..
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Miralles, le vétéran de la guerre d'Espagne, simple soldat du début à la fin, démobilisé en 1945 en Autriche s'interroge sur la pérennité du souvenir d'évènements qui n'intéressent plus personne. Un soldat inconnu que tout le monde appelle Miralles comme s'il s'agissait de son prénom. Une des dernière voix capable de parler de cette guerre qui, quoi qu'il en dise, hante encore les esprits au point d'observer chez certains intellectuels, une forme de nostalgie, un rêve de guerres idéologiques à une époque où le numérique et les effets spéciaux ont remplacé les textes épiques. Les déjections d'un Malraux (Genre BHL) ou d'un Hemingway tentent de nous bercer des légendes qui les nourrissent. Les admirateurs inconditionnels de ceux qui poussaient les commissaires politiques staliniens à remettre de l'ordre dans les rangs pour se préserver des POUM ou autres poussées chaotiques, des lubies d'anarcho-syndicalistes ressurgissant aujourd'hui comme des démons extraits d'une fosse commune.
L'écrivain américain, auteur de Pour qui sonne le glas, traduit en une phrase la tragédie, un échange verbal entre deux de ses personnages fictifs s'exprimant au sujet de Calvo Sotelo, «c'était un bon fasciste», et l'autre qui lui répond, « ce sont ceux qu'il faut tuer en premier ».
Le journaliste J.Cercas s'exprime lors d'une interview dans un salon du livre en France et fait référence à son livre qui a changé sa vie parce qu'avant Les soldats de Salmine il était un écrivain sans lecteur et que du jour au lendemain il s'est métamorphosé en auteur à succès.
Il précise également que la guerre d'Espagne n'est pas une tragédie parce que dans une tragédie les deux camps ont raison. Mais dans le cas du conflit entre nationalistes et républicains, le gouvernement légal est attaqué et doit se défendre. Mais quelle est la légitimité de ce gouvernement légal quand ses milices assassinent des députés, emprisonnent des opposants et par conséquent confisquent le débat démocratique, profitant de l'entrée en conflit pour fusiller les leaders nationalistes.
Comme beaucoup de gens de gauche à la sauce Antonio Machado (Son frère a choisi le camp nationaliste) saupoudré de Nicolas Guillen (Prix Staline pour la paix en 1954), J.Cercas est dans le camp du bien, alors que j'ai choisi le camp du diable, il y a de cela longtemps et bien qu'il m'arrivât encore de fredonner les mélodies de Paco Ibáñez.
Mais j'apprécie néanmoins sa performance littéraire, le plan en trois parties qu'il nous livre est remarquable et nul n'est besoin de reprendre son souffle pour le parcourir. La guerre d'Espagne n'est pas qu'une affaire d'historien, c'est aussi une affaire de famille, car il s'agit d'un conflit fratricide, Montherlant disait que « tout homme est une guerre civile » et sa pensée dépassait le cadre de la scène théâtrale, bien évidemment.
Cercas poursuivra cette introspection dans le Monarque de l'ombre, cette visite parmi ses ascendants qui auraient choisi le camp du mal. Ouvrage également passionnant où il réussit à mettre un mouchoir sur ses convictions personnelles pour mieux appréhender l'engagement de ceux qui auraient choisi le camp nationaliste.
Pour revenir au personnage ayant motivé le livre, Sanchez Mazas, l'un des fondateurs de la phalange, rescapé d'une exécution sommaire, antithèse de Miralles parce qu'il n'a jamais tenu un fusil de sa vie, cet homme que je ne connaissais pas avant de lire le livre demeure un paradigme. Celui de l'intellectuel, journaliste, écrivain, à l'image de Javier Cercas, dont l'engagement et la vie qui suivra, symbolise parfaitement l'écart existant entre une idéologie et sa traduction dans la réalité. Les contradictions, le travestissement, les décalages, voire aussi la trahison opposant l'homme de pensée et l'exercice réel du pouvoir éloigné de l'idéal fondateur sont ici clairement mis en exergue.
J'ai également apprécié les touches grivoises agrémentant le récit, touches personnelles d'un auteur apparemment porté sur le sexe.
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L'absurdité de la guerre, plus encore de la guerre civile.
Je viens de lire (en espagnol) ce roman/réflexion alors que les bruits de bottes se font à nouveau entendre en Europe.
Pourra-t-on un jour se souvenir de ces atrocités pour ne plus avoir l'idée de les commettre à nouveau ?
La littérature n'est pas qu'un divertissement.
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Ecrivain avorté, forcé de reprendre sa carrière de journaliste après l'échec de sa carrière de romancier, le narrateur des Soldats de Salamine est curieux. Curieux et fasciné par l'histoire de Sanchez Mazas, poète et idéologue de la Phalange espagnole du début du siècle dernier, qui aurait miraculeusement survécu à son exécution à la fin de la guerre civile. Ce qui commence comme un simple article commémoratif se transforme vite pour le narrateur en une quête de la bonne histoire, celle qui lui permettra enfin d'écrire son livre.

Mais au-delà de la mise en abîme littéraire, Les Soldats de Salamine est un perturbant voyage dans la mémoire de la guerre civile, s'intéressant au camp phalangiste, et à son idéologie délétère, en partie responsable du déclenchement du conflit espagnol en 1936. le narrateur lui-même s'interroge sur le bien-fondé de son entreprise : est-il éthique de réhabiliter la mémoire d'un des instigateurs d'une guerre qui a installé au pouvoir une dictature pendant quarante ans ? Mais la curiosité et l'envie de découvrir la vérité prennent le pas sur ces questionnements, et il s'attaque à ce mystère d'un poète qui aurait échappé à son exécution et vécu quelques temps dans une forêt recueilli par des habitants du coin.

Javier Cercas s'intéresse à la mémoire collective et individuelle, dans un livre très bien écrit, qui nous tient en haleine et nous interroge parfois sur le manichéisme de l'histoire. Et qui sait ce que le narrateur pourrait découvrir sur Sanchez Mazas et l'histoire de son exécution ?
Lien : http://untitledmag.fr/la-poc..
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Je pense que Javier Cercas est un des meilleurs romanciers/auteurs européens contemporain. Soldat de Salamine peut dérouter le lecteur car raccroché au courant dit "faction" (fact and fiction). J.Cercas écrit L Histoire tout en restant romancier. le commencement est assez atypique et la fin ouvre à l'interprétation que souhaite lui donner le lecteur. C'est un des meilleurs romans que j'ai pu lire sur l'Espagne contemporaine. Et sur la Guerre Civile. Ce n'est pas manichéen (les bons Républicains d'un côté et les mauvais Franquistes de l'autre). C'est plus subtil, il y a beaucoup de nuances mais les faits sont là. Qui est le héros ? Quelle place faite aux héros ? le destin de Miralles n'est pas haut en couleur, couvert de gloire. Celui de Mazas s'avère décevant au regard du personnage.En fait l'un comme l'autre reste au niveau de Monsieur Tout le Monde en dépit de leur trajectoire. Et le camp et le parcours de Miralles auraient dû en faire l'archétype du héros mais non. Et ceux de Mazas auraient dû en faire l'archétype de l'antihéros et non, on l'a oublié. Les livres de J. Cercas portant sur la Guerre Civile, l'époque franquiste ont ces nuances de gris qui interrogent plus qu'ils ne confortent dans certaines certitudes et attitudes de pensée et de réflexion. Peut-être que le Monarque des ombres, est le moins fin et le plus subjectif mais normal il touche au coeur familial de J.Cercas (ce qui est beaucoup voire pas du tout le cas pour Soldats de Salamine, Anatomie d'une instant ou L'imposteur). Pour celles et ceu qui peuvent lire sans difficulté en espagnol, lire Soldados de Salamina en español ainsi que l'ensemble des livres de J. Cercas. Un vrai plaisir !
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Une quête de vérité sur les combattants des 2 camps de la guerre d'Espagne. Pas de manichéisme, pas de justification politique et historique, juste des hommes leur histoire et L Histoire. Et aucune revanche et nostalgie juste la volonté d'aller de l'avant (je paraphrase).
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Les Soldats de Salamine
Tous les bons récits sont des récits réels, du moins pour ceux qui les lisent. C'est la seule chose qui compte réplique l'écrivain Chilien Roberto Bolagno au narrateur. A partir d'un fait historique de la guerre civile espagnole, l'exécution de Rafael Sanchez Mazas, fondateur de la phalange et écrivain, s'échappant du peloton d'exécution puis sauvé par un soldat républicain qui bien que l'ayant vu lui laisse la vie sauve, Javier Cercas nous entraine dans un roman puzzle. Car il s'agit bien d'un roman où l'auteur construit son récit en trois actes :
- Les amis de la forêt : la présentation de la genèse de l'histoire,
- Les Soldats de Salamine : le récit organisé autour de l'exécution de Sanchez Mazas, sa confrontation muette au soldat républicain et sa fuite.
- Enfin la troisième partie intitulé Rendez-vous à Stockton, ou Cercas introduit le personnage de Miralles.
L'auteur pour accentuer la réalité de son récit, fait du narrateur un journaliste qui s'attèle à l'écriture d'un roman et qui déroule sous nos yeux son enquête. Sa diégèse est historique non seulement dans la biographie de Sanchez Mazas, mais également pour tous les principaux acteurs, qu'ils soient politiques, militaires ou intellectuels de cette guerre fratricide. La chronologie des faits et les lieux sont fidèles à l'histoire. Mais cette histoire tragique contemporaine, à peine âgée d'une soixantaine d'année, semble pour l'Espagne bien plus lointaine que la bataille de Salamine (480 avant JC) car l'Espagne l'a enfouie dans sa mémoire collective. Nombre de témoins sont encore vivants en 2001 quand est publié le livre en Espagne. L'émotion est forte dans tout le pays pour ce qui pourrait sembler être une tentative de fabrique de l'histoire de la guerre civile espagnole, non plus par les vainqueurs nationalistes, mais par les témoignages des républicains. Cette tentative serait déjà intéressante mais n'aurait pas la portée universelle que la fiction va offrir à Cercas, en focalisant son livre sur le face à face entre Sanchez Mazas, et le soldat républicain inconnu qui le laisse s'enfuir. C'est toute la force de ce roman, pourquoi ce geste d'humanité au coeur d'un tel carnage. Pour nous perdre encore Javier Cercas va utiliser le masque de la réalité avec Roberto Bolano, écrivain chilien qui a connu les geôles de Pinochet et qui va lui offrir le personnage de Miralles, le républicain. La dernière partie du livre est haletante perdus que nous sommes entre réalité et fiction. Miralles est le symbole de tous les jeunes espagnols qui sont morts pour la république. Ils étaient si jeunes .Morts et rescapés de cette guerre civile oubliés par l'Espagne. Miralles symbole de tous les réfugiés espagnols chassés par la guerre, parqués par la France dans des camps mais oubli aussi pour Sanchez Mazas l'homme qui avec quatre ou cinq autres avait déclenché le massacre de plus de 400 000 hommes. Pour Cercas comme à Salamine la civilisation dépend d'un seul homme, c'est toujours un peloton de soldats qui sauvent la civilisation. Personnes ne se souvient d'eux, personne ne se souvient pourquoi ils sont morts, pourquoi ils n'ont jamais eu ni femmes, ni enfants, ni chambre ensoleillée.
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