Bartabas. le maître du silence.
Dans son troisième livre, "
Un geste vers le bas", Bartabas continue d'explorer les profondeurs de la relation entre l'homme et l'animal, mettant en lumière un langage unique, silencieux mais éminemment expressif. Bartabas affirme : "Chez l'homme comme chez l'animal, chaque geste dévoile un sentiment." Cette idée sous-tend toute son oeuvre, où la communication transcende les mots pour se manifester par le corps et les émotions.
Bartabas et son cheval développent une complicité où chaque mouvement, chaque posture devient une forme de dialogue. Ce langage sans parole trouve un écho particulier dans la danseuse
Pina Bausch, qui découvre un spectacle de Bartabas à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. le spectacle est un choc et une fascination pour elle, Micha Figa, et Bartabas lui-même, qui plongent ensemble dans un "cercle de silence" formant le langage vertueux des chevaux.
Ce silence, loin d'être une absence de son, est ressenti physiquement, comme une présence magnétique de plus en plus épurée, rappelant la simplicité et la profondeur d'un haïku. Bartabas, Bausch, et Micha Figa atteignent ainsi "ce geste vers le bas" où la flexion du corps libère la grâce du mouvement, née au plus profond du sentiment. C'est une danse silencieuse où la technique cède à l'inspiration pure, une harmonie parfaite où chaque geste est une expression de l'âme.
Dans "
Un geste vers le bas", Bartabas révèle une maîtrise de l'épure, où la danse et l'équitation fusionnent en une seule forme artistique. La parole des chevaux devient un langage capable de faire taire la langue parlée, laissant place à une communication silencieuse, mais profondément émotive et expressive. Bartabas,
Pina Bausch et leurs compagnons équins illustrent ainsi que le véritable art réside dans l'absence de bruit, où le silence devient grand et où chaque geste, chaque mouvement, est empreint de signification.
Bartabas, véritable maître du silence, nous montre que c'est dans l'écoute attentive de ce qui n'est pas dit, dans l'observation des gestes les plus subtils, que se trouve la véritable communication. "
Un geste vers le bas" n'est pas seulement un livre sur l'art équestre et la danse, mais une méditation sur la profondeur des relations silencieuses et sur la beauté qui émerge du plus profond des sentiments partagés sans un mot.