Pour citer Burger à nouveau : " Si un artiste aujourd'hui signe un tuyau de poêle et l'expose, il ne dénonce pas le marché de l'art, il s'y adapte(...) Puisque, aujourd'hui, la protestation de l'avant-garde historique contre l'art en tant qu'institution est acceptée comme de l'art, le geste de protestation de la néo-avant-garde pert toute authenticité."
La raison la plus important, peut-être, pour les intellectuels de concentrer leurs rêves d'avenir sur les travailleurs de l'industrie était que cette fois enfin, les porte-parole de la raison tombaient sur une catégorie de la population peu susceptible de remettre en cause, maintenant ou plus tard, leur autorité... Les travailleurs avaient clairement besoin d'amélioration et de perfectionnement : ils n'avaient pas d'instruction, étaient ignorants, incapables de saisir des idées amples et complexes.. Au vu de la nature de leur carence, ils ne pouvaient s'améliorer que par celà dont les intellectuels étaient experts : l'enseignement... Les travailleurs donnèrent aux intellectuels la force dont ils avaient besoin...
... résultat de la stratégie marketing consistant à entretenir l'abondance de nouveaux produits. Le rôle de ces derniers consiste avant tout à périmer les produits d'hier ; avec les "vieux" produits disparaît le souvenir de leurs promesses non tenues. L'espoir n'est jamais véritablement frustré ; au lieu de celà, il est tenu dans un état d'excitation constante ; l'intérêt est toujours en mouvement et se tourne vers des objets toujours plus neufs. Jean Baudrillard dit de la mode qu'elle réalise un compromis entre le besoin d'innover et le besoin de ne rien changer à l'ordre fondamental.
Tout se passe comme si l'art port-moderne avait suivi le conseil donné en 1921 par Francis Picabia : " Si vous voulez avoir les idées propres, changez-en comme de chemise."... L'absence de règles clairement définies rend toute innovation impossible. L'art ne connaît pas de développement, peut-être juste un changement sans direction, une succession de modes, aucune forme particulière ne revendiquant sa supériorité sur les précédentes, qui deviennent par là même, ses contemporaines.
... les "infos" sont avant tout une machine à oublier, une façon de chasser les titres de la veille de l'esprit du public. Le résultat est un récit qui ressemble à une partition de Stockhausen : une chaîne d'éléments qui ne sont soumis à aucun ordre syntagmatique...
La modernité liquide, la vie en miettes, la vie dans le déplacement.