- Une partie de pêche où l’on campe dehors devrait signifier l’égalité pour tous – Blancs et hommes de couleur – sans donner d’ordres à personne et être obligés de dire Mister Guthry et Mister Troy. Et, je ne sais trop pourquoi, mais l’île d’été me semble l’endroit rêvé pour cette égalité. » p 126 a – 6
Les coassements des grenouilles étaient devenus un doux murmure, et le clapotis de l’eau contre la rive était léger et faible. Des bouffées de fumée de bois planaient autour de nous, comme pour nous avertir que nous regretterions notre résolution de quitter l’île d’été et de rentrer demain à la maison. » p 152 a 1
- Et je vous assure, dit Guthry, qu’après quelques années de voyage on avait l’impression que la vie n’était qu’une suite éternelle de dimanches sinistres dans des hôtels pour commis-voyageurs, sans avoir rien à faire du samedi après-midi au lundi matin que des jeux de patience ou échanger des histoires avec d’autres commis-voyageurs aux visages tristes. » p 153 a 7
J’ai vu le grand sac de whisky que vous avez emporté ; je croyais que vous seriez si saouls tous les quatre que vous tomberiez à l’eau sans pouvoir remonter à la surface. C’est la meilleure chose qui puisse arriver à certains hommes – ça épargne à leurs femmes le mal et la dépense de creuser une tombe et de payer le croque-mort. » p 174 a 5
Toutefois, Troy était le genre d’homme qui, après avoir inventé un sujet de rancune, attisait en lui une colère et une rage intenses jusqu’à ce qu’il ait une occasion d’user de représailles cruelles et violentes. » p 178 a 12
- Ça faisait chaud au cœur de lui parler, et à Guthry et à toi, comme si j’étais un homme ordinaire, semblable aux autres. C’était si simple et si naturel de s’entendre ainsi. Je n’étais pas obligé de me tourmenter parce que je suis ce que je suis, ni de surveiller la manière dont je m’adresse aux Blancs. L’île d’été. Je ne l’oublierai jamais… l’île d’été. » p 179 a 13
Une minute plus tard elle se leva et traversa ma chambre. Et, après le faible déclic de la serrure, j’entendis à peine le bruit de ma porte qu’elle ouvrait et fermait, puis le silence régna dans toute la maison. » p199 a - 11
- Quand je vois un nègre dans la rue traverser en prenant son temps, je ne vais pas user les freins de mon camion à ralentir pour lui. C’est ce qui s’est passé ce matin : ce nègre n’a pas eu l’intelligence de sauter sur le trottoir quand j’ai dévalé la rue. » p 207 a – 11
- Après toute l’agitation du camp, il n’y a pas grand-chose à faire pour un garçon de ton âge tout l’été dans une ville aussi petite que la nôtre. Tu es un citadin. Rentre à Memphis. C’est mieux. » p 210 a 14