La Mise à mort de la licorne

Si ce livre peut intéresser pour ses aspects historiques et la manière dont est dépeint le fonctionnement de Playboy et ses shootings photo dans les années 80, il déçoit par sa mièvrerie et la pauvreté du style de l'auteur, qui n'en est d'ailleurs pas un.

Peter Bogdanovich était fou amoureux de Dorothy Stratten lorsque le mari de celle-ci l'a sauvagement assassinée, alors qu'elle avait à peine 21 ans. Elle avait eu l'audace de le quitter. le proxénète de bas étage avait fait d'elle une Playmate a succès, mais elle aspirait à un mode de vie plus noble.

Lorsque Dorothy est décédée, elle entretenait une liaison passionnelle avec Peter Bogdanovich, depuis quelques mois à peine. Un avenir enfin plus radieux s'ouvrait à elle, bien qu'elle ait toujours l'impression d'avoir une dette envers son mari. Sa jeune vie fut fauchée en pleine ascension.

Dorothy Stratten est un symbole de ce que pouvaient être ces filles naïves des années 80 qui tentaient de percer à Hollywood. Et son mode de vie l'a dévorée toute crue. Peter Bogdanovich en fait une sainte, belle, gentille et douce et au moment où il a écrit son ouvrage sous forme de témoignage, il était encore très amoureux d'elle, incapable de faire son deuil. C'est malheureux à dire car son histoire est tragique, mais stylistiquement, il se perd dans des détails sans intérêt, par pure envie de revivre pour un instant les meilleurs moments de sa relation avec Dorothy. Son amour écrase son livre et l'enrobe d'un sirop indigeste. Peut-être aurait-il dû prendre un peu plus de recul avant de l'écrire. Peut-être ferait-il mieux aujourd'hui. En tout cas, Dorothy Stratten mériterait un plus bel hommage.

J'ai commenté hier le livre - document "L'histoire excessive de Playboy" de Russell Miller. Et je trouve que ce livre "La mise à mort de la Licorne" de Peter. Bogdanovich est très complémentaire.
Personnellement je l'avais reçu avec ce bandeau:
"Entre roman d'amour et pamphlet féministe, un témoignage sur le Hollywood des années 70/80 , à travers la romance tragique entre le cinéaste Peter Bogdanovich ( 1939-1922) et l'actrice Dorothy Stratten (1960-1980).
Peter Bogdanovich aurait mis trois ans pour enquêter sur la mort de sa compagne et écrire ce livre et pour essayer de faire son deuil définitivement.
"Que s'est-il véritablement passé entre Peter Bogdanovich et Dorothy Stratten ? Entre Dorothy et Paul Snider ( 1951-1980) ? Entre elle et Hugh Hefner ? Et entre Dorothy et tous ces hommes sans visage dont elle représentait le fantasme ultime ?
Le vrai drame avant tout c'est que Dorothy a épousé un petit promoteur de boîte de nuit véreux proxénète à la noix, violent , qui veut devenir son agent, la faire entrer dans le manoir du bel Hugh, et lui permettre ainsi de franchir les portes du monde hollywoodien. Dorothy Stratten étant fraîche et si belle avec sa blondeur naturelle et sa poitrine imposante sera élue playmate 1980. Mais pour cela, elle a dû plonger dans l'univers "Playboy" , "planète" qu'elle détestera de suite, quoique ... Hefner veut consommer la marchandise qu'il met au premier plan de son magazine qui à cette époque commence à gîter. Hefner désire qu'elle aille par exemple le rejoindre dans la grotte aux plaisirs , là tout le monde se baigne nu et ceux et celles qui sont à l'étage qui est en fait un bar peuvent les voir s'ébattrent et copuler à l'envie . le manoir Playboy était-il le monde de la perversion ou juste le temple où l'on pouvait réaliser tous les fantasmes sexuels et autres ? À vous de juger. Peter Bogdanovich est près à détruire Hefner mais ce qu'il oubliait c'est que du temps de sa jeunesse , il venait très souvent au manoir pour manger et dormir quand il ne savait plus payer son loyer. Hefner ouvrait sa porte à tous ses amis et beaucoup une fois celui-ci dans les ennuis , l'ont totalement renié , voire pire , carrément craché à la figure . Bogdanovich avait encore pas mal de boulot pour que sa belle Dorothy devienne une actrice confirmée - ses 5 films ne sont pas restés dans l'histoire du cinéma - tout était basé sur son physique . de plus cette fille était si intravertie, qu'elle se taisait des journées entières , enfermée dans une sorte de tristesse, mais aussi de peur ( de la violence de son mari) et de détresse insondable.
Pour ce qui est de Peter lors du meurtre , il est dévasté par le chagrin . Cela on peut le comprendre car la scène du crime était paraît-il terrifiante. Sa relation avec Dorothy s'arrêtait si vite.
Mais il se remariera avec Louise Stratten, la jeune soeur de Dorothy , dont il divorce en 2001 mais avec qui il continuerait cependant de vivre dans la vallée de San Fernando. Moi, les hommes qui épousent la soeur de leur femme décédée, je trouve cela malsain. C'est peut-être débile mais c'est mon ressenti. Et puis , en lisant les deux livres, j'ai plus d'empathie pour Hefner que pour Peter.
Ce livre comprend un très bon dossier photographique.
Publié en américain en 1984 sous le titre "The killing of the Licorn".
édité en français en 2018.
En conclusion: les relations amoureuses compliquées entre trois hommes et une seule femme si jeune -que l'auteur décrit comme une sainte mais qui pour moi était plutôt une sainte nitouche ou une fillette devenue trop vite une femme dans un corps superbe . Un récit et une histoire complexe à une époque où les femmes réclamaient leur liberté sexuelle..
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