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Citations sur Enfants perdus (10)

Quand je reçois de la préfecture de police l'autorisation de mener des entretiens au sein de la brigade des de protection des mineurs (son appellation exacte; on dit plus souvent BPM), je suis exaltée et anxieuse d'entrer sur ce territoire inconnu. Je me demande si la parole va se libérer facilement, si je vais parvenir à pénétrer, au delà des faits constituant la routine des enquêteurs, le tissu de leur pensée. Il va falloir m'abstraire de mes a priori. Nous portons en nous des clichés sur les profs, sur les acteurs, sur les politiques, sur les "bourges", sur tous les "autres" finalement. Que dire des clichés que nous véhiculons sur les flics ? Sans parler de l'omniprésence du sujet dans le cinéma, la littérature, les séries.
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"On veut, on prend." Et quand on leur dit : "Et si vous voyiez quelqu'un arracher le sac de votre mère ?", alors là, ils voudraient quasiment qu'on rétablisse la peine de mort. En revanche, pour eux, ils demandent l'indulgence. Certains ne font même pas le lien. Ce n'est pas leur mère, et ça s'arrête là, il n'y a pas de projection possible.
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Pourquoi une jeune fille livre-t-elle une amie à des bourreaux ? Pourquoi le père d'une victime d'agression sexuelle a-t-il pour premier réflexe de penser que sa fille est une "pute" ? Pourquoi la victime ne peut-elle imaginer d'autre issue que la renonciation à la féminité, à la séduction, à la vie sociale même ? Un manichéisme s'installe, qui ne laisse plus d'autre choix que d'être une "vierge" ou une "pute", comme s'il n'y avait rien entre la consommation cynique du corps des femmes et l'idéal archaïque de la pureté, régression spectaculaire et qui laisse pantois : comment en est-on arrivé là ?
Question corollaire, à vrai dire plus urgente : comment en sortir ?
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Certains garçons ont une "copine" d'un côté et une "pute" de l'autre, explique l'enquêtrice Arnoux. Et ils ne couchent pas forcément avec la copine." Il y a les filles bien et les autres. Le sexe est réservé aux "autres", comme s'il était intrinsèquement lié à l'idée de dégradation. L'enquêteur Oudry m'avait fait part de son étonnement devant un terme souvent utilisé en audition par les adolescents : "dévierger", néologisme qui dénote clairement la brutalité que le passage à l'acte revêt dans leur esprit. "Déflorer" ne disait pas autre chose, mais il le disait, précisément, avec des fleurs, la métaphore vaut tact. Plus de tact pour eux. Une action simple, purement physique et qui est toute entière le fait du garçon. Le sujet féminin est effacé.
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"Le tournant, c'est l'arrivée d'Internet. Vous y avez plein d'amis et de followers. Cela crée une identité forte. Vous avez trois cent cinquante personnes qui vous suivent. C'est plus important que d'avoir deux amis en classe. C'est plus fort, même si vous ne les connaissez pas finalement. Et puis cette incapacité à dire non, parce que, quand on dit non, on perd trois suiveurs, trois amis. Votre véritable identité est sur Internet et non dans la vie réelle, donc le corps réel est moins important.
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En France, on a tendance à pondre des textes de loi sans mettre en place les conditions nécessaires à leur réalisation.
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"On est tous rentrés dans la police avec le mythe Marchal en tête.... Deux procès-verbaux et la procédure est faite. Aujourd’hui, on doit rédiger des pavés de huis cents feuillets pour arrêter quelqu'un."
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- Comment êtes-vous devenue juge pour enfants?
— J'ai choisi la magistrature dans ce but. J'avais décidé de faire ce métier à 12 ans, on peut parler d'une vocation précoce, mais je n'ai compris que plus tard, quand j'ai confronté mon rêve d'enfant à la réalité, ce qui me mouvait. Je pense que c'est lié à mon histoire.

Je viens d'un quartier difficile et ce qui m'a choquée très tôt, c'est de sentir que l'on n'avait pas les mêmes chances. Subir cette stigmatisation des gens qui viennent de banlieue me révoltait, ainsi que de constater le fatalisme de certaines personnes de banlieue, sur le thème "comme on vient de là, c'est normal d'être dans l'échec".

Après, je crois que, chez les gens qui font des métiers comme juges pour enfants ou travailleurs sociaux, il y a un mouvement de l'ordre de la réparation. Je me
suis dit que c'était un rôle clé où l'on peut prendre des décisions et influencer les choses. Je suis juge depuis huit ans.
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Tout le monde, dans ces histoires, cherche une répa-ration. Il arrive qu'on la trouve, mais c'est une affaire personnelle. Comment soigner les maux dont souffre une génération entière ? Il faudrait déjà s'accorder sur ces maux, voir clairement ce qui se passe. J'ai essayé d'y contribuer, à la suite et à l'aide des policiers de la brigade des mineurs.
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On sent parfois poindre dans les discours une vague nostalgie de l'esprit PJ "à l'ancienne", qui incarnait une certaine idée de liberté.
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