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Critique de gruz


Avec maintenant trois romans publiés chez XO, Olivier Bal n'avance plus masqué. Il a fait son trou dans le monde du thriller, et n'a pas encore décidé de mettre au vert son personnage fétiche de Paul Green.

Il a le bon ton de varier les ambiances, ces trois intrigues-là étant sensiblement différentes.

Après le grand air des forêts de l'Oregon, c'est au tour de la mégalopole surchauffée de Los Angeles de servir de terrain de jeu (miné).

Le fameux premier amendement de la constitution des États-Unis garantit la liberté de culte. Résultat, une cohorte d'églises et de mouvements sectaires qui pullulent. N'importe qui peut créer sa communauté spirituelle. Et tant pis si des millions de personnes sont utilisées à la gloire de n'importe quelle divinité.

Paul Green s'est éloigné des frondaisons de la forêt des disparus pour se mettre au service de la recherche de personnes volatilisées dans l'immensité californienne. Et on ne peut pas dire que ses résultats soient mirobolants. En même temps, dans l'état mental où il se trouve…

Il va rapidement se prendre un mur. Celui de L'enceinte, cette communauté qui vit en autosuffisance et qui semble liée à ces affaires.

Mais le roman ne suit pas seulement son point de vue, puisque l'auteur propose à nouveau un roman choral, cette fois-ci à trois voix. Dont celle de l'inspectrice Sarah Shelley, du genre solitaire du fait d'une caractéristique qui la pousse à être asociale. Je vous laisse le plaisir de la découverte.

L'écrivain a décidé de faire dans le tendu. Les scènes de poursuites et de tensions s'enchaînent, jusqu'à un final à grand spectacle. On n'est pas surpris par cette ambiance dans la Mecque du cinéma, dans ce monde du paraître. Dans cette institution de la manipulation de masse, qui tourne souvent à l'instrumentalisation. Olivier Bal, en grand amateur de cinéma, sait de quoi il retourne en matière de culte hollywoodien.

C'est bien cette manipulation qui a passionné l'auteur, on sent que son travail de recherches a été conséquent pour bien comprendre le fonctionnement de ces mouvements sectaires, et plus généralement comment peuvent être dévoyées des âmes fragiles.

On est en plein dans ce qui constitue un des mythes de l'Amérique, ce roman ne pouvait donc que se dérouler à L.A.

Qu'importe que vous ayez lu les deux précédents romans ou non, celui-ci se suffit à lui-même. Son rythme effréné emporte tout sur son passage. Un paradoxe, alors que l'intrigue nous permet de prendre un certain recul, puisque l'action se déroule en 2012.

Je lui ai préféré ses deux aînés, mais c'est une nouvelle histoire prenante, sacrément efficace, et qui apporte sa dose d'adrénaline. Tout en mettant en lumière les techniques de manipulation de l'ombre.

Méfiez-vous des anges, surtout à L.A., ils ne sont jamais vraiment fidèles à l'image qu'ils se donnent. Olivier Bal clôt (pour un temps) la trilogie Paul Green avec un thriller enlevé et sans temps mort. de quoi assurément assouvir les envies des amateurs du genre.
Lien : https://gruznamur.com/2022/0..
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