Citations sur Des coccinelles dans des noyaux de cerise (18)
J'ai d'abord entendu sa mobylette. Elle vient d'entrer dans la caravane. Elle porte des sacs en plastique parce qu'elle vient de faire les courses. Elle a enlevé son casque à pointe. Faut voir la dégaine. Une cloche, quoi, une vraie, avec un gros pif et tout ce qui va avec, gros bide, cul carré comme une machine à laver, cheveux merde de pigeons séchée, mollets de chez Michelin, avec des chaussettes s'il vous plait. Une paire de lunettes vertes. Enfin pour quelqu'un qui serait pas blindé y aurait de quoi se suicider. (…)
- T'as vu ce temps pourri qu'y fait dehors ?
Je vous raconte pas la voix qui va avec parce qu'on peut pas décrire des choses comme ça, même à des sourds.
Moi, j'aime bien le proverbe chinois : "Quand vous avez un moustique qui vient d'atterrir sur vos couilles c'est là que vous voyez qu'on peut pas tout résoudre par la violence."
J'ai été placé dans une famille d'accueil, puis dans une famille d'écueil et comme ça d'écueil en naufrage j'ai tenté de m'accrocher aux autres mais c'était trop tard, j’aimais déjà plus autrui en aucune façon.
Moi j'aime bien le proverbe chinois : "Quand vous avez un moustique qui vient d'atterrir sur vos couilles c'est là que vous voyez qu'on peut pas tout résoudre par la violence".
J'ai une montre à laquelle je tiens beaucoup. Elle s'est arrêtée le jour de ma naissance. Vous pouvez y croire vous à des choses comme ça ? Eh bien pourtant c'est vrai. Dix heures vingt-sept pile poil. J'en revenais pas. Du coup je l'ai gardé comme ça. C'est bien d'avoir toujours la même heure, c'est moins angoissant que quand ça change tout le temps. Moi ce que j'aimerais c'est que rien ne change jamais. S'il pouvait être par exemple tout le temps midi avec un grand soleil, ou même dix heures dix, onze heures vingt pourquoi pas mais que ça change jamais. C'est peut-être ça le paradis je me dis des fois quand j'y pense, la même heure éternellement.
Les gens aiment pas les histoires de prison et pourtant c'est bien crade ce qui s'y passe. Ils aiment que les saloperies de la téléréalité qui n'a rien à voir avec la vraie réalité, les mômes qui se bouffent le cul dans des lofts ou alors les pires histoires de crime sordide mais arrangées, nettoyées, toutes floutées de partout et racontées par des belles nanas blondes avec un expert, raide comme l'injustice derrière son pupitre en verre.
Elle portait juste un peignoir de mauvais goût mais qui laissait voir qu'elle était pas si mal foutue que ça, surtout les cuisses et la figure. C'est important la figure parce que c'est ce qu'on a en face de soi le plus souvent. Pour le reste on peut éteindre la lumière.
C'est vicieux pour ça la vie, ça vous tient comme une carotte qui n'existerait pas, un leurre. Moi je trouve qu'on est comme des trous, des tuyaux, des tout-à-l'égout du temps qui passe. Le temps il en a rien à cirer de nous autres, il vieillit jamais lui.
Si seulement la vie était comme ça, qu'on se laisse traîner jusqu'au bout en restant affalé sur sa banquette avec un ticket aller, sans avoir à penser ni à bouger son cul, comme ça jusqu'au bout, jusque dans le trou avec quelqu'un d'un peu idiot qui parle à votre côté, quelque'un que vous n'écoutez pas, qui fait comme une musique de fond pour vous endormir. Seulement voilà la vie elle est pas comme ça du tout. Ça dure pas longtemps les voyages, et puis c'est cher, et puis c'est sale le RER et en plus ça va pas loin. Bon Dieu ce que la vie est dégueulasse quand même je me disais.
Moi c'est ce que je dis toujours, les hommes c'est comme les pommes, si tu les entasses ils pourrissent.