Rien de plus banal que de faire chauffer son café, un matin, sur sa cuisinière. Mais ce jour-là, il y eut un cheveu dans la routine. Comme un grain de sable. Un cheveu long, blanc et usé. Il était posé sur le brûleur. Solitaire.
Tout en réfléchissant, il se retourna et les vit au pied du lit. Il crut que son cœur allait le lâcher. Il tenta de crier, mais aucun son ne sortait. Les revenants le regardaient, derrière l'immobilité de leurs regards on devinait le feu de l'enfer. Ils ne bougeaient pas d'un pouce, mais Clotaire était transpercé par leur méchanceté. Elle était palpable.
Cela n'apportait pas de réponse à sa question, à savoir qui avait décroché ce torchon. Il eut alors une brillante idée. Avec son téléphone, il filma toute la maison, dans ses moindres recoins, ainsi il saurait s'il perdait la boule ou pas.
Peut-on être ami d'un être mort ? Un fantôme est-il mort ? Par définition, oui. Dans la réalité, pas tout à fait. De nouveau, le doute s'immisça dans son crâne. Voit-il ce qu'il voit ? Entend-il ce qu'il entend ?
Trop de monde autour de lui, la tête commençait à lui tourner, il se leva et se dirigea vers l’horloge, immense. A travers il voyait Montmartre et le Sacré-Cœur. Et dans le reflet, le vieille dame. Il se retourna vivement. Trop vivement, il eut un éblouissement et s’écroula au sol.