Comme vous pouvez le constater, plus on est proche du soleil, plus la lumière est rouge. Plus on s’en éloigne, plus elle vire au bleu. Entre les deux… eh bien, nous avons du violet, c’est évident, mais voyez comme ces nuances sont floues et indéfinissables. Si on devait les comparer aux couleurs d’un véritable arc-en-ciel…
... il décide de rassembler tous les plus grands intellectuels de sa génération et de leur accorder la liberté qu’ils ont cherchée toute leur vie, la liberté de dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas.
Il n’avait jamais imaginé qu’on puisse tour à tour taquiner et savourer, se remémorer et sublimer… encore des verbes ! Il est des jours où lui aussi s’imagine ainsi, conjugué à tous les temps et à toutes les formes. Et d’autres où il se sent…
Amants.
Le temps passe mais le terme garde pour Harriot tout son mystère. Il se prend à admirer l’esprit pratique des Romains qui, conscients de la fugacité de leur quête, inventèrent une cohorte de verbes pour la qualifier. Amare. Diligere, delectare, placere, observare.
Parmi ce fouillis linguistique, quel mot correspond le plus à son sentiment ? Amare, oui, il en a fait l’expérience. Lorsqu’il est arrivé pour la première fois à Londres, il a fréquenté la Calotte du Cardinal, une maison close où les femmes vives et expérimentées, vautrées sur des draps déchirés, exigeaient leurs dix-huit pence d’avance pour se déboutonner, le temps de finir leur affaire.
On ne peut faire confiance à sa vue, pas plus qu’aux autres sens, et seule l’obstination permet d’atteindre l’autre côté. Le côté opposé.
Quand on voit une suite de lettres, on la lit comme du texte. Et c’est exactement ce qu’il veut qu’on fasse. Le secret, c’est d’oublier le contenu pour ne s’intéresser qu’à la forme.
La vanité d’acteur ne semble pas être chez lui un trait de caractère. Il s’agite, grommelle, griffonne, perd sa page, s’en prend à sa plume… Bref, il agit comme un homme esclave de son tempérament.
Ce n’est pas parce qu’il ne s’est jamais marié qu’il n’a jamais été amoureux.
À l’époque, la langue n’était pas standardisée. Il n’y avait pas de dictionnaire de référence, et les gens ne pensaient pas qu’il devrait y avoir une graphie attestée pour chaque mot. C’étaient donc la prononciation et la logique qui dictaient la façon d’écrire de chacun. Le nom Shakespeare, par exemple, avait quelque chose comme seize orthographes différentes. D’ailleurs, lui-même n’écrivait pas son nom comme nous le faisons aujourd’hui.
Certaines de mes meilleures transactions ont été conclues à des enterrements. Comme je dis toujours, de la mort jaillit la vie.