Ayant lu une autre bande dessinée de
Mademoiselle Caroline,
le journal de Célia a attiré mon attention. Il faut dire aussi que le sujet m'intéressait. J'étais curieuse de connaître le retour d'expérience d'une infirmière sur son métier et sur le tsunami de la crise du Covid.
J'aime la franchise de Celia quand elle dit clairement dès le départ, qu'elle n'est pas devenue infirmière par vocation, mais que la passion est venue en pratiquant le métier. Cela retire quelque part la part du métier, rêvé, fantasmé pour être celui qu'elle s'est créé.
Avant de nous embarquer dans la crise du Covid, elle prend le temps de présenter son expérience professionnelle en parlant de ses stages et de ses postes dans différents services. On comprend la précarité de l'exercice de ce métier et sa dureté. L'apparition de la pandémie mondiale apparaît comme un tournant dans cet ouvrage, il m'a replongé dans Des souvenirs qui me paraissaient déjà lointains. La question du confinement, du masque, des attestations…. Et m'a justement remémoré à quel point l'ambiance était stressante et anxiogène due à la nouveauté de cette maladie. Au début de son récit, nous n'avons ni test ni vaccin.
Cette lecture a élargi ma vision de cette époque, qui pour moi se résumait à mon vécu et aux médias que je filtrais énormément. Découvrir le challenge des soignants en image m'a beaucoup touché.
Comment prendre soin des autres quand on a peur pour soi ? Comment ne pas perdre son humanité, lorsqu'on est couvert de la tête aux pieds pour se protéger des autres? Alors qu'on manque de matériel, de temps, de personnel comment continuer d'exercer dans des conditions toujours plus limitées ?
Ce journal qui rassemble des anecdotes, force le respect. Loin de donner des leçons, celui-ci fait office de mémoire. Il rapporte des moments de vie qu'il ne faut pas oublier maintenant que la crise est passée.
Ce qui m'a plu par-dessus tout, c'est que le récit ne s'est pas arrêté là. Elle a rappelé que cette crise n'avait amour de son métier même si certains jours sont plus faciles que d'autres. le Covid a tout autant amplifié les problèmes que sa détermination.
Avec humour, elle rappelle que le Covid a eu aussi des bienfaits et à gêner des changements positifs car oui on peut voir le verre à moitié plein. Cette BD quelque part en est l'exemple.
Même si on peut avoir le sentiment que le sujet est daté, l'Hôpital est toujours en tension. Il faut tirer partie de cette expérience et ne pas oublier.
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