Vendredi
Dans un château de libellule
Un arc-en-ciel aux seins de cendre
Dort sur la pointe d'une lance
D'or a peu près le temps d'un rire
Seul au milieu de la nuit
Son cœur un cheval au galop
Se rapproche sur la grand'route
De ses mains de transparence
Qui caressent l'herbe carrée
Sous les terreurs d'un enfant
La rouge bartavelle bouge
Inutile réponse à rien
Aux promenoirs de vif-argent
Une meute abolie de chiens
Aboie à la nouvelle lune
La folle avoine revient du bal
En carrosse de balsamine
Une laitue à la voix grave
Entendue dans les basses terres
Fomente mille et une nuits
D'amour le vent se rassemble
À temps pour suspendre
Le tonnerre sur mon village
Samedi
Il y a des mots qui sont faits de l'aurore
Dont on détruit les villes
D'autres faits de la nuit qui les rebâtit
Tourne la tête mon ami
Puisque c'est vrai c'est fini
Ailleurs la vie comme elle est
Joue son petit air de flûte
On n'embrouille jamais le temps sur son chemin
Il sait
Le tournant de la route est une bague de fiançailles
Perdue parmi les ronces
Et dans nos cœurs bat le vent
Claquant les portes de la mort et de la vie