Île de Sein, 1938.
Pauline Le Goff, jeune institutrice, rejoint l'île pour sa première rentrée scolaire comme enseignante. Sur ce bout du monde où la vie est dure, l'accueil réservé à la citadine est froid, voire hostile. Un an plus tard, la France déclare la guerre à l'Allemagne et Pauline va être entraînée dans le grand tourbillon de l'Histoire.
Sur la forme, on notera une construction originale : deux histoires en parallèle, à deux époques différentes : 1938-1941 et 2011. Le roman est structuré en courts chapitres, qui alternent les deux périodes. Ils maintiennent l'intérêt en éveil jusqu'à la fin, où les deux histoires convergent et où l'intrigue se dénoue. L'emploi excessif d'adverbes, dont on se passerait bien, alourdit le style (par exemple, « les journées se ressemblaient formidablement » - page 43 ; « les enfants, ignorant majoritairement la gravité de l'instant » - page 97 ; « son visage ordinairement si gai était singulièrement crispé » - page 124). De même, le vocabulaire n'est pas toujours approprié : pompeux (« ma mère se laissa choir » - page 22 ; « on peut se gausser d'eux » - page 128), redondant (« le responsable en chef » - page 48), voire familier (« s'emmêlant copieusement les pinceaux » - page 135 ; « grosses paluches » - page 125). Cette familiarité peut se concevoir entre des guillemets, dans un dialogue ; mais dans le fil de la narration, c'est dommage, car cela ternit la bonne impression d'ensemble.
Sur le fond, l'ouvrage comporte un style très narratif : il relate beaucoup d'actions et de faits, et à l'inverse, peu d'analyse des sentiments. S'il débute sur un mode « fleur bleue », il se termine néanmoins par une émotion croissante. Le mot « larmes » revient un peu trop souvent à mon goût (Pauline, et surtout Antoinette - page 128, M. Gourlaouen - page 131, et Constance - page 133). En revanche, j'ai davantage apprécié les citations du Petit Prince qui introduisent une part de l'intrigue et jalonnent la relation entre Adrian et Constance. Leur choix et leur emplacement dans le récit sont pertinents. Par ailleurs, je me suis étonné de ce que la tante Antoinette ne connaisse pas son beau-frère allemand, ou tout du moins, son nom. Est-ce vraiment plausible ?
Le maître du phare, un ouvrage divertissant qui sera apprécié par les grands adolescents.
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Voici une lecture plaisante qui vous aidera à passer un bon moment en ce temps de confinement.
Je ne reviens pas sur l'histoire, Polomarco l'ayant fait avant moi avec sans doute plus de verve et de compétences que je ne saurai le faire. Je m'arrêterais simplement sur deux éléments que j'ai aimé particulièrement : cet espèce d'outre-monde que sont nos îles du Ponant d'une part, qui est très bien décrit, et d'autre part cette trame entretissée avec talent entre deux époques.
Oui, il y a des petits couacs, des invraisemblances et certains manques dans ce roman. Mais voilà, qui lit un roman sans accepter de larguer les amarres se privent d'une grande joie, surtout en ce moment...
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Un roman bien écrit avec une intrigue bien ficelée. Parfait pour se détendre pendant t l été.
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