AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'écharpe (12)

Quand j’y pense, je trouve ça d’un drôle… Vous me voyez écrivant de la poésie ? Toujours est-il que je restais dans la classe, après la fin des cours, et Miss Frazer m’aidait à scander « Idylls of the King ». Je me rappelle comme on gelait dans la salle par ces fins d’après-midi hivernales, l’odeur de la craie me monte encore aux narines.

Pour moi Miss Frazer était une vieille fille qui faisait son métier de professeur et moi j’étais son chouchou, c’est ainsi que je définissais nos relations, je n’y voyais rien d’autre que de très normal. Elle n’exigeait rien de moi, elle se montrait amicale et compréhensive. Je comprends maintenant qu’elle m’offrait en réalité le refuge de son sein maternel pour les jours de cafard… un sein de vieille fille stérile, asexué, de tout repos, à l’abri des microbes, de la foule, de toute réalité charnelle. J’étais loin d’imaginer ce qui passait par la tête de la pauvre demoiselle. Pensez donc, elle avait au moins trente-huit ans, sa chevelure commençait à grisonner, elle ne se séparait jamais de ses lunettes à monture d’écaille, pour un gamin de dix-huit ans comme moi elle avait l’âge de Mathusalem.

Elle m’appelait par mon prénom (Daniel), me parlait de mon avenir, de l’université, du culte de la beauté, me laissait entendre que je faisais partie des rares élus qui devaient consacrer leur vie à réanimer la flamme sacrée et, tandis que je lui lisais des vers, elle ôtait ses verres pour me regarder.

Je n’avais rien à lui reprocher...
Commenter  J’apprécie          3617
J’abaissai les yeux sur mes mains, de fait elles étaient attachées l’une à l’autre par l’écharpe marron. Vite j’essayai de me libérer en frottant les nœuds entre mes poignets, rien à faire, les nœuds tenaient bon, la craie ricanait, je fondis en larmes et Oscar Wilde chuchota : « Chaque homme tue ce qu’il aime, pourquoi vous ne vous tuez pas ? »

Je vis que je n’avais plus rien d’autre à faire, je me mis les mains autour du cou, l’écharpe m’effleura la peau, se resserra, j’étouffai, j’étouffai.

Réveillé en sursaut je me cognai le crâne tandis que le garçon des wagons-lits clamait dans le couloir : « dans vingt minutes on arrive à New York ».

Quel délicieux somme ! si reposant. J’étais vraiment prêt à tout désormais. Une leçon me restait gravée dans mon esprit, une leçon parfaitement claire : il n’y avait pour moi aucune échappatoire, je prenais la résolution suivante : à partir d’aujourd’hui, je m’interdirai de tuer qui que ce fût.
Commenter  J’apprécie          3122
Est-ce que je devine le fond de votre pensée ? Tandis que vous regardez les couples évoluer, avez-vous très envie de marcher droit sur l’orchestre, de monter sur l’estrade, de saisir une mitraillette et de les faucher tout bonnement, ces sales gens, ces avides, ces cruels, ces idiots ?

Je puis me tromper, peut-être que la plupart des gens n’ont pas les mêmes pensées, les mêmes sentiments, les mêmes désirs que moi… Y en a-t-il quelques-uns seulement qui me ressemblent ?

Sans doute aurait-on peur de moi si on savait tout ce qui s’agite sous mon crâne, il ne faut pour rien au monde qu’on s’en doute, écris mais n’en parle à personne. Pourtant j’aimerais tant qu’ils le sachent, qu’ils réalisent ce que je ressens, je serais très heureux de pouvoir leur faire une petite démonstration… avec mon écharpe… autour de leur cou.
Commenter  J’apprécie          306
Je me mis à vomir quand l'air pénétra à nouveau dans mes poumons puis je perdis connaissance. C'est dans cette posture qu'on me retrouva. Miss Frazer était morte. Le lendemain du jour où je quittai l'hôpital, je m'enfuis; c'était plus fort que moi, je ne pouvais plus supporter cette ville. Pendant des années, j'ai haï les femmes, les livres, tout ce que j'avais aimé avant.
C'est étrange, cette écharpe, je n'ai jamais pu m'en séparer.
Commenter  J’apprécie          110
Son crâne chauve et hâlé semblait reposer directement sur ses larges épaules un peu à la manière d'une orange que des déménageurs auraient posée par mégarde sur la caisse contenant le piano.
Commenter  J’apprécie          100
- "Il y a trop de gens qui veulent nous apprendre à réussir, il faudrait nous apprendre plutôt à supporter les échecs."
Commenter  J’apprécie          91
- "Ils parlent tout seuls. Depuis des années, ils se parlent, ils se parlent... Et le jour où ils sont allongés sur leur tiroirs à la morgue, je parie qu'ils gardent les lèvres entrouvertes comme s'ils avaient été interrompus au beau milieu d'une phrase."
Commenter  J’apprécie          51
- "On enfile des questions, des questions à l'infini sans jamais entrevoir le plus petit bout de réponse."
Commenter  J’apprécie          40
Tout au fond de notre être il y a un « moi » qui n’a pas besoin de mots.Qu’en ferait-il ? Un moi qui ne peut parler aux autres, qui ne peut communiquer, on a beau essayer de pénétrer jusqu’au « moi » d’autrui, on ne peut pas.
Commenter  J’apprécie          10
C’est vraiment un beau livre que j’ai adoré avec un auteur romanesque,ce livre décrit des scènes fantastique avec de beau récit qui nous font pensé à une Amérique qu’on a dans les rêves et qui nous aspires à la vivre et s’y mettre à son attrait. L’écharpe c’est aussi l’émotion que nous éprouvons envers une personne à laquelle on a un attachement et nous liés avec tant de monde sentiments que l’auteur révèle dans un paysage à l’américaine.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (106) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Ce film d'horreur et d'épouvante est (aussi) un roman

    Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Ce film réalisé en 1980 par Stanley Kubrick avec Jack NIcholson et Shelley Duvall est adapté d'un roman de Stephen King publié en 1977

    Le silence des agneaux
    Psychose
    Shinning
    La nuit du chasseur
    Les diaboliques
    Rosemary's Baby
    Frankenstein
    The thing
    La mouche
    Les Yeux sans visage

    10 questions
    979 lecteurs ont répondu
    Thèmes : cinema , horreur , epouvanteCréer un quiz sur ce livre

    {* *}