Ultimes chroniques télé

Cet ouvrage au titre partiellement faux (c'est pas vraiment ultime, puisqu'il y en a d'autres qui ont fait l'objet d'un ouvrage publié l'année suivante, en 2004) recense les chroniques effectuées par Carlier sur France Inter dans l'émission « le fou du roi », que vous avez sans doute déjà du écouter, de septembre 2001 à septembre 2002.

L'auteur croque alors de façon ironique et souvent réussie les émissions /présentateurs de ce que la télé peut faire (ou refléter ) de pire. Ca va de «Confessions intimes» à «Combien ça coute» en passant par «Normal paranormal».

Le trait est souvent bien fait, l'ironie juste. D'autre fois moins, ou c'est répétitif. Mais soyons juste : d'une part, ça reflète l'objet chroniqué, à savoir les émissions de TV plus ou moins trash, qui sont elles-mêmes répétitives / redondantes ; d'autre part cela reste de la chronique, un langage oral et par conséquent moins maîtrisé que de l'écrit.

Une question que je me pose néanmoins …

On est ici doublement dans l'éphémère. Parce que le média initial de la chronique est de la radio, de l'immédiat, de l'instant T, et que l'objet même de la chronique est aussi précaire : des émissions TV plus ou moins perennes, ave des présentateurs qui n'ont pas forcément fait long feu.

Donc. Autant quand il faitréférence à des présentateurs et des émissions longtemps diffusées, c'est parlant (les leperseries, les perles de S. Davant, Nikos, Bateille et Fontaine … les grands moments du maillon faible, etc) autant parfois ça perd de son intérêt lorsqu'il évoque, par exemple, Sophie Costes, parcequ'on voit plus du tout qui c'est (vous savez qui c'est ? Elle est pas tombée aux oubliettes elle ?)

L'art de l'éphèmère a-t-il vocation à durer au travers des livres ? Oui, si l'on estime que sa valeur est celle du cliché, d'un échantillon de l'air du temps, de la photographie de son époque.

Ceci dit, ça reste très amusant à lire, surtout si comme moi vous avez une propension à visualiser et « entendre » ce que vous lisez.

Un passage ?

« Dans l'excellente émission Les accocs de la télé diffusée sur Arte, un gamin à qui on demande s'ily a des images dont la violence lui est insupportable sur le petit écran, répond : « oui, quand on tue des chiens, parce que j'aime trop les chiens ».
Le journaliste lui demande : « Et quand du vois des hommes mourir ? »
Le mome a cette réponse terrible : « Quand c'est des hommes qui meurent, ça me fait rien, on en voit tout l'temps, des hommes mourir, on est habitué »