L’anti-intellectualisme s’infiltre sans relâche dans notre vie politique et culturelle, il est nourri par une idée trompeuse : celle que la démocratie signifierait « Mon ignorance a autant de valeur que votre savoir ».
La méthode scientifique consiste à utiliser des hypothèses et théories et à les améliorer. On dit parfois que c’est comme un ingénieur éternel perfectionnant sans cesse sa machine. Le résultat n’est jamais parfait, mais toujours meilleur.
Le bouleversement opéré par Anaximandre ne relève pas de la connaissance du monde, mais de la pensée. Il n’a pas hésité à remettre en cause les hypothèses de Thalès, l’un des savants les plus respectés de son époque. Il n’a pas hésité à ignorer les dieux, préfigurant, avec près de deux siècles d’avance, la pensée socratique. Anaximandre a eu le courage de remettre en question à la fois les figures d’autorité et ses propres certitudes. Il a donné naissance à l’esprit critique, et presque personne ne l’a adopté.
Accepter de remodeler son image du monde est légitimement terrifiant. Il faut de la bravoure pour explorer un terrain miné, au-delà des certitudes confortables et des loyautés présumées. Pour accepter d’être blessé, rejeté… ou d’échouer.
Notre esprit possède une soif de savoir inextinguible. Nous extrayons des connaissances de tout ce sur quoi nous posons les yeux. Et plus nous récoltons, plus nous désirons ; plus nous voyons, plus nous devenons capables de voir. – Maria Mitchell (1818-1889), astronome
La réalité n’est pas un sondage.
Certaines disciplines se donnent l’apparence de la science. Leurs tenants vous sortent des graphiques, des témoignages, des articles… Sauf qu’aucun de ces éléments n’a été produit en suivant la méthode scientifique. On parle alors de pseudo-sciences. Certaines relèvent de l’escroquerie. D’autres n’ont juste jamais été rigoureusement testées. Ce qui est malhonnête, c’est de présenter les hypothèses comme des faits. Ou de refuser de contredire les hypothèses d’un fondateur. Certains scientifiques se chargent de remédier à ce défaut d’études sérieuses.
Le philosophe Bertrand Russell a donné un exemple devenu célèbre : Prouvez-moi qui n’existe pas une théière orbitant autour du soleil, entre la Terre et Mars. Aussi absurde ce défi soit-il, personne ne peut le relever avec succès. Il n’y a pas de preuve de l’inexistence de cette théière. Mais l’absence de preuve n’est pas la preuve de l’absence. Russell concluait que ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve.
La méthode scientifique moderne !!!! (très très résumée) – OBSERVATION : c’est là que tout commence. L’examen attentif du monde permet de récolter la base de toute étude : les données. HYPOTHÈSES : explications possibles des phénomènes observés cohérentes avec les données. EXPÉRIENCES : il faut tester les hypothèses. Pour cela, on tente de les prendre en défaut. Si une hypothèse est fiable, elle parviendra à prédire les phénomènes naturels. THÉORIES : une théorie scientifique n’est pas une supposition, mais un ensemble de connaissances étayées obtenu suite à la validation de multiples hypothèses. Une théorie valide n’est pas démentie par la réalité. On essaie de ne pas supposer n’importe quoi. Il est plus pertinent d’examiner en premier les hypothèses avec le minimum de variables (c’est un principe d’économie nommé Rasoir d’Ockham, du nom du philosophe qui le formula en premier, au XIe siècle). ÉVALUATION PAR LES PAIRS : On ne peut prouver que quelque chose n’existe pas. Donc si tu proposes une hypothèse, tu dois prouver qu’elle est bonne. C’est la charge de la preuve. Pour ça, on va demander un ensemble d’experts en la matière de tenter de prouver que tu as tort. Jusqu’à ce qu’un autre, ou toi-même, les infirme ou les améliore. Il ne suffit pas qu’une expérience ait fonctionné une fois, sur un coup de chance, ou dans des conditions limitées. Elle doit être répétable. Les lois scientifiques permettent de décrire les choses factuellement, mais la science moderne ne s’arrête pas là : elle se base sur la méthodologie développée par les pionniers pour répondre à deux questions : Pourquoi ça se passe ? et Comment ça fonctionne ?
Plus on apprend, plus on prend conscience de l'étendue de son ignorance. Du coup, on devient prudents... parfois à l'excès, tandis que les gens moins compétents n'ont pas les compétences pour mesurer leur degré d'incompétence... alors, ils se croient compétents.