Le meilleur des sept

S'attaquer à un sujet aussi souvent traité que celui de la Première Guerre Mondiale est courageux et l'on peut dire que Vincent Bayart s'en tire avec les honneurs, a fortiori en tenant compte du fait qu'il s'agit de son premier roman.
En effet, son choix de raconter le conflit et ses conséquence sur les jumeaux par des flash-back successifs, à travers les yeux d'un narrateur qui voyage dans le temps, donne une belle dynamique à son récit. le mélange entre fantastique et historique fonctionne très bien car loin d'édulcorer la dureté de la guerre, il permet au contraire d'en faire ressortir l'horreur et l'aspect tragique. C'est un récit pudique, émouvant sans être tire-larmes. A ce titre, je salue le fait que l'auteur évoque, avec beaucoup de justesse me semble-t-il, le stress post-traumatique dû à la guerre, sujet en général mis de côté au profit des blessures physiques.
On regrettera que le texte ne soit pas un tout petit peu plus long, afin de donner au récit une densité supplémentaire, qui lui permettrait de se distinguer encore plus des écrits du même genre.

Le commentaire de Nathalie :
Une histoire de peu de pages, mais d'une grande intensité.
Imaginez pouvoir vivre une partie de la vie des soldats, durant la 1re guerre mondiale, ressentir leurs peurs, leurs angoisses, vivre dans les tranchées, combattre l'ennemi, la perte d'amis, l'inconnu, ne pas savoir ce que sera le lendemain, jamais.
C'est ce que Vincent va vivre. Une rencontre avec un homme qui lévite et qui lui dit : Vincent, tu dois savoir. Et le rêve commence. Il survolera la vie de Maurice et Marcel à partir de leurs naissances, leur départ pour la guerre, un survol d'une grande intensité. Vincent survolera plusieurs époques à travers les jumeaux. Les peines, les joies, la mort et les horreurs de cette guerre qui jamais ne quitte la tête d'un soldat.
Vincent est toujours dans l'univers voilé de la famille de Marcel et Maurice. Mais pourquoi est-ce important pour lui ? L'homme ne lui répond pas, c'est à lui de comprendre l'importance de ce voyage. Et quelle est l'importance de cette phrase très souvent répétée : tu es le meilleur des sept.
L'auteur grâce à une très belle plume remplie de nostalgie, de douceur malgré les stigmates qui survivent sur les victimes de la guerre, réussi à nous faire ressentir la vie de ces hommes qui se sont battus pour leur patrie et qui pour certains ne sont jamais vraiment revenus.
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