Quand j'étais épilée, maquillée, stylée, que je faisais du sport, contrôlais mes assiettes, je me sentais guerrière. Comme ma mère. J'avais l'impression que le monde m'appartenait, que j'allais pouvoir faire plier la terre entière à mon ambition. Mon apparence était une force, un combat de tous les jours qui me rendait supérieure.
Maintenant que mes poils vivent leur vie, que ma peau respire, que j'écoute les besoins de mon corps, je ne me sens plus guerrière. Je me sens puissante. Puissante avec le monde, avec les autres, comme si tout était possible. Dégagée de mes contraintes d'image, je me sens capable de tout, du meilleur.