Sol-13 est une bande dessinée de science-fiction éditée par Les Humanoïdes associés, lesquels ont l'habitude de l'espace, c'est le moins que l'on puisse dire ! On leur doit entre autres, et grâce au scénariste
Jean-Pierre Dionnet, d'avoir publié le magazine de S.F. Métal hurlant, vivier de talents inouïs et récemment ressuscité pour le plus grand bonheur des nostalgiques du magazine en question !
De là à prétendre que
Sol-13 égalerait L'Incal, de Moebius et Jodorowsky, ou encore le Monde d'Arkadi, de Caza, il ne faudrait pas pousser mémère S.F. dans les orties martiennes ! Je précise toutefois que je ne connais pas l'oeuvre originale de
Julia Verlanger, dont cet album est une adaptation.
Cependant, et quoique la narration soit assez simple dans
Sol-13, voire d'un idéalisme quelque peu naïf – on sait, sur notre bonne vieille terre, ce que vaut l'interventionnisme à tout-va, qui est ici défendu bec et ongles –, force est de reconnaître que c'est un bon moment de lecture.
Le dessin, quant à lui, est agréable et semble çà et là puiser chez les « vieux » de la bande dessinée de S.F. Je pense notamment à la première apparition d'un Mokkaï, rappelant les êtres ancestraux du Vaisseau de pierre, de Bilal.
On pourra aussi retrouver des références cinématographiques et voir, peut-être, dans la CDE – Conseil de la Confédération des étoiles – une organisation interstellaire très ressemblante à la Fédérations des planètes unies, dans l'univers de Star Trek.
Globalement, si cette bande dessinée s'adresse plutôt selon moi à un public novice en la matière, elle mérite d'être lue, pourquoi pas comme une introduction à des univers plus complexes qui sont, pour beaucoup d'entre eux, édités par Les Humanoïdes associés, que je considère comme l'un des meilleurs éditeurs non seulement de S.F. mais de bande dessinée en général.
À noter que, dans le langage du peuple asservi par les Mokkaïs, le mot « liberté » se dit : « Kadud'al ». Phonétiquement, cela se rapproche beaucoup de « Cadoudal », c'est-à-dire le nom d'un général Chouan qui défendit lui aussi sa liberté contre les dérives sanguinaires de la Révolution, puis refusa les propositions de paix de Napoléon, mourant ainsi guillotiné en 1804…
Pour ce qui est de la dernière planche, elle ne transpire pas l'optimisme quant à l'espèce humanoïde et, preuves historiques à l'appui, on ne saurait lui donner tort !
(Remerciements aux Humanoïdes associés pour le présent album & à Babelio)