Ce livre, emprunté presque par hasard (son thème m'a paru compléter à merveille une lecture prévue sur l'art de ne pas se faire piéger par des argumentations fallacieuses) m'a beaucoup plu. Son sous-titre « Comment l'évolution a forgé notre psychologie » indique clairement le programme puisqu'il s'agit d'un livre de psychologie évolutionniste. Les auteurs montrent comment notre passé préhistorique a contribué à sélectionner quelques aptitudes qui nous ont permis de survivre et de nous multiplier, mais en induisant certains biais cognitifs. Les exemples sont présentés de façon amusante, ludique. On se laisse surprendre à découvrir l'origine insoupçonnée d'un biais cognitif, ou au contraire les conséquences inattendues d'une aptitude fondamentale. Au passage on comprend pourquoi l'apprentissage de la lecture et de l'écriture est si complexe : c'est trop récent pour qu'aucun gène favorable n'ait été sélectionné sur cette aptitude ! Un livre bien complet et d'une écriture agréable qui rend la lecture prenante.
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Vous vous demandez comment l'évolution a forgé notre psychologie ? Ce livre est fait pour vous ;) Les auteurs ont fait un remarquable travail de compilation des différents biais psychologiques existants (non exhaustif j'imagine...). C'était vraiment intéressant pour moi (n'y connaissant strictement rien en la matière). Les nombreux exemples concrets aident beaucoup le lecteur. C'était assez ludique en fin de compte. Cela m'a donné envie d'approfondir certaines notions.
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La psychologie évolutionniste a beaucoup à nous apprendre sur nous-même. En effet certains de nos biais cognitifs sont directement liés à notre passé préhistorique. Celui-ci a forgé la fluidité de notre cerveau et ses mécanismes bien plus en profondeur que la période dite moderne n'a pu le faire. Ainsi certains biais cognitifs sont directement lié à la survie de l'espèce, qu'il s'agisse de sauver sa peau ou d'assurer sa descendance - et donc la reproduction de ses gènes. C'est pourquoi ils nous semblent parfois si absurdes, et pourtant si enracinés dans notre fonctionnement quotidien.
Qu'il s'agisse de la force des habitudes, des biais de status quo ou d'engagement, tous avaient à l'origine une importance capitale pour les stratégies de survie (comme la peur, le dégoût ou la paranoïa) ou de séduction, comme l'illustre l'exemple du poulpe, que je ne vous déflorerai pas ici... Un ouvrage très complet et passionnant, qui revient également sur les deux types d'évaluation, émotionnelle et rationnelle.
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L'homme ne voyage en avion que depuis peu au regard de son lointain passé. Comparés aux quelques centaines de milliers de générations humaines, les quelques cent ans de l'aviation font pâle figure. Nous ne disposons pas de cadre de référence instinctif sur ce sujet. Le sentiment d'appréhension et d'impuissance qu'éprouve le passager aérien ne diminue pas à la seule lecture d'un rapport statistique. Or ce sentiment d'impuissance déclenche souvent la peur. A bord d'un avion, à onze mille mètres d'altitude, la stratégie d'évitement classique, fuir ou faire le mort, n'a aucun sens. (p. 65)
Il est une vérité toute logique : nous sommes entourés d'organismes qui descendent de survivants (héritant au passage de leurs qualités de survie et de reproduction). Il en est de même pour les personnes vivantes aujourd'hui : seuls ceux de nos aïeuls qui ont réussi à prendre les bonnes décisions (et qui ont eu de la chance) ont pu raconter leur histoire, procréer et protéger leurs enfants. (p. 59)