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Citations sur Rosa mystica (83)

Moi, dont la nature est éloignée autant qu'il se peut de l'avarice, de la cupidité, de l'intéressement, de la possession enfin : je deviens avide lorsqu'il s'agit de livres. Je les accumule sur les rayons, je les case, je les entasse ; incapable que je suis de me débarrasser de l'un deux, fût-il de la dernière valeur.
Les reliures brillantes sous la lumière, la chaleur fauve des cuirs, cela m'a ravi. Plaisir intime que de tirer de sa niche un livre, de caresser sa reliure, de le feuilleter, de s'attarder, admiratif, à la finesse des gravures, de respirer l'odeur grise du papier ; entre le pouce et l'index d'en apprécier le grain, l'épaisseur, le velouté, la douceur lisse. Chaque fois une satisfaction de presque concupiscence.
Seul, la tête appuyée dans la souple mollesse du fauteuil, j'ai joui durant tout le crépuscule, de la clarté dorée, limpide, qui pénètrait par la fenêtre ouverte ; enrichissant la pièce de sa fluidité qui me rappelait celle de certaines toiles hollandaises.
Est-ce là le bonheur ? (c'est un élément d'un possible bonheur)
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Simple, mais vrai contentement, que d'entrer au moment du coucher, dans la chambre agréablement aménagée et décorée. L'odeur de lessive des draps propres. Tiédeur de la pièce chauffée par le soleil de la journée, où flottent comme en traces légères les saveurs de la campagne.
Ce sont des sensations de cette nature, des minutes aussi fugaces, mais profondément ressenties, qui sont le bonheur; qu'il faut s'appliquer à savourer.
Ce sont ces instants, ces détails infimes que, plus tard, l'on regrette, qui vous bouleversent aux larmes lorsqu'ils sont à jamais disparus.
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On ne connait rien de ceux qui nous entourent, de ceux qui nous sont chers. On les regarde sans les voir, on les entend sans les comprendre, on les aime sans les pénétrer: ils disparaissent, étrangers à nous comme à eux nous le sommes; et, après nous, ce désert se prolonge.
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Les suivre pour le seul plaisir de les voir marcher, tout le corps engainé, mouvant, balancé, tout le corps vivant dans la mince pelure de la robe. Le long muscle du mollet, à chaque pas tendu. Le fin équilibre sur le peu d'assise des hauts talons, et la cambrure qu'ils imposent.
Cette gracilité élégante qui n'appartient qu'à la femme. Qui est source d'émoi lorsqu'on la voit se manifester.
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Que le bureau ne soit plus cette serre où l'on se confine, où se passent la plupart des heures de la journée qui ne sont pas consacrées à la promenade; où l'on se coupe, où l'on s'abrite du monde. Il faut soi-même désirer et forcer la rupture.
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Qu'est que le voyage? sinon une tentative de divorce d'avec sa réalité présente, un refus de soi avorté parce qu'il s'est trouvé une issue propice. Du moins a-t-on la latitude d'essayer de cette ébauche de suicide qu'est le départ. (L'absurde subordination ce serait si, à tout moment, nous ne disposions pas de cette possible évasion par le suicide.)

(Incipit)
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Liqueur bleue du ciel, panachée, au loin, par les trainées déchiquetées et les boules d'ouate gris-blanc des nuages de chaleur. Devant moi, par-dessus le mur de clôture, la cime dentelée des hauts mélèzes, l'épaisse rotondité moussue de deux gros hêtres proches l'un de l'autre, leur feuillage se confondant ; le vol plané d'un martinet comme imprimé en relief sur ce jeté d'espace.
Comment se fait-il que par ce temps éclatant j'en vienne à me remémorer la pure beauté de ces nuits d'hiver, sous la pleine lune qui diffuse une laque bleutée réfléchie par la neige. Nuits si parfaitement limpides qu'on voit autour de soi aussi distinctement qu'en plein jour mais le velouté de la lumière liquide ajoute, embellit le paysage.
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Qui gravit, souffre et s'éloigne. Mais au moment du sommet est le repos. Là où il n'est plus de comparaison pour se savoir solitaire.
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Rien ne change autant qu'on croit; en soi-même moins encore. Cette distance du vieillissement sert à nous enseigner qu'il ne va jamais dans notre moule que ce qu'il est en mesure de contenir. Ce n'est point tant : "Fidèle à soi-même", que : "Réduit à soi-même".
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Comment se fait-il que par ce temps éclatant j'en vienne à me remémorer la pure beauté de ces nuits d'hiver, sous la pleine lune qui diffuse une laque bleutée réfléchie par la neige ? Nuits si parfaitement limpides qu'on voit autour de soi aussi distinctement qu'en plein jour, mais le velouté de la lumière liquide ajoute, embellit le paysage.
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