Atlas des relations internationales

Par un curieux paradoxe, la paix est assurée par le potentiel destructeur de l’atome.[…] les dégâts provoqués par l’arme nucléaire sont tellement énormes qu’ils font reculer toute velléité agressive. Face à un pays nucléaire, on ne peut plus faire la balance des coûts et avantages avant de se lancer dans un conflit. Les coûts sont forcément supérieurs, car le risque est grand de ne conquérir qu’un pays détruit qui aurait eu le temps, auparavant, de détruire l’agresseur.

Avant la colonisation, les différences entre les communautés Hutus et tutsi sont marginales : tous parlent la même langue, se réclament de la même religion et sont proches culturellement. Être Hutu ou Tutsi relève alors plutôt d’une identité sociale que d’une appartenance à un groupe ethnique fermé. Ce sont les colonisateurs, allemands puis belges, qui introduisent au Rwanda une différenciation d’ordre ethnique entre les Tutsi et les Hutu. Les premiers deviennent les interlocuteurs privilégiés de la puissance tutélaire et obtiennent la majorité des postes importants. Ce processus de différenciation ethnique créé de toutes pièces par les colonisateurs finit par être progressivement intériorisé par les Rwandais eux-mêmes.