Levantul

Si [Dimitrie] Bolintineanu avait eu accès au monde d'innocence géométrique que vénérait Ion Barbu? Si [Mihai] Eminescu avait été ému par les tourments intérieurs d'un Manoil [personnage de Bolintineanu]? Si [Tudor] Arghezi avait eu envie de réécrire Tsiganiada? Si nos [révolutionnaires] de 1848 avaient pressenti qu'apparaîtrait sur le sol roumain un tyran sans pareil qu'ils passeraient à tabac, comme ils savaient si bien le faire, avec leurs chants comiques et leurs monologues qui les démasquent? Et si l'épopée ressuscitait?
Ce ne sont là que des hypothèses. Fantaisie de l'esprit moderne, convaincu qu'après la révolution poétique dont il a eu l'initiative, écrire comme avant n'est plus possible. Vain labeur, philosophie des als ob (la philosophie du « comme si »).
Mais dans l'art, la fantaisie aura toujours le dernier mot. Et [Hans] Vaihinger restera toujours à la mode. Mircea Cărtărescu nous le prouve, en écrivant le Levant, formidable réactivation des forces latentes de la poésie roumaine des temps les plus anciens et jusqu'à nos jours, véritable manifeste littéraire postmoderne dans lequel nous observons sur le vif comment toute une expérience lyrique est reprise avec une étonnante inventivité et œuvre pour un résultat aussi ravissant. Il y a ici de fascinants jeux de miroirs, de grandes ailes de l'imagination qui battent follement vers l'absolu, de l'humour et des frissons spirituels profonds, des greffons féconds et de téméraires innovations, de la candeur et de la pédanterie. Et même autant de charme qu'il faut pour réconcilier avec la poésie ceux qui ont renoncé à en lire.
Ovid S. CROHMÃLNICEANU

Sanchiloții să pusese la taclale-n zepelin.
–Mai întîi ar fi cu cale, chir Ampotrofagul zise,
Cît suntem deasupra urbei ca să aruncăm zapise
Unde să-nsemnăm aceste, cu chirilice dă sînge :
„Neam al meu prea obidite, șterge lacrimi, nu mai plînge,
Iacă, țe-a venit dîn ceruri mîntuirea dă nevoi.
Plăpumari, șelari și dascăli, puneți mîna pă pietroi !”