L’empereur blanc

Il n'existe pas plus belle souffrance que celle d'un bonheur caressé avant qu'il ne vous soit ôté.

Le parquet craque, les portes gémissent dans le brouillard de mes angoisses, les particules d’air s’étouffent dans un nuage de poussière.

L'intolérance regagnait du terrain à la moindre occasion.

Il existe deux types de cauchemars. Ceux dont on se réveille. Et ceux dans lesquels on plonge éveillé 

J'ignore ses motivations. Et à vrai dire, je préférerais ne jamais les connaitre…

Dan écrasa consciencieusement sa cigarette comme on torture un insecte.

La folie capturait bien souvent l'imprudent qui s'en approchait. Personne n'était à l'abri de son abord sournois. Autant l'admettre.

Pour conquérir le public, il fallait servir le cauchemar à toutes les sauces, l'agrémenter d'amputations, l'assaisonner d'un zeste de pédophilie, le garnir de plaies sanguinolentes, arroser le tout d'essence et y foutre le feu. C'était ça, la recette du succès. Retranscrire la pourriture du monde.

Le monde était fou. Depuis la nuit des temps. Mais avant l’apparition des médias, on le savait juste un peu moins.

L’obscurité s’asphyxie derrière les volets clos. Les huis grippés de rouille emprisonnent la lumière, leurs lames grossières matérialisent les ombres sur les cloisons tapissées de moisissures. Le parquet craque, les portes gémissent dans le brouillard de mes angoisses, les particules d’air s’étouffent dans un nuage de poussière nourri par les saisons et glissent le long des fenêtres condamnées.